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Vaincre la peur des musulmans en Europe

Publie le samedi 4 octobre 2008 par Open-Publishing
11 commentaires

VAINCRE LA PEUR DES MUSULMANS EN EUROPE

Christian Delarue

MRAP et ATTAC France - Sept 2008

Retour du FSE de Malmö

Contexte : Propos de Fillon en France (1) Rassemblement à Cologne (2)

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article406

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Les musulmans sont, comme les roms, souvent perçus comme dangereux . Ils font peurs à une bonne partie de la population. A tort. Les migrations opèrent un rapprochement des "civilisations". Dans cette perspective la Turquie est un espace de rapprochement interculturel, de "transition civilisationnelle", de métissage sur fond de laïcité et de droits des femmes plus défendus qu’ailleurs au sud (3).

 Une islamisation réelle et pour l’essentiel non problématique.

Les musulmans, autant qu’on puisse le savoir sont réellement nombreux en Europe . Il ne faut pas le cacher ! Si la Turquie intégrait l’Union européenne les musulmans seraient encore bien plus nombreux. Ce point sera développé plus loin . Mais il importe de se garder d’une vision fausse du réel . Jusqu’à présent les mécanismes d’intégration forts puissants dans tous les pays d’Europe ont fait leur œuvre. La pratique de la croyance se fait discrète. Ils et elles ont adopté une mentalité laïque . Même le rapport au corps et à la sexualité évolue et se libéralise loin des préceptes les plus rigoristes (4). Cette occidentalisation n’est ni bonne ni mauvaise en soi. Encore que la sortie des musulmanes (mais aussi des musulmans) d’un certain carcan rigide de la religion soit nettement un progrès porteur d’émancipation pour les femmes (et dans la foulée pour les hommes aussi) . C’est donc bien à tort que Geert Wilders (5) voyait l’invasion des barbares derrière l’entrée des migrants musulmans ou réputés être tel . Certes quelques burkas ou niqabs laissent entendre, bien que ce ne soit pas automatique, une réelle présence d’un intégrisme islamique en Europe. Mais il s’agit d’un phénomène minoritaire . A combattre certes, mais sans amalgame, sans confusion . Le problème à résoudre dans bien des pays est la construction de lieux de cultes. En même temps que se tient ce FSE à Malmö, l’extrême droite se rassemble à Cologne contre l’islamisation et plus précisément contre les mosquées. Qui ne voit l’injustice flagrante d’avoir des églises et des temples partout mais si peu de lieux de cultes pour la pratique de l’islam ?

 Les musulmans ne doivent pas être réduits à leur religion

En fait c’est surtout l’insertion sociale, économique et politique qui fait défaut. L’intégration prend la forme d’une assimilation des musulmans et des musulmanes mais elle néglige de faire "monter" les musulmans d’en-bas dans "l’ascenseur" social et politique. Cela devient dramatique dans de nombreux quartiers populaires ou le chômage et la précarité sont des phénomènes massifs touchant toutes les familles, ou les résidents d’origine étrangères ne bénéficient pas de logements de qualité ni de service publics de proximité. On ne répètera jamais assez l’importance d’avoir un espace de logement suffisant et inséré dans un cadre urbain agréable et à "taille humaine". Nombre d’entre eux, quoique résidents en Europe, depuis plusieurs années n’ont pas accès à la citoyenneté et encore moins à la participation politique (cf ACER - 6).

 Quelle présence multiforme de l’islam et des musulmans en Europe ?

Voici quelques chiffres et analyses de René Naba : Au delà de la polémique sur la question de savoir si « l’Islam est soluble dans la République ou à l’inverse si la République est soluble dans l’Islam », la réalité s’est elle-même chargée de répondre au principal défi interculturel de la société européenne au XXI me siècle. Soluble ou pas, hors de toute supputation, l’Islam est désormais bien présent en Europe d’une manière durable et substantielle, de même que sa démographie relève d’une composition interraciale, européenne certes, mais aussi dans une moindre proportion, arabo-berbère, négro-africaine et indo-pakistanaise : Quatre mille mosquées, douze millions de fidèles, et 2,6 pour cent de la population européenne est d’origine musulmane, selon les statistiques officieuses concernant les 15 pays de l’Europe occidentale communiquées avant l’adhésion massive des 12 pays de l’Europe centrale et oriental . Ces chiffres parlent d’eux-mêmes et se passent de tout commentaire.

