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Soigne ta gauche : vers la confusion mentale

Publie le jeudi 8 février 2007 par Open-Publishing
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de Genica Baczynski

Nicolas Sarkozy considère l’histoire comme un supermarché où l’on peut
puiser à son aise. Les contradictions ne le rebutent pas.

C’est une sorte de naufrageur de la mémoire qui pille des consciences qui lui sont étrangères dans le but, paraît-il, de se concilier des couches que sa politique maltraite.

Il maquille ses intentions en se référant à des figures du mouvement ouvrier qui l’ont désavoué comme par anticipation.

Le ridicule intellectuel ne tue pas, l’indécence non plus. Il peut ainsi
se livrer à de petites démagogies sans qu’aucune des figures invoquées ne proteste.

Il mutile leur pensée et se place sous leur ombre tutélaire pour "faire un coup" qu’il croit ingénieux. C’est, d’une certaine façon, un braqueur de l’espérance. Mais, s’il compte former une cellule anti-libérale au sein de l’UMP qu’il nous l’avoue clairement.

Il se découvre une passion pour les travailleurs. Sans doute. Ça ne mange pas de
pain.

Citation pour citation, on peut le renvoyer à Jules Guesde qui répondait à un de ses adversaires de la droite catholique et sociale, prétendant, lui aussi, aimer les ouvriers —, "Oui, mais bien saignants".

En procédant comme il le fait, Nicolas Sarkozy pense se distinguer. En vérité, c’est un esprit superficiel qui obéit à un air du temps où l’on privatise les rêves de subversion logique et qu’une société marchande ne cesse de décliner sur tous les modes, pourvu que « ça » rapporte.

Elle vendrait la corde pour la pendre si elle était sûre d’en tirer un bénéfice substantiel. Le tout consiste à rendre inoffensive la rébellion sociale et politique par, si l’on peut dire, un effet de marché.

Ainsi, symptôme, boulevard Saint-Germain, à Paris, une boutique de luxe propose des pulls de cachemire, imprimés à l’effigie du Che.

"Soyez réalistes, demandez l’impossible" déclarait le révolutionnaire argentin.

Eh bien !, l’impossible, aujourd’hui, vaut trois cents euros, en période de solde, bien entendu. Et pour Nicolas Sarkosy, il n’y a, à l’évidence, pas de petits profits.

Messages

  • La confusion lorsqu’elle est voulue à toutes fins utiles porte un autre nom. Mélanger les genres, les idées et manger à toutes les gamelles pour rassember tout le monde et de surcroît n’importe qui, ça ne s’appelle pas confusion, ça s’appelle supercherie.

    Regardez cet autre aspect : combien de gens, beaucoup trop, remercient l’homme qui par sa candidature leur permet de légitimer leur état.
    Même si jusqu’à présent ils approuvaient les discours haineux, un regain de désir respectabilité leur empêchait de le clamer haut et fort. Il n’était pas de bon ton dans cette société d’apparence de se ranger près du diable.

    Ils attendaient l’homme au costume nickel, un qui à défaut de tutoyer le bon dieu, n’exagérons rien, ne vouvoierait pas les plus puissants de la société. Un implanté qu’ils pourraient côtoyer sans risquer l’opprobre. On ne jette pas de flétrissure sur les références, on les salue fussent-elles suspectes.
    Ah s’il osait, ça aurait de la gueule et ça permettrait enfin d’ouvrir la leur en toute légitimité.

    Et Zorro est arrivé sans se presser. Depuis de longues années déjà il caressait son lasso et dressait ses chevaux, c’est vous dire s’il était fin prêt. C’est vous dire s’il n’est pas confus.

    Son discours a le même goût que l’arrière goût d’un autre qu’il est de bon goût de vomir. Un ersatz d’une vieille cuvée qu’ils boivent avec délice parce qu’il porte un nom qui lui, contrairement à l’original, est cautionné par de grands sponsors. L’hypocrisie se niche sous l’étiquette ; tout le monde le sait mais beaucoup boivent à leur santé quand même.

    Domidomo.