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Besancenot espionné : le PDG de Taser France en garde à vue

Publie le mardi 14 octobre 2008 par Open-Publishing
13 commentaires

de Eric Pelletier

Qui a fait surveiller le leader de la Ligue communiste révolutionnaire ? L’étau se resserre après une série d’auditions dans les milieux de l’intelligence économique.

L’affaire d’espionnage dont ont été victimes Olivier Besancenot et sa famille a connu un brusque coup d’accélérateur ce mardi matin après une dizaine d’interpellations. Un tournant décisif dans les investigations débutées en mai dernier.

A cette époque, L’Express révélait le contenu de plusieurs rapports, émanant d’une officine privée, prouvant que la vie du leader de la LCR avait été disséquée, pendant plusieurs mois, à la fin de 2007 et au début de 2008. Sa compagne avait été suivie et photographiée sur le chemin de l’école où elle conduisait leur enfant. Les comptes bancaires du couple étaient mentionnés. Des recherches avaient même été effectuées pour connaître les véhicules utilisés par le facteur de Neuilly. Restait à savoir par qui et pourquoi.

Une taupe dans un service d’élite

Après cinq mois d’enquête sur plainte de l’intéressé, la police judiciaire parisienne et l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) ont opéré une série de convocations, de gardes à vue et d’auditions. Les investigations ont resserré les soupçons sur les trois rouages supposés de cette barbouzerie : les "taupes" qui auraient puisé les renseignements dans des fichiers administratifs ; l’officine qui aurait réalisé le rapport de surveillance ; enfin le "client", c’est-à-dire le commanditaire présumé de cette opération.

La "police des polices" a rapidement identifié les fonctionnaires ayant effectué des recherches dans le Fichier national des cartes grises à partir du nom de Besancenot et/ou de sa compagne. Le code informatique personnel dont est doté chaque policier a ainsi permis d’orienter les soupçons notamment sur un fonctionnaire en poste à Bordeaux (Gironde).

De leur côté, dès le mois de mai dernier, les douanes ont piégé une "taupe" présumée au sein d’un service d’élite, la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED). Cet agent administratif, visé par une procédure disciplinaire, aurait avoué avoir interrogé le Ficoba, le fichier des titulaires de comptes bancaires en France pour rendre service à un ancien policier, en retraite depuis dix ans. De plus, un fonctionnaire détaché auprès de la banque LCL (ex-Crédit lyonnais) a reconnu avoir été approché pour interroger les soldes des comptes dont sont titulaires Olivier Besancenot et sa compagne. Voilà pour le premier niveau, celui des taupes.

Quel commanditaire ?

Les enquêteurs semblent avoir acquis la certitude que ces informations, policières et douanières, étaient destinées à un échelon intermédiaire, un "agent privé de recherche" (APR). Cet ancien policier dirige une petite société parisienne qui serait à l’origine du rapport de synthèse sur Olivier Besancenot. Un document en apparence fort professionnel. En apparence seulement : si les numéros de comptes bancaires sont exacts, la plupart des soldes semblent erronés.

Enfin, au troisième niveau, celui du commanditaire présumé, des vérifications visent SMP Technologies, le distributeur du pistolet à impulsion électrique Taser en France et à ce titre fournisseur exclusif des forces de l’ordre. Les réquisitions bancaires concernant la société feraient apparaître dans sa comptabilité un versement au détective privé.

Absent de son domicile lorsque les policiers s’y sont présentés ce mardi matin, Antoine di Zazzo, le PDG de SMP Technologies, s’est présenté aux services de police et a été placé en garde en vue.

En révélant l’affaire, L’Express indiquait que cet espionnage "trouverait son origine dans le contentieux opposant Olivier Besancenot à la société SMP Technologies". Le leader de la LCR assurait en effet que ce pistolet électrique avait déjà tué aux Etats-Unis. SMP Technologies affirme, au contraire, qu’il s’agit d’une arme non létale. Après la parution de notre article, la société a formellement démenti être impliquée dans la surveillance de Besancenot. Au mois de juillet dernier, son avocate a attaqué L’Express en diffamation. La procédure est en cours.

L’hypothèse d’un différend opposant Besancenot à SMP Technologies est, en tout cas, prise très au sérieux par la justice. L’avocate de la société n’avait pu être jointe ce matin.

http://www.lexpress.fr/actualite/po...