Premier pays européen par l’importance de sa communauté musulmane, la France est aussi, proportionnellement à sa superficie et à sa population, le plus important foyer musulman du monde occidental. Avec près de cinq millions de musulmans, dont deux millions de nationalité française, elle compte davantage de musulmans que pas moins de huit pays membres de la Ligue arabe (Liban, Koweït, Qatar, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Palestine, Iles Comores et Djibouti). Elle pourrait, à ce titre, justifier d’une adhésion à l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), le forum politique panislamique regroupant cinquante deux Etats de divers continents ou à tout le moins disposer d’un siège d’observateur.

En comparaison, pour une superficie de 9,3 millions de km2 et une population de 280 millions d’habitants, Les Etats-Unis comptent près de 12 millions de musulmans dont 3,5 millions d’arabo américains et 1 200 mosquées. La communauté musulmane de France se décompose comme suit : deux millions de Maghrébins, deux millions de nationalité française, la plupart originaires d’Algérie et rapatriés en France au moment de l’indépendance de ce pays, ainsi que 400. 000 africains, 300. 000 turcs et 100.000 asiatiques.

En vingt ans (1980-2000), près de trois mille associations ont été fondées et mille cinq cents lieux de culte édifiés, parmi lesquelles cinq grandes Mosquées, dont trois dans la région parisienne Paris, Evry et Mantes-La-Jolie, ainsi qu’à Lyon et Lille.

Socle principal de la population immigrée malgré son hétérogénéité linguistique et ethnique, avec 12 millions de personnes, dont cinq millions en France, la communauté arabo-musulmane d’Europe occidentale apparaît en raison de son bouillonnement -boutade qui masque néanmoins une réalité- comme le 28 me Etat de l’Union européenne.

En s’y greffant, l’admission de la Turquie, de l’Albanie et du Kosovo au sein de l’Union européenne porterait le nombre des musulmans à près de 100 millions de personnes, représentant 5 pour cent de la population de l’ensemble européen, ce qui pourrait porter atteinte, selon les tenants de la droite radicale européenne, à son homogénéité démographique, à la blancheur immaculée de sa population et aux « racines chrétiennes de l’Europe ».

Fin de citation. Extrait de : L’Europe face au fait migratoire arabo-musulman par René NABA

http://renenaba.blog.fr/

1 ) Qui veut que la France soit en guerre contre les musulmans ?

http://www.anticolonial.net/spip.php?article205

2 ) Le 20 septembre, à Cologne ! – La LCR soutient l’Appel à la résistance contre le Congrès des racistes

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article11361

3) TURQUIE : VIGILANCE LAIQUE ET FEMINISTE

http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article61291

4) Moeurs des "nouveaux français"

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article28498

5) FITNA, un film islamophobe, anti-musulmans

http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article64146

6) ACER : L’Association pour une citoyenneté européenne de résidence

http://www.projets-citoyens.fr/tracker

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Addendum sur ce thème (ajouté le 2 octobre 2008) :

Un texte récent et accessible de Tariq Ramadan (*) en plus de son dernier livre « Face à nos peurs » (2008)

"L’Europe doit essayer de dépasser sa peur de l’islam"

http://www.tdg.ch/actu/monde/2008/09/25/europe-essayer-depasser-peur-islam

© Tariq Ramadan, professeur d’islamologie (Oxford/Rotterdam)

Bibliographie sur Islam en Europe

http://www.comprendre.org/bibeurop.htm

Messages

  • Jalons spécifiques pour une autre Europe !

     Pour une Europe sociale, solidaire et ouverte, qui défende les droits sociaux des résidents, la laïcité et le féminisme.
     Pour une Europe hors l’OTAN mais avec la Turquie (si elle le veut).

    Contribution personnelle de Christian Delarue (*)

    Cadre : Le débat se développe dans ATTAC sur l’autre Europe à construire. Au niveau européen Sarrebruck (Université des ATTAC d’Europe) et Malmö (dernier FSE) participent à la constitution d’une nouvelle conscience politique altermondialiste . Un collectif d’organisations diverses dont le MRAP est membre se propose de dresser l’ensemble des alternatives nécessaires pour une autre Europe qui construise un autre monde que celui de la finance et de la marchandisation. Le groupe "Migrations" du Conseil scientifique d’ATTAC France a produit un livre écrit par certains de ses membres. Je partage la très grande partie de son contenu ; je critique juste le fait qu’il n’y ait pas un mot sur la laïcité et sur les droits des femmes dans le chapitre sur la culture.

