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LA CAMPAGNE DE DIFFAMATION DES FONCTIONNAIRES

Publie le mercredi 28 mai 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

La campagne de diffamation des fonctionnaires a commencé il y a environ 20 ans.

Buts :

 Privatisation de toutes les Fonctions Publiques afin que les revenus générés essentiellement par le commerce des armes et du nucléaire (principaux revenus de notre pays) soient au maximum réinjectés dans ces deux activités tournées vers le bien-être des populations !), ainsi que tous les impôts payés (ils ne diminuent pas) à partir de revenus générés par d’autres activités, dont les futurs fameux "services publics" QUE NOUS PAIERONS. En effet, le Traité de Lisbonne, la soumission totale à l’OTAN, couronnement, cerise sur la pièce patiemment montée du néo-libéralisme guerrier, oblige les états membres à privilégier "l’effort de guerre" !.

 Consensus général pour laisser faire la casse totale de la Fonction Publique : pas (trop) de grèves ni de "mouvements sociaux"

 Conserver quelques "hauts fonctionnaires d’Etat" sur-payés et ayant un pouvoir important sur tous les "services" privatisés (éventuellement ils sont mis à la disposition d’entreprises privées, comme les banques, par exemple). Double avantage : leur dévouement de carpette au néolibéralisme, le simulacre de fonction publique qu’ils représentent, dont leur coût ! . (Eux ne seront jamais appelés "services publics" !)

Moyens :

Premier étape : DIFFAMATION DES FONCTIONNAIRES

 Obtenir que "l’opinion" cible des personnes et non pas une institution : créer la jalousie et la rumeur. Entre voisins. entre amis. A l’intérieur des familles.

 La rumeur : diffamation des fonctionnaires par tous les media sur les thèmes suivants : INCAPABLES, PARESSEUX, GROGNONS, LENTS, BORNES, TATILLONS et MOCHES (ne correspondant pas à des gravures de mode).

 La jalousie : faire croire que les fonctionnaires ont des privilèges exorbitants. En inventer (ex : le diapo sur les agents de la SNCF) qui sont de plus payés par tous. Donner aux gens l’impression qu’on les prend pour des cons.

 Rumeur et jalousie, à l’intérieur même des corps de fonctionnaires, en attisant ou créant des rivalités. En attisant la jalousie des statuts moyens contre les "intellos" de la classe du dessus.

 Cibler particulièrement les prof’s et les instit’s. Commencer par les débaptiser pour ôter le respect qui était attachés à ’"l’instituteur" ou au "professeur". Une fois devenus "enseignants", les voilà devenus moins respectables. Encourager le mépris et la haine des "intello" (c’était déjà pareil sous Hitler).

 Culpabilser à outrance chaque fonctionnaire pour "ce qu’il coûte"

 D’une manière générale, rebaptiser toutes les fonctions, si possibles au profit de sigles, sans histoire et sans âme (L"hôpital ne compte plus de médecins, mais ceux-ci sont des "PH" parmi d’autres, par exemple)

 Création d’associations d’usagers, dont le rôle sera d’attiser les mécontentements, soigneusement créés par la suite, afin qu’ils donnent une dimension sociale à "la rumeur"

Deuxième étape : DIFFAMATION DE LA FONCTION PUBLIQUE et INTRODUCTION DES "SERVICES PUBLICS"

 Celle-ci étant assurée par des individus INCAPABLES, PARESSEUX, GROGNONS, LENTS, BORNES, TATILLONS et MOCHES, ne saurait être qu’à leur image.

 Nommer systématiquement la Fonction Publique "services publiques", de manière à faire disparaître le terme de FONCTION PUBLIQUE, en introduisant la confusion : "c’est pareil !". NON ! CE N’EST PAS PAREIL ! Les "services publics" sont privés, et donc soucieux avant tout de leurs actionnaires, qui vont absorber la plus grande partie possible des "revenus" générés par le "service".

 Diminution des moyens accordés, en général, mais gratifications concernant des petits groupes (un peu de verroterie pas chère, et ils la ferment)- multiplication des règles entravant le fonctionnement - multiplication des postes d’administratifs - multiplication des tâches d’évaluation - rendant très difficile le VRAI travail, de façon à ce que les fonctions publiques ne puissent réellement plus assumer leurs missions.

