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Répression et lois liberticides à tout va !

Publie le mercredi 16 mai 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Large victoire aux présidentielles de Nicolas Sarkozy, « Monsieur lutte anti-terrorisme », vague de perquisitions en Allemagne avant le sommet du G8... Petit à petit, le cauchemar d’Orwell prend forme, et c’est en toute légalité que l’État peut surveiller chacun d’entre nous, et notamment à travers Internet.

Parallèlement aux perquisitions menées le 9 mai à travers toute l’Allemagne dans des bureaux et des domiciles privés, la police allemande a aussi investi les locaux de so36.net, fournisseur de services Internet indépendant et politiquement engagé, basé à Berlin . Ils ont copié le contenu d’un certain nombre de boites mails, listes de discussion et des sites web hébergés. Comme pour les autres perquisitions, celle-ci a été faite au nom de l’article 129a du code pénal, sur la « formation d’une coalition terroriste ». Ainsi, la police allemande invoque le prétexte de la lutte anti-terroriste pour collecter des informations sur des organisations militantes qui agissent en toute légalité afin de manifester leur opposition au sommet d‘Heiligendamm. En Allemagne, l’article 129a existe depuis les années 70 et l’époque de la RAF. Mais il est peu probable qu’ils soit abrogé par les temps qui courent ! C’est même l’inverse : surtout depuis 2001 et les attentats du 11 septembre, la mode est à la lutte contre le terrorisme et à la multiplication des lois liberticides.

Les récents événements en Allemagne ne font que donner un exemple concret de ce à quoi peuvent mener les diverses lois anti-terroristes, dont la police et la justice peuvent aisément faire un usage abusif : ce sont eux qui décident qui est un terroriste potentiel et qui ne l’est pas… en France aussi ! La peur du terrorisme, entretenue par les média, a permis aux derniers gouvernements de mettre en place des lois de plus en plus liberticides : citons, en 2001- 2003, la Loi sur la sécurité intérieure, et en 2006, la Loi relative à la lutte contre le terrorisme. Fichage ADN, contrôle des fournisseurs d’accès à Internet : progressivement, ces lois resserrent le contrôle social. Votées sous prétexte de lutte contre le terrorisme, le blanchiment d’argent ou la prostitution, elles permettent une surveillance accrue de tous ceux qui tenteraient de protester contre le système en place : ce n’est pas un hasard si la police veut prélever l’ADN des faucheurs d’OGM.

Et ce n’est pas fini : les récentes élections indiquent que les politiques vont pouvoir profiter encore longtemps de cette peur du terrorisme : non pas seulement parce que le président finalement élu est aussi celui qui, en tant que Ministre de l’Intérieur, a déposé ces divers projets de loi, mais surtout parce plus de 80% des électeurs se sont déplacés pour voter eu second tour d’une élection dont les mots d’ordre (des deux côtés…) étaient « ordre » et « autorité ». Et, c’est bien connu, dans la logique de l’État, pour avoir de l’ordre, il faut pouvoir surveiller les citoyens susceptibles de sortir du droit chemin.

Les diverses lois évoquées accordent une grande place à la surveillance sur Internet, et mobilisent les hébergeurs alternatifs français, qui ont aussitôt vu dans la perquisition visant so36.net une mise en pratique de ce qu’ils redoutent de plus en plus. Ainsi, le réseau Globenet a réagi aux événements en Allemagne.