    Qu’est-ce que l’Europe ? Des institutions, un territoire, une population et un sentiment d’appartenance . Le regard ici porté en premier lieu sur l’Europe néglige volontairement les institutions - l’Union européenne - et les politiques menées par elles (en notre nom) . Ce n’est qu’ensuite que l’on abordera la critique que l’on peut en faire ainsi que les alternatives à promouvoir. La population européenne pratique largement l’exclusion en interne des Roms notamment (fait assez peu dénoncé dans le mouvement altermondialiste) et en externe celle des migrants extra-communautaires. L’Europe sous cet aspect est un territoire aux frontières dures face aux migrants mais changeantes au grè de ses élargissements. A propos d’élargissement, l’entrée de la Turquie est un élément essentiel d’une Europe altermondialisatrice. L’Union européenne n’est pas réservé aux pays riches et aux pays chrétiens ou athées. Je renvoie à : VAINCRE LA PEUR DES MUSULMANS EN EUROPE

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article406

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    I - EUROPE : DE COIMMUNAUTÉ A SOCIÉTÉ, AVANÇONS !

    La question Europe des peuples ou Europe des Nations détermine souvent des positions relatives aux institutions notamment sur la perspective fédérale ou confédérale pour l’Europe mais auparavant, et en mettant provisoirement entre parenthèse les institutions, ne faut-il pas se demander de quel type de groupements relève l’Europe comme continent ? Quittons l’analyse politique et juridique pour un bref détour sociologique (1).

    Les groupement humains relèvent alors de deux types de relations sociales qui se nomment communauté et société . La différence entre ces deux grands grands concepts introduits par Tönnies porte sur la volonté des hommes qui créent la collectivité : volonté organique et volonté réfléchie. Alors que la volonté réfléchie est caractérisée par la réflexion, la volonté organique résulte de l’accoutumance et des souvenirs qui spontanément déterminent à la fois la fin et les moyens. Une société n’est formée que par la mise en débat de l’adéquation des moyens aux fins alors que la communauté existe d’emblée du fait des liens sentimentaux et affectif. Dans la société la solidarité se forme par accord formé à partir de l’hétérogène sur une base rationnelle alors que dans la communauté la solidarité est mécanique, directement issue de l’homogénéité du groupe humain, de sa cohésion profonde. La communauté peut prendre un sens extensif qui met en avant le sentiment subjectif d’appartenance à une collectivité. On abandonne alors la communauté restreinte qui baigne dans l’affectif et les sentiments.

    Dans un sens extensif on évoque en général la communauté nationale ou le sentiment européen mais aussi la grande communauté des croyants à propos de l’islam. Mais le fait communautaire recule avec des contradictions complexes du fait de la montée relative de la réflexion politique des peuples contre le néolibéralisme et l’eurolibéralisme.
     La communauté des musulmans, résiste au désenchantement du monde par une réaffirmation identitaire religieuse forte mais subit néanmoins la montée de l’individualisme moderne articulé à la consommation marchande de masse ou à défaut à ce qu’elle propose en rêve . En fait la marchandisation du monde et ses fétiches a contribué à saper plus sûrement les piliers de la tradition de cette communauté que l’introduction de doctrines rationnelles type marxisme, féminisme, démocratisme, ou athéïsme. En conséquence, la communauté musulmane mondiale se diversifie et se particularise. Seul l’islam radical semble conserver une cohérence théologique et politique qu’il aimerait bien imposer à l’ensemble des musulmans de la planète.
     Le sentiment d’appartenance à l’Europe est ambivalent : à quelle Europe a-t-on le sentiment d’appartenir au regard du faible contenu démocratique et social ? Il s’agit de construire une société européenne contre l’Europe-communauté faite de représentations fondée historiquement sur le "marché commun", le christianisme, l’ anti-soviétisme et le fait colonial. Il s’agit alors de fonder d’une autre Europe tant au plan institutionnel que culturel. ATTAC et les FSE participent activement de cette construction à côté des syndicats, des associations et certains partis de gauche.
     Concernant la nation on assiste à sa relativisation en tant que sentiment d’appartenance donc comme communauté et ce au profit d’une formation d’une société . Cela tient pour une part mineure à l’emboitement des sentiments d’appartenance - vers le bas la région et vers le haut le continent l’Europe et même le monde - mais aussi et surtout par la montée du fait démocratique et la citoyenneté .