 Culpabilisation de chaque agent en particulier (nombreux nouveaux administratifs embauchés pour ça) et déclarations publiques faussement affligées de "constater" cette "incapacité"

 Campagne pour attiser la révolte du public en lui disant qu’il paie avec ses impôts une institution qui le gruge.

 Suppression sur les "papiers officiels" des mentions "REPUBLIQUE FRANCAISE", "Ministère de..." (courriers, bulletins de salaire, etc...). (""LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE" effacés bien auparavant de tous les documents officiels français)

 Aboutissement : La honte d’appartenir à un corps aussi méprisé du public, la honte d’être fonctionnaire. Ceci fait taire toute revendication (ça a particulièrement bien marché dans la Santé, et ça ira aussi très bien dans la police, ce qui permettra la multiplication milices privées)

Supports de deux sortes :

 Tous ceux qui alimentent la rumeur, et, donc, ne sont pas officiels. Les supports qui sont publics le seront sous le label de l’"humour". La naissance d’Internet a bien aidé à la diffusion de la rumeur : blagues et diapos moquant les fonctionnaires.

 Les supports officiels seront utilisés pour donner de (faux) chiffres à l’apparence savante, pour jouer les pleureuses et déguiser les mesures entrainant l’impossibilité de fonctionner en "louables intentions" (... ou promesses présidentielles !)

Nous avons tous marché dans la combine. Y compris, évidemment, les fonctionnaires, qui n’osent plus sortir de dessous la moquette ou ils se cachent. Ou ignorent même qu’ils appartiennent à cette catégorie répugnante, car tout est fait (effacement des inscriptions sur les documents) pour que ceux qui ne veulent pas le savoir ne le sachent pas (fréquent dans la Santé).

Nous avons tous marché dans la combine, si bien que :

 Nous allons payer l’école de qualité, qui autrefois était gratuite. Encore que sa "qualité" sera réduite à l’utilitaire, et ne délivrera pas une vraie culture (qui serait non génératrice de fric). Si nous ne pouvons pas payer, nos enfants se contenteront d’un enseignement "public" réduit, au mieux, à un peu plus que de la garderie, avec du personnel flexible, jetable, non formé, et sans moyens.

 Nous allons payer les soins de qualité quand nous serons malades (ce mot n’existe pratiquement plus, non plus, dans les termes officiels : nous sommes censés souffrir parce-que nous n’avons pas respectés les consignes de "l’éducation à la santé" - donc c’est de notre faute - donc nous devons payer, dans le sens moral, et donc dans le sens ... financier ). Si nous ne pouvons pas payer... nous aurons 20 fois le temps de mourir avant qu’un des rares médecins qui restera pour les sans-le-sou, épuisé, bénévole retraité, ou immigré à la carte de séjour renouvelable, puisse nous soigner.

 Notre "sécurité" sera assurés par des milices privées, lesquelles ne sont pas assujetties aux mêmes lois et règlements que ne l’est la police. Il convient donc de bien faire détester la police afin de la faire disparaître comme le reste. Ne pas poursuivre les "petits emmerdeurs", ne pas retrouver les objets volés, etc... afin que "l’opinion" soit persuadée que la police est incapable, et demande plus de "sécurité". Encourager à la cruauté, et ne pas sanctionner les abus. Avec les milices, la cruauté et les abus seront toujours là, mais ils rapporteront des sous à des actionnaires, et nous aurons encore moins de recours.

 Les guerres, que notre pays sera obligé par l’OTAN de mener, le seront par un reliquat d’armée, non populaire mais composée de crêve-la-faim, et par des mercenaires, crêve-la-faim également, flexibles, jetables, taillables (en pièces) et corvéables à merci. Ce sera peut-être nous ou nos enfants.

