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Pardonnes lui mon fils il ne sait pas ce qu’il fait.

Publie le vendredi 15 février 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

Ce soir j’ai posé un regard attendri sur mon gamin. Il s’appelle Adem vous savez le premier homme.
Il a 8 ans, il est en CM1 et a les yeux foncés, plein de malice et de bonheur de vivre. Il a des questions d’enfants comme tous les enfants :
"Papa est ce que Brume va un jour mourir et qu’est ce que ça veut dire d’abord mourir pour de vrai ? C’est aller chez le bon dieu (Brume c’est sa chatte) ?
Troublé par la question je me lance dans des considérations générales tu sais mon fils tout a un début et une fin, les arbres, les montagnes, les étoiles, les insectes, les animaux, les humains et même les chats. C’est le cycle de la vie et de la mort, qu’on ne peut pas dissocier. C’est inscrit dans nos gênes, nous sommes simplement de passage et un jour nous partirons ailleurs, le corps retourne à la terre et nos pensées aux étoiles...
Il a posé la BD qu’il feuilletait en me regardant avec sérieux, trop de sérieux pour son âge, se penchant sur moi, les yeux soudain humides, pose sa tête contre moi et me glisse dans un sanglot : "Non Papa, ni toi ni Brume ne pouvez partir, parce qu’on va plus se voir et moi je vous aime trop".
Je l’ai pris dans mes bras, j’ai caressé sa tignasse brune et dans un tremblement, les yeux embués à mon tour, j’ai tenté de le rassurer en lui promettant qu’on resterait toujours ensemble lui, sa sœur, sa mère et son chat...
Je ne sais pas si je l’ai rassuré. Il est resté silencieux agrippé à moi. Me revinrent alors à la mémoire ces bribes du livre de Khalil Gibran "Le Prophète" :

"Une femme qui tenait un nouveau-né contre son sein dit : Parle nous des Enfants.
Il dit :
Vos enfants ne sont pas vos enfants ; Ils sont les fils et les filles du désir de la vie pour elle même. Ils passent par vous mais ne viennent pas de vous et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour, mais pas vos pensées, car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez loger leurs corps mais pas leurs âmes, car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même en rêve.
Vous pouvez vous efforcer d’être semblables à eux, mais ne cherchez pas à les rendre semblables à vous, car la vie ne revient pas en arrière et ne s’attarde pas avec le passé.
Vous êtes les arcs à partir desquels vos enfants, telles des flèches vivantes sont lancés. L’Archer vise la cible sur la trajectoire de l’infini......."

Ce soir là j’ai bordé mon fils et je l’ai regardé s’endormir, longtemps, en proie à milles tourments, une douleur sourde, là ,au creux de l’estomac.
Mes pensées me ramenèrent à ces autres enfants, arrachés à leur enfance, à la vie, à leurs familles, les yeux hagards, livrés à la folie et à la haine des Hommes ; C’était il n’y pas si longtemps en France, les rafles et les trains de la mort.
J’ai pensé à tous ses enfants, ailleurs, sous les bombes, fauchés par les balles, crevant de faim, enfermés dans des prisons à ciel ouvert ,le regard éteint par l’horreur de ce qu’ils vivaient, leurs âmes à jamais mortes et perdues pour les étoiles.

Ce soir je suis envahi par une rage froide, que je n’arrive pas à maitriser.
Ce soir je suis en colère contre les 53 % de français qui ont placé un fossoyeur de l’enfance à la tête de la France.
Mon fils entrera au CM2 l’année prochaine.
On va tuer son enfance, son innocence.
Son âme ne pourra plus habiter la maison de demain car elle sera morte dans celle d’hier.
Et je n’aurais pas les mots pour lui dire la folie de mes semblables.
Aissaoui Ali
Médecin.

Messages

  • merci pour ce témoignage poignant

    et j’ espère comme vous le dites, que ce fossoyeur, vas bien tôt disparaitre de notre vie.

    Je ne sais pas comment mais il faut qu’il dégage du pouvoir.

    Tous dans la rue demandons sa démission.

    Bien a vous

    lolita

  • Esquinter l’enfance ,après les adultes.C’est tout ce qu’il a trouvé sarkoléon !Et pourquoi pas une petite guerre pour faire taire le peuple ?
    Ou s’arretera t-il.......momo11

  • J’ai la meme rage que toi et j’ai eu aussi besoin de l’exprimer comme tant d’autres

    ASSEZ DE TOUCHE A TOUT !
    Est il du role du chef d’état de jouer à tout bout de champs avec l’émotionnel et exiger des choses qui ne le concerne pas ?
    La religion, la morale, l’éducation( et non l’élevage en batterie), la culture d’une France qu’il ne connaît pas, ne font pas partie du spectacle du clown.

    « L’intelligence, c’est comme les parachute, quand on n’en a pas, on s’écrase ! »

    « On n’égorge pas les moutons dans la baignoire »,

    On n’approche pas l’histoire par le biais du sentiment,

    On ne joue pas de l’émotion pour submerger la raison,

    On ne décrit pas les effets sans en connaître la cause,

    On ne préfère pas le culte des morts au respect des vivants.

    « Un enfant mort », terme horrible, un non-sens, que l’on ne balance pas aux gosses comme le dernier jeu vidéo.

    Un enfant mort, c’ est un enfant quel que soit son origine, juif, tzigane, français ou non.

    Le respect de l’enfant implique qu’il ne soit pas utilisé à des fins politiques et électoral.

    C’est à vomir !!!!

    http://lebonheurestilinterdit.blogs.letelegramme.com/

    C’est à se demander si les enfants, comme pour les indiens à une certaine époque, il les préfère morts que vivants !

    Désolée mais mon excessivité est due à mon effroi, comme celui de rescapés des camps de la mort.
    http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=466002

  • Cette abomination ne doit jamais voir le jour, c’est monstrueux. Oui nous devons descendre dans la rue et exiger la démission de Nicolas le petit. Non il n’y a pas à s’interroger sur la pertinence de cette saloperie mais seulement la combattre de toutes nos forces. Que se vayan todos. lul

  • Merci pour ce texte superbe et ce partage d’émotions. Comme vous, je ne décolère pas depuis que je l’ai entendu. Il faut que tous, Parents, Grands-Parents, à tous les niveaux de la famille, nous défendions nos enfants. Comment ? je ne sais pas mais on ne peut pas laisser faire. Il s’agit de nos enfants, trop petits pour se défendre eux-mêmes.
    Nous n’avons pas, dans notre beau pays, de procédure de destitution, alors que peut-on faire ?