    *

    II - NATION : REPOUSSER LE PIRE ET APPROFONDIR ET ETENDRE LE MEILLEUR !

    La nation entre communauté et société combine passions et raison démocratique. La passion, pas mauvaise en soi, a nécessairement un impact négatif sur la place de la raison démocratique lorsqu’elle est fortement instrumentalisée en un sens xénophobe et anti-musulmans. "Subjectivement, la nation se présente sous les espèces de représentations et d’affects fréquemment générateur de passions" dit Fougeyrollas (2) et les passions tirent les groupements humains vers la communautarisation - une forme sentimentale grégaire du vivre ensemble que vers la construction nécessairement réfléchie d’une société .

    Pour Dominique Schnapper cette évolution ne met pas fin à la nation comme construction historique . Ce changement participe à la création de la nation moderne, celle des citoyens . Pourtant l’auteure parle de "communauté des citoyens" (3) et non de société des citoyens car la nation même moderne mélange raison et passion . N’est-ce pas relativiser - justement - la conquête de la raison démocratique issue de la Révolution de 1789 ? Pourtant cette conquête est réelle : La double reconnaissance d’une part du fait démocratique, nécessairement très restreint dans les démocraties libérales (4) et d’autre part des conflits de classes ( ) via l’existence de syndicats et du droits de grève a enclenché un processus lent de la communauté à la société. Mais il s’agit d’un processus complexe non abouti . D’une part on assiste à des régressions démocratiques au profit des mécanisme de gouvernance (5). Côté passion : l’identité nationale qui a servi à combattre la lutte des classes sert aujourd’hui à contrebalancer la passion émergente (faite aussi de raisons !) pour un nouveau socialisme du XXI ème siècle (6) au profit de l’Etat policier ou sécuritaire (en interne) (7) et du sécuritarisme (en externe- 8 ) et de l’anti-islamisme viscéral rationalisé à l’aide de la pseudo théorie du Choc des civilisations .

    Le Manifeste du parti communiste de Marx et Engels déclarait : "Les ouvriers n’ont pas de patries. On ne peut leur ravir ce qu’ils n’ont pas. Comme le prolétariat de chaque pays doit en premier lieu conquérir le pouvoir politique, s’ériger en classe dirigeante de la nation, devenir lui-même la nation, il est encore par là national, quoique nullement au sens bourgeois du mot". De fait la nation reste un cadre pertinent pour l’appropriation publique mais il est avéré par un siècle de socialisme autoritaire "dans un seul pays" (Staline) que le néo-socialisme (6) -si l’on veut bien du terme - ne pourra qu’être continental voire mondial. Ce qui signifie que la transcroissance des luttes au-delà du cadre national est un impératif stratégique, tout aussi stratégique que la conquête du pouvoir d’Etat national qui ne peut aboutir dans son projet alternatif sans un fort soutien populaire et un contexte continental favorable. L’Europe des peuples, des peuples-classe (9 ) est une étape transitoire vers le néo-socialisme vert.

    *

    III - AVEC l’EUROPE, CONSTRUIRE UNE SOCIÉTÉ VÉRITABLE A UNE ÉCHELLE PERTINENTE POUR LA TRANSFORMATION DU MONDE

    Construire politiquement une société c’est sortir de l’invocation Europe,Europe, Europe qui constitue une communauté mythique qui cache le pouvoir et la domination d’une minorité. Construire l’Europe comme société c’est vouloir par le débat rationnel et démocratique autant que par les mobilisations citoyennes fonder une humanité avec des droits reconnus à tous et toutes. L’échelle pertinente de l’efficacité de l’action altermondialisatrice aujourd’hui est le continent, et pour nous l’Europe. L’axe stratégique du mouvement altermondialiste passe nécessairement par la constitution d’une autre Europe. Affirmer, "la changer ou en sortir", ne peut que signifier que l’autre Europe ne saurait se construire sur les base de l’Union européenne et de ses traités et non se replier sur la Nation française.