Toujours sur le site de Globenet, une rétrospective des lois mises en place en France depuis 2001 permet de voir comment, petit à petit, l’étau se resserre. En 2001, une première loi donne accès à l’autorité judiciaire aux logs de connexions conservés par les fournisseurs d’accès. En 2003, cette mesure, censée être temporaire, est définitivement inscrite dans la loi. En 2006, les fournisseurs d’accès ainsi que les hébergeurs sont désormais obligés de conserver les logs de connexion durant un an, et les services de police y ont directement accès en dehors de tout contrôle de l’autorité judiciaire : tout est sous le contrôle du Ministère de l‘Intérieur. La loi est aussi étendue aux cybercafés et autre lieux offrant des possibilités de connexions à Internet, peut-être les bibliothèques et les universités. Dernier épisode : le projet de décret LCEN sur l‘application d‘un article de la Loi pour la confiance dans l‘économie numérique, qui doit être publié cette année, porte sur l’identification des usagers du net. Elle contraint les fournisseurs d’accès et dans une certaine mesure les hébergeurs à conserver et à tenir à la disposition des autorités des informations comme les pseudonymes et les mots de passe utilisés par les usagers, les coordonnées indiquées lors de la souscription d’un contrat, les dates et heures de connexion… Et, surprise, ce projet de décret fait apparaître le motif de « lutte contre le terrorisme ». Autrefois espace de liberté, Internet se transforme peu à peu en un gigantesque piège à rats...

Face à la surveillance qui se resserre et aux procédés d’intimidation, il importe plus que jamais d’être solidaires, et de ne pas oublier que la lutte se mène à un niveau international, pour défendre nos libertés… et toujours, contre le G8 !

 http://fastrasbg.lautre.net/spip.ph...


  Pour en savoir :

Communiqué de presse du secours rouge
Manif antirépression à Fribourg
Couler le G8 - une fois pour toutes !


MAKE CAPITALISM HISTORY & SMASH THE G8

Messages

  • ET ENCORE,

    VOUS NE SAVEZ PAS TOUT !

    Michèle

  • DERRIRE SARKOZY SE CONFORTE UNE SOCIETE DISCIPLINAIRE

    Le tournant sécuritaire de la campagne de 2002 n’a pas trouvé une solution "de gauche" portant sur la sécurité de l’emploi et de meilleures conditions de travail pour tous et toutes . Bien au contraire le racisme, le mépris des RMIstes et des "fainéants" s’est développé dans certains milieux populaires, sous l’influence des discours de la droite et du patronat . Aujourd’hui cela débouche sur une solution de type bonapartiste ou un démagogue prend appui sur une fraction du peuple pour satisfaire les intérêts des dominants (1) en soumettant le peuple et le salariat. N. SARKOZY va oeuvrer à former une société d’individus assujettis par le pouvoir politique comme par les dirigeants d’entreprise. Il s’agit de soumettre, de faire plier, de faire "courber l’échine", d’avoir des travailleurs dociles en entreprise et ayant "peur du gendarme" dans les quartiers. D’ou l’émergence des résistances, d’ou la nécessité d’aller au-delà sur un projet émancipateur et rassembleur .

    I - LA SOCIETE DISCIPLINAIRE "HORS TRAVAIL", DANS LES QUARTIERS.

    A - Qu’est-ce qu’une société disciplinaire ?

    Une société disciplinaire ce n’est pas le fascisme ni l’Etat policier même si l’on y tend. C’est une société qui pratique le contrôle social (1), donc une société qui restreint la liberté d’aller et de venir en accroissant le dispositif pénal et les pouvoirs de police. C’est une société qui pénalise les problèmes sociaux, qui pénalise aussi bien les pauvres que les immigrés. C’est une société qui ne sait plus distinguer la prévention de la répression.
    Elle se met en place avec l’aval des masses (2) obsédées par la peur de l’autre et sensible au discours sécuritaire des libéraux impuissants à répondre à l’insécurité économique crée par les licenciements. En effet, au lieu de chercher une réponse économique et sociale protectrice qui s’attaquent directement aux inégalités et au chômage les artisants de la société disciplinaire choisissent au contraire les solutions économiques et sociales néolibérales qui précisément accroissent le chômage et l’exclusion . Il ne reste alors que la répression, l’excusion et l’enfermement voire l’élimination : que la "racaille crève" ! Vive l’eugénisme !

    B - Danger, le pire est qu’ils n’ont pas d’autres solutions : il n’y a que la fuite en avant !