 La Justice ne sera plus que rarement rendue par de vrais juges, mais elle le sera par une multitude de "médiateurs" et autres "juges de proximité" ou autres "auxiliaires", peu payés (donc... ... ) ou carrément bénévoles (compensation en bling-bling : être invité à manger par la préfecture, par exemple), formés à un minimum de droit pour en savoir juste un peu plus que les plaignants et les accusés. Un avocat qui connait le droit, et qui connait le "juge" ou son équivalent moins cher, sera un atout précieux mais coûteux. Les juges fonctionnaires qui subsisteront seront sur-médiatisés lors des procès de moeurs, qui distraient et occupent le public, en canalisant ses émotions sur quelques "salauds" , afin qu’il ne voie pas les autres malhonnêtes gens (prestidigitation). Les "affaires financières" sont, peu à peu, mises hors-la-loi, donc hors-justice. Comme c’est pas très sexy, une affaire financière, ça passe très bien.

 Nous allons devoir payer beaucoup plus cher l’énergie pour se chauffer, s"éclairer, cuisiner : aux mains du privé, notre con-sommation devra faire grossir le portefeuille insatiable des actionnaires.

 Nous allons devoir payer plus cher des moyens de communication (courrier, transports, téléphone) pour les mêmes raisons que plus haut. Ils fonctionneront par ailleurs plus mal, car aucune coordination n’aura le droit et/ou les moyens de freiner "la concurrence libre et non faussée", et aussi parce-que des travailleurs flexibles, jetables, mobliles, et peu formés, pour être moins chers, seront employés par les entreprises privées afin d’augmenter les bénéfices des actionnaires. C’est pourquoi, en Angleterre, les trains se rentrent dedans.

Nous tous, Messieurs et Mesdames (ou "Mesdames et Messieurs", pour ceux qui ont voté Ségolène), que nous soyons fonctionnaires - et usagers d’autres fonctionnaires - ou pas, que nous ayons voté UMPS ou pas, nous allons devoir payer éducation + santé + justice, qui étaient, depuis 60 ans, payés avec nos impôts. Nous payeront, cependant, autant d’impôts que d’habitude (si pas davantage).

Nous ne seront pas protégés de la violence, qui ne peut que se développer dans ces conditions. Nous verrons partir à la guerre, se faire tuer et irradier, notre jeunesse (devenue inculte et pauvre), afin, non pas de défendre notre pays contre une invasion quelconque, mais afin de conquérir de nouvelles richesses pour les déjà très riches, de France ou d’ailleurs.

Troupeau Français, peut-être est-il temps de s’apercevoir que la cape portée par celui qui se fait passer pour ton "Bon Pasteur", celui qui te ramène au bercail le soir, et t’endort devant la télé, est en réalité la cape du diable du moyen-âge ? Il est rusé, le "Malin", et il n’y a pas de honte à se faire avoir. En revanche, une fois qu’on l’a reconnu, il y en aurait à lui vendre son âme.

Messages

  • LES DEUX CLASSES DANGEREUSES

    Sarkozy a repris le thème de la rupture non contre ceux d’en-haut qui s’approprie les richesses produites mais contre deux catégories sociales, d’une part le sous-prolétariat, les précaires, les chômeurs de longue durée tricheurs et d’autre part les fonctionnaires d’en-bas (C, B, A de base) qui osent manifester contre les contre réformes néolibérales !

    UNE CASSE QUI VIENT DE LOIN

    Les libéraux dans les universités de Droit se sont mis à discréditer le régime particulier du service public dans les années 80 . A la même époque ces juristes valorisaient l’entreprise comme entité englobante à l’instar de la famille ou la nation (ce qui s’est d’ailleurs rapidement traduit par la création juridique de l’EURL). Parallèlement des sociologues comme Crozier participaient à l’élaboration d’une nouvelle sociologie des organisations qui allaient servir aux contre-réformes. Ensuite il y a eu le jeu de chaises musicales entre les Hauts fonctionnaires publiant régulièrement des rapports de modernisation et les hommes politiques - surtout ceux de gauche - qui ont abandonnés le discours sur les rapports sociaux dans les lieux de production pour "l’entreprise’ conçue de façon variable mais très différente de qu’enseignaient les marxistes de "Critique du droit" collection PUG (qui a disparue à la fin des années 80 je crois)

    Ce qui changeait dans les entreprises privées en terme d’intensification du travail, d’organisation performante et efficace allait peu à peu être transposé dans la fonction publique. La logique libérale très sélective et d’élimination (cf Spencer) passait dans les services publics. Les fonctionnaires devenaient des fainéants. La logiques d’alternative consiste à faire participer chacun "à la production sociale de l’existence’ sans exception y compris les bras cassés (formule d’un auteur ayant écrit dans l’AJDA en 1994/95 que la "réforme était au milieu du gué" et qu’il fallait aller plus loin).