    L’Europe ne constitue pas le seul pôle de transformation du monde pour un changement des logiques dominantes dans le monde . L’Amérique latine constitue sans doute le continent le plus mûr pour la révolution socialiste du XXI ème siècle. Et il est fort probable que cette construction ne soit pas identique à celle qui pôurrait se mener en Europe.

    Enfin, l’apparition de zones continentales intégrées ne signifie pas la fin de l’internationalisme marxiste mais sa transformation. Au plan organisationnel, on se dirige vers une combinaison des contestations du monde qui passe par la rencontre des acteurs sociaux revendicatifs dans ou hors les Forums sociaux.

    Pour une réelle Europe société qui construise un monde viable pour tous et toutes, deux grands axes sont à développer :
    Pour une Europe sociale, solidaire et ouverte, qui défende les droits sociaux des résidents, la laïcité et le féminisme.
    Pour une Europe hors l’OTAN mais avec la Turquie (si elle le veut).

    Christian Delarue est délégué du MRAP co-fondateur d’ATTAC, membre du CA d’ATTAC France, membre du BE et du CA du MRAP.

    1) Détour qui donne une assise conceptuelle à des contributions précédentes :
     Nation, peuple, communauté. - C Delarue

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article351

     Mondialisation, communauté et immigration

    http://www.france.attac.org/spip.php?article6358

    2 ) Relire "La Nation" de Pierre FOUGEYROLLAS 20 ans après ! - C Delarue

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article358

    3) "La Communauté des citoyens - Sur l’idée moderne de nation"
    Livre de Dominique Schnapper - note de Thomas Roman (*)

    http://www.parutions.com/pages/1-4-93-3776.html

    4) Sur la démocratie restreinte
     DEUX CONCEPTIONS DE "L’AUTRE DEMOCRATIE" -

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article218

    5) Gouvernance
    ATTAC Savoirs : Démocratie

    http://www.france.attac.org/spip.php?rubrique1031

    Sous-rubriques :
    Démocratie et altercitoyen
    <http://www.france.attac.org/spip.ph...>

    Démocratie et économie
    <http://www.france.attac.org/spip.ph...>

    Démocratie libérale, gouvernance <http://www.france.attac.org/spip.ph...>

     L’’alterdémocratie / l’autre démocratie

    <http://www.france.attac.org/spip.ph...>

    6) Vers un néosocialisme vert : Etendre le marché ou le circonscrire ? -

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article354

    7) Etat policier, Etat sécuritaire Références sous "Sur les violences policières"
    Exposé de Christian DELARUE au CA du MRAP de juin 2008

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article404

    8) Derrière le sécuritarisme, l’impérialisme ! -

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article301

    9) Pour une approche du peuple-classe - C Delarue

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article408

    nb :
    On peut parler de conflits classe intégrés au sens ou la conflictualité sociale est organisé étroitement pour en circonscrire sa portée. Elle doit bien s’exprimer mais pour s’intégrer au système, pour maintenir sa logique profonde et non pour rompre avec lui. La lutte de classe intégré se combine au syndicalisme d’accompagnement social. Le meilleur exemple est celui de la "lutte de la feuille de paye" ou la lutte avance et recule de semestre en semestre car jamais un mécanisme d’indexation pertinent n’est proposé pour que la lutte de classe débouche en cas de succès sur une réforme de rupture, qui stabilise une conquête sociale conséquente face au patronat.

    L’emboitement des sentiments d’appartenance sus-relaté peut s’opérer sur un mode de la peur instrumentalisée qui n’est plus celle du communisme mais de l’islam confondu avec l’islamisme radical.. Face à l’islam nécessairement archaïque la droite réactionnaire cherchera à construire une Europe blanche et chrétienne ou du moins anti-musulmans (a). En un sens la diffusion des éléments de pseudo théorie du Choc des civilisation est venue conforter un sentiment national de repli en réaction à une européanisation critique, celle d’une Europe altermondialisatrice pour reprendre la formule d’Etienne Balibar (b)

    *a) VAINCRE LA PEUR DES MUSULMANS EN EUROPE*

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article406

    b) Pour l’Europe altermondialisatrice - Thèses d’E Balibar

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article411

  • Vaincre la peur des musulmans en Europe

    Attention aux formulations... en TITRE, qui plus est. Celui-ciaurait tendance à CREER la peur des Musulmans, au cas où elle n’existerait pas... ou serait très minoritaire.