Messages

  • ou l’on voit que des fichiers de type Edwige ou Christina et même le Fnaeg ( les empreintes Adn) pourraient êtres détournès très facilement par des officines douteuses, par des crapules et autres maffieux de l’extréme droite infiltrés dans la police etc etc

    une raison de plus de demander la supression immediates des fichiers politiques de la police

    • Pas que je sois spècialement un supporter de Besancenot mais cette information est grave au sujet de nos libertè publique

      le Pdg de Taser france est bien en G.a.v

      Espionnage présumé de Besancenot : le patron de Taser France en garde à vue
      AFP - il y a 6 minutes

      PARIS (AFP) - Le directeur de Taser France, Antoine Di Zazzo, a été interpellé et placé en garde à vue mardi matin dans le cadre de l’enquête sur l’espionnage présumé du porte-parole de la LCR Olivier Besancenot par une officine privée, a-t-on appris de sources proches du dossier.

      Directeur de la société SMP Technologies, qui distribue en France le pistolet à impulsion électrique Taser, M. Di Zazzo est l’une des dix personnes interpellées mardi matin dans le cadre d’une enquête ouverte en mai à la suite d’une plainte d’Olivier Besancenot pour "atteinte à la vie privée, atteinte aux droits des personnes pouvant résulter des fichiers et traitements informatiques et violation du secret professionnel".

      Parmi les gardés à vue figurent également plusieurs policiers, un douanier, un cadre bancaire et un membre du cabinet parisien de détective privé Dussaucy.

      L’Express avait révélé début mai que la vie du porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) avait été espionnée par "une officine privée". Selon l’hebdomadaire, cette affaire trouverait "son origine dans le contentieux opposant M. Besancenot à la société SMP Technologies".

      Selon une source proche du dossier, un "lien comptable" a été découvert entre le cabinet Dussaucy et SMP Technologies.

      SMP Technologies a de son côté attaqué en diffamation M. Besancenot, qui avait affirmé que le Taser avait causé la mort de 150 personnes aux Etats-Unis. Le procès doit se tenir le 20 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris.

    • l’AFP a "oublié" le banquier parmi les personnes gardées à vue...

    • l’AFP a "oublié" le banquier parmi les personnes gardées à vue...

      Ah non ! Pas ça !

      Toujours affreusement persécutés ceux-là !

  • Question qu’on est bien obligé de se poser : pourquoi la presse "en main" se fait-elle l’écho de cette info, alors qu’elle fait soigneusement silence sur d’autres... Je n’ai pas la réponse.

    A part ça, on lit aussi sur 20 mn, en début d’article, les RAISONS qui mécontentaient les actionnaires de la société productrice de Taser - dissimulé sous le nom de "pistolet électrique, on l’a reconnu quand’même !. On lit aussi que, moyennant quelques garde à vue (ça devrait pas être trop terrible pour eux), celle-ci ne se porte pas si mal :

    Olivier Besancenot avait affirmé que le Taser avait causé la mort de 150 personnes aux Etats-Unis.

    OR

    Le Taser a été autorisé en septembre pour les 20.000 policiers municipaux en France.

    http://www.20min.ch/ro/news/monde/s...

    Ca serait donc ça ? Le buzz créé par la presse sur le flicage serait destiné à distraire l’attention pour que le pauvre con ne voie pas le meutre légalement autorisé ?

  • On dirait presque que Sarkozy et ses flics veulent du bien à Besancenot.

    Je doute que la police ait fait preuve d’autant de célérité si le ministère de l’Intérieur avait freiné l’affaire...

    En période de grande crise du capital, vaut mieux être bien en politique avec tout le monde, même avec l’extrême-gauche.

    Surtout si OB fait 15 pour cent aux prochaines élections présidentielles...

    C’est comme ça que j’interprète politiquement la mansuétude à l’égard de notre camarade italienne, ex-brigadiste, et les poursuites contre les barbouzes de Taser France.

    Besancenot et l’extrême gauche vont-ils demander la tête des banquiers et pousser le populot à sortir les piques et chanter "la Carmagnole" ?

    Pour l’heure, c’est silence radio chez nos camarades.

    • Et pourtant la radio a traité le sujet toute le la journée à chaque flash d’informations et en premier jet . C’est le fait le plus important de la journée .
      Il est bien traité dans les médias notre révolutionnaire . A qui ça sert le plus ?

    • Salut,

      Pour ce qui est du tazer, le cas d’OB est symptomatique des méthodes de voyous et barbouzes employées par les multinationales pour intimider les opposants.
      Maintenant, sur la médiatisation de la nouvelle, on ne va pas s’en plaindre car cela dépasse largement le cadre de la ligue mais concerne toute la population. La socièté qui nous est de plus en plus imposée c’est une société de + en + pénale, sécuritaire, et où le fichage règne en maître.
      Nous devons rester unis devant ces menaces grandissantes et très prochainement je l’espère dans la rue pour une grève interprofessionnelle.