    Pour parvenir à une logique civilisée et d’intégration il faut dire la vérité et dire que la logique de concurrence exacerbée mène droit au mur. On y est déjà depuis longtemps dans le mur. Les travailleurs du privé et du public subissent la charge, sont harcelés, mal payés, non récompensés pendant que les directions privées ou publiques empochent des sursalaires pour faire le "sale boulot". La logique de concurrence et de rentabilité infeste toute la société. Même les unités qui à priori ne fonctionnent pas sous l’emprise directe du capital et de la recherche du profit à court terme subisse cette loi meurtrière

    Christian DELARUE

    L’ EVALUATION : UNE STRATEGIE DE LA PUNITION GENERALISEE

    http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article65702.

    Pas d’augmentation de salaires ! Nous n’iront pas aux entretiens-évaluation.

    http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article61818

  • Création d’associations d’usagers, dont le rôle sera d’attiser les mécontentements, soigneusement créés par la suite, afin qu’ils donnent une dimension sociale à "la rumeur"

    Pourquoi mettre tout le monde dans le meme sac ? Il ya des asso d’usagers qui se sont constituées dans quasiment toutes les villes ou l’Hopital et Les services publiques sont en danger. Car a ma connaisance les asso qui nous representent au sein des CA (Moelle Partage et Vie, Les Donneurs de Sang Et plus bizarrement Que Choisir !!!!!!.......) par exemple n’ont jamais communiqué sur l’etat réel de notre structure hospitaliére (CHG d’Aubenas en basse Ardéche) oui je pense que ces asso sont la pour servir la soupe indigeste de la casse au proffit du privé.
    Je precise que je fais partie de l’Asso des Usagers de l’Hopital d’Aubenas affiliée elle meme a La Coordination Nationale des Comités de Défense des Hopitaux et Maternités de Proximité. C’est pour cela que la phrase ci dessus mérite une mise au point. La lutte continue !
    Garibaldi

    • Une fable qui remet à l’’endroit ce que le patronat met à l’’envers.

      Michel HUSSON a posté il y a quelques jours sur son site hussonet et sur bellaciao une contribution incisive sur l’’éthique du profit ; une contribution brève et claire sans diagramme ni courbe d’’offre et de demande comme par exemple un autre texte de lui, à caractère scientifique, sur l’’exploitation salariale dans le monde.

      Dans le même ordre d’idée les défenseurs du sur-profit financier, se réclamant de Spencer plus que de Darwin, ne cessent de stigmatiser comme fainéants les fonctionnaires d’en-bas (C, B, A ) des administrations auprès des travailleurs du privé . Ils font cela pour mieux diviser le monde du travail et accroitre plus encore l’’exploitation d’’une immense majorité et le profit d’’une petite minorité ce au nom de l’’intérêt général, évidemment. Là aussi une fable fort pertinente est venue rétablir la vérité.

      Christian

      Le corbeau et le lapin
      Le corbeau sur un arbre perché
      Ne foutait rien de la journée.

      Le lapin voyant le corbeau,
      L’interpella et lui dit aussitôt :

      Moi aussi, comme toi, puis je m’asseoir
      Et ne rien foutre du matin jusqu’au soir ?

      Le corbeau lui répondit de sa branche :
      Bien sûr, ami à la queue blanche,

      Dans l’herbe verte tu peux te coucher
      Et ainsi de la vie profiter.

      Blanc lapin s’assit alors par terre,
      Et sous l’arbre resta à ne rien faire,

      Tant et si bien qu’un renard affamé,
      Voyant ainsi le lapin somnoler,

      S’approcha du rongeur en silence,
      Et d’une bouchée en fit sa pitance

      Moralité : Pour rester assis à ne rien branler
      Il vaut mieux être très haut placé...