    • La tonalité de l’artcile est communautariste : sous la bonne conscience de "gauche", on propose le contraire de l’émancipation de l’individu.

      A bas toutes les religions !

    • L’arme (ce n’est qu’un instrument) utilisée pour détruire ATTAC aurait donc bien été le COMMUNAUTARISME...

      Sur QUI tenait l’arme, ma foi, il peut y avoir eu bousculade au portillon ! Les "tout pour ma pomme" ne manquant pas, à gôche comme à droite, et, hélas, semble-t-il, en aussi grand nombre. Pas certain qu’ils y aient gagné ( ;-)).

      Mais certain que le peuple, lui, perd un peu plus chaque fois que cette arme est utilisée, car elle est aussi puissante qu’une bombe.

      Elle est encore loin la Résistance : coordination d’individus anonymes en vue d’abattre l’opresseur.

      Peut-être faudra-t-il ENCORE PLUS de répression pour que tous ces EGO se rendent compte qu’ils ne sont pas le centre du monde...

    • S’il vous fait autant peur que l’OPUS DEI, la sciento, l’"église" évangélique, le bouddhisme thibétain, le sionisme, pour ne citer que les plus DANGEREUX opium du peuple, alors vous avez raison.

    • Le sionisme n’est pas une religion. Les boudhistes ne me font pas peur. L’opus dei, c’est du passé.

    • Certains aspects de islam comme d’autres religion peuvent susciter la légitime critique. Je dirais même que les présupposés de chaque et de toutes les religions peuvent être critiqué comme fétiche ou mensonge ou ....

      Si on quitte la religion elle-même pour les humains croyants, les choses sont plus délicates.

      Certaines pratiques des croyants peuvent susciter la critique (je ne m’en prive pas !)

      Le plus délicat now c’est de justifier que certaines pratiques ne peuvent être appliquées en tout lieu. Si exclure c’est discriminer, alors c’est difficile de le faire now sauf de façon habile, même avec de bonne justifications. Pourtant certains pratiques sont insupportables aux proches comme pour la société qui défend les droits des femmes et la laicité.

      Christian D

    • LIEUX DE CULTES POUR TOUS ET FIN DU GRANDIOSE POUR TOUS

      L’affaire du rassemblement (contrarié) anti-islamisation et anti-mosqués de Cologne le 20 septembre 2008 permet ou devrait permettre de mettre à jour une injustice. Il n’y a pas assez de lieux de prières en Europe pour les musulmans. Vouloir trouver une solution à une inégalité de situation par des facilitations politiques ce n’est pas faire du communautarisme. En tout cas pas plus que se taire sur la présence exhorbitante et massive des églises et cathédrales en Europe. Mais il est plus facile d’ignorer que nous vivons dans une Europe des cathédrales et supermarchés, y compris pour les athées, car cela constitue le paysage commun de nos vies.

      Que valent les arguments contre la construction de lieux de prière pour les musulmans.

      Je reprends ici certaines "perles" relevées par Marc Cohen ( ) :

      1 - Admission de la prière mais sous réserve.

       Il faut chercher la réciprocité (entre les continents et les civilisations). Ce à quoi on pourrais rétorquer qu’il faut bien qu’un religion montre l’exemple. Mais à vrai dire je me sens pas concerné par cet argument. Eglise ou mosquée, tout çà c’est du religieux ostentatoire ! Pas pour Mgr Mixa, l’évêque d’Augsbourg, qui s’est posé la question des édifices religieux en termes de réciprocité : “Dans les pays et cultures majoritairement musulmans, a-t-il rappelé, les chrétiens n’ont à ce jour quasiment pas le droit d’exister. En Allemagne, on serait en droit de dire aux musulmans, en toute amitié : il n’y a pas lieu d’avoir de grandes mosquées, d’aspect ostentatoire, avec de hauts minarets, car il devrait suffire pour les musulmans dans un pays de tradition et de culture chrétienne d’avoir des lieux de prière modestes.”