    La société disciplinaire met la justice et les agents des services publics sous les ordres des maires et des préfets pour faciliter les opérations de police. Fondamentalement le coeur et la raison chavire car il* "*faut punir les individus et non pas rechercher les causes sociales ou psychologiques de leurs difficultés".
    C’est cette ignorance volontaire des causes sociales de la délinquance qui constitue une régression considérable . Nul ne pense qu’il faut abolir les prisons. C’est tout au autre chose que de penser que la prison est la solution ! La société disciplinaire est une société carcérale ou la police et la justice enferme aisément car la prévention n’existe plus comme remplacée par tout un discours sociobiologisant et fataliste sur la délinquance . Ici l’histoire n’indique-t-elle pas qu’elle peut mener au pire. D’autres peuvent ici prolonger mon propos.
    En attendant, contre la barbarie, il va falloir s’engager et voter contre Sarkopen. Puis montrer qu’une autre orientation est possible dans le discours mais aussi dans les actes.

    II - AU TRAVAIL : LA GENERALISATION DE LA VIEILLE "DISCIPLINE D’USINE"

    Extrait d’un texte de Philippe ZARIFFIAN (4) :

    Ce qui frappe d’abord, dans toute une série d’emplois, c’est la perdurance de dispositifs disciplinaires de type taylorien, à savoir : disciplinarisation des opérations de travail, contrôle direct du temps, contrôle de la présence du salarié à son poste au sein du temps dit " effectif ", contrôle des mouvements du corps. Néanmoins, la technologie informatique apporte du nouveau, non sur la visée, mais sur les moyens, dans tous les emplois pour lesquels l’ordinateur devient un outil central de travail. Plusieurs points sont à noter à ce sujet :

     un affinement considérable du contrôle de chaque acte de travail et de sa durée, grâce à la précision des relevés d’informations, - le fait que c’est le salarié lui-même qui déclenche les informations de contrôle, tout simplement parce que l’ordinateur ou le terminal qu’il utilise est en même temps son moyen obligatoire de travail, structuré selon des procédures précises. Le salarié ne peut faire autrement que de déclencher ces opérations de contrôle (qu’il ne connaîtra pas nécessairement),

     cela engendre, pour la direction, une forte économie de personnel de contrôle, en particulier du côté de la hiérarchie directe, donc une économie en salaire et en facteurs de tension sociale, malgré, en contrepartie, un investissement dans le système d’information et son exploitation,

     enfin, et surtout, la technologie informatique utilisée offre une occasion, probablement sans équivalent historique, de développer un pouvoir disciplinaire qui porte à la fois sur chaque individu et sur des ensembles de population (ce que Foucault considérait comme impossible). Par exemple : l’occupation du temps de travail de chaque salarié peut être contrôlée, mais on peut aussi, à partir des mêmes données de base, établir des statistiques qui permettront, pour une population donnée (de guichetiers à La Poste par exemple) de réélaborer les normes standards de travail et de calculer les effectifs " nécessaires " (de chaque bureau de Poste) avec une extrême précision, à des fractions d’individus près. On assiste donc à un affinement considérable de la disciplinarisation, le " moule " étant défini et suivi avec une précision inédite.

    Christian Delarue
    MRAP / ATTAC

    1) Face à une droite dure construison l’unité sur des exigences claires.

    2) Lire : /**/Surveiller et Punir :
    l’exemple du projet de loi "prévention de la délinquance"/*
    /Texte de l’intervention de* Evelyne Sire-Marin*//,
    magistrat, //coprésidente de la fondation Copernic
    et membre du Syndicat de la magistrature
    au colloque du 17 juin 2006 /*
    "pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans"*.*
    publié dans COPERNIC FLASH
    le 13 Septembre 2006 (en version pdf)*
    Fondation Copernic—BP 32—75921 Paris cedex 19*
    Tel : 06.75.25.77.76*
    *Email : fondation.copernic@ras.eu.org*
    www.fondation-copernic.org <http://www.fondation-copernic.org/> *

    3) "Masse" car toutes les classes et couches sociales peuvent connaitre ces craintes y compris les ouvriers et employés. Mais comme pour le racisme, ce sont les élites adeptes du néolibéralisme qui alimentent ces craintes.

    4) Des sociétés disciplinaires aux sociétés de contrôle Zarifian
    http://perso.orange.fr/philippe.zarifian/page111.htm*