       Il faut pour l’islam des lieux de prière modeste dans l’Europe chrétienne ! Tel est la concession du prélat. En somme, il veut maintenir les camps, les zones d’influence historique acquise . Ne faut-il pas au contraire en finir avec ces présupposés . N’est-ce pas la "lutte des civilisations religieuses" qu’il faut remettre en place. Car les une ou les autres ne pensent qu’à accroitre leur emprise sur les territoires comme sur les conciences . Autant j’estime qu’il faut des lieux de prière pour tous, musulmans compris, autant je pense que le temps des grandes constructions ostentatoires à sonner pour toutes les religions. La pollution de l’espace public par l’ostentatoire religieux est le fait de toutes les religions. C’est toutes les religions qui doivent envisager la modestie urbaine, ce qui, au passage, devrait convenir à leurs préceptes. Je remercie le sieur Mixa de permettre enfin cette clarification : çà suffit le grandiose et l’impérialisme urbain religieux ; modestie dans toutes les constructions religieuses.

      2 - Réserve par dénonciation de la nature de la prière islamique et de la mosquée : il s’agit en fait d’un meeting politique !

      La sociologue allemande d’origine turque Necla Kelek qui, le 5 juin 2007, se montrait pour le moins réservée sur le projet dans les colonnes de la Frankfurter Allgemeine Zeitung : “Pour les musulmans, les mosquées ne sont pas des lieux sacrés comme les églises ou les synagogues, mais des “bâtiments multifonctions.” L’islam ne se perçoit pas seulement comme une vision spirituelle du monde. La vie quotidienne, la politique et la foi, sont perçues comme un tout indissociable. Ainsi, de nombreuses associations musulmanes en Allemagne jouent le rôle d’un parti religieux et représentent des intérêts politiques. C’est pourquoi la construction de la mosquée n’est pas une question de liberté de culte, mais une question politique.”

      L’argument est sans doute plus pertinent que le précédent. L’islamisme radical trouve dans les mosquées le moyen de se développer. La sociologue citée le sait bien . Reste que combattre la racine de l’islamisme radical ne consiste pas à éradiquer les mosquées ; c’est même la meilleure façon de reproduire les ayatollahs ! En fait, il faudrait des recherches et analyses sérieuse sur le sujet ! A défaut, il convient de se garder de préjugés . Dès lors, à défaut de certitudes on ne peut qu’émettre des réserves mais pas des interdits. Contre l’islamisme radical il faut promouvoir une politique sociale anti-crise qui ne cède pas sur les droits des femmes et la laïcité. Sur l’aspect laïcité, se pose la question des fonds qui paient les lieux de prière. Les contribuables n’ont pas en principe à participer à ce genre de dépense, somputaires ou non. L’exception au principe serait l’invocation d’un intérêt général à le faire ; ce qui n’est pas évident ;

      Christian Delarue

      Nous sommes tous des musulmans allemands Marc Cohen

      A Cologne comme ailleurs, faut-il avoir peur de l’islamophobie ?

      http://www.causeur.fr/nous-sommes-tous-des-musulmans-allemands,965

    • L’opus dei, c’est du passé.

      Je pourrais avoir quelques éléments SVP ? Un lien par exemple pour que je sois sûr du coup ?

      Parce qu’à ma connaissance c’est LOIN d’être du passé. Même si ça s’est quelque peu modernisé.

      Mais on peut en dire autant de la Camorra ou de la Maffia.

      Et j’ai des exemples précis dans mon environnement immédiat qui tendent à me prouver le contraire. Et que ça fonctionne toujour à plein.

      Horreur des formules à l’emporte pièce... Qui énoncent comme des certitudes des éléments non basés sur des faits ou des réalités.

      Quand aux religions quelles qu’elles soient ça sera toujours de bons anesthésiques... Qui ne coûtent rien à la Sécurité Sociale.

      Bien que, si on en croit les statistiques, on "investit" plus en France dans le Tranxène ou le Lexomil que dans les Hosties, les Kippas ou les Corans.

      G.L.

    • Voilà des liens qui ne rendent pas sûrs du coup du tout ;-) ... :

      http://www.bellaciao.org/fr/spip.ph...

      http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...

      http://www.ladepeche.fr/article/200...

      Dire que l’OPUS DEI, c’est du passé, dit faire se retourner dans sa tombe le fondateur, canonisé, de cet bande de "bienfaiteurs de l’humanité"