      Aux éternels fans des "gauchistes Marcellin" et cie, voici ce que la LCR propose pour contrer les sales coups du gouvernement et des voleurs endimanchés...

      http://www.lcr-rouge.org/spip.php?article2505

       Trois mesures d’urgence anticapitalistes

      Le capitalisme a une manière bien à lui de fêter le 160e anniversaire du « Manifeste du parti communiste » de Marx et Engels. Même s’il est entré dans une phase de turbulences aiguës il y a un peu plus d’un an, la crise n’en est qu’à ses débuts. Financière, économique, sociale, politique, et bientôt géopolitique, elle peut aujourd’hui être considérée comme une crise globale du capitalisme néolibéral. Elle impose aux forces anticapitalistes d’élaborer un programme à la hauteur d’une situation historique charnière, au cours de laquelle les lignes peuvent se déplacer extrêmement vite. Pour engager le débat, ce texte avance une série de mesures et de perspectives autour de grandes orientations.

      1. Cautériser la crise financière et briser le pouvoir de la finance

      Dans l’immédiat, les salariés n’ont rien à gagner à un effondrement du système financier, car un tel effondrement signifierait la fin du crédit, et la fin du crédit, c’est l’impossibilité de financer les activités réelles de production de biens et de services, donc une accélération dramatique de la crise sociale. Il n’y a donc pas lieu de s’opposer, sur le principe, au sauvetage des banques. En revanche, c’est sur les conditions dans lesquelles celui-ci s’effectue que doit se concentrer la bataille. Les banques défaillantes doivent passer sous contrôle public total, sans indemnisation de leurs actionnaires. Il faut aussi exiger l’ouverture des livres de comptes de toutes les banques, de manière à ce qu’un contrôle public effectif sur le secteur soit possible.

      Par ailleurs, l’ensemble des débats qui s’engagent sur la « reréglementation » ouvre une brèche dans laquelle il faut s’engouffrer. Il ne faut pas se tromper, la libéralisation de la finance, au fil des années, a été une arme de destruction massive des droits sociaux et des services publics. Inversement, revenir sur ces mesures constituerait un point d’appui majeur pour les salariés. De ce point de vue, le travail de longue date d’Attac contre les paradis fiscaux ou pour la taxation des transactions financières, entre autres, est plus que jamais d’actualité. De manière plus détaillée, des propositions de réglementation visant à briser le pouvoir de la finance et à mettre un terme aux crises récurrentes émergent. Les discussions sont souvent un peu techniques, mais une mesure mérite sans doute d’être mise en avant : l’abrogation de l’article 56 du traité de Lisbonne, qui interdit toute restriction à la circulation du capital et lui offre une condition essentielle pour mettre en concurrence les travailleurs et les sociétés. Cette mesure, déjà soutenue par plus de 37 000 personnes ayant signé la pétition « Stop-finance » (www.stop-finance.org), a de plus l’avantage d’offrir un lieu de convergence européen. L’indépendance des banques centrales constitue une autre cible de choix, car rien ne justifie qu’une institution aussi essentielle que la monnaie soit arrachée à un contrôle politique.

      2.Un bouclier social face à la crise

      Ce n’est pas aux salariés de payer la crise. L’une des causes fondamentales de la financiarisation, qui a conduit à la débâcle actuelle, est le fait qu’une part accrue de la richesse est allée aux profits et, pour la plus grande part, qu’elle a été distribuée aux rentiers, au cours des 25 dernières années. Pour protéger les salariés contre les conséquences de la crise, les réponses doivent donc peser sur les rapports entre capital et travail. Cela implique d’abord de ne rien céder sur nos revendications d’urgence sociale, notamment sur les augmentations de salaires, sur le droit au logement ou encore sur la gratuité des transports en commun.

      De manière plus précise, deux mesures peuvent être avancées. Premièrement, opérer un prélèvement exceptionnel sur les dividendes et les transférer à un fonds de mutualisation sous contrôle des salariés. Ce fonds, dont l’usage devrait être débattu démocratiquement, permettrait par exemple de financer l’interdiction des licenciements en garantissant le maintien des revenus des chômeurs. Deuxièmement, garantir le pouvoir d’achat des salariés en retirant les aides publiques aux entreprises qui s’y refuseraient. De telles mesures permettent de faire payer la crise à ceux qui en sont responsables, tout en jetant les bases d’une meilleure répartition des richesses.

      Au-delà de ces mesures d’urgence, un véritable bouclier social implique de mener à bien la contre-offensive, notamment dans le domaine de la santé et des retraites. Pour les retraites, c’est évident : fondamentalement, il n’y a pas de problème de financement ; l’allongement de la durée de cotisation n’est donc qu’un stratagème qui vise à affaiblir le régime par répartition en diminuant le niveau des retraites effectivement versées, puisqu’il est de plus en plus difficile de toucher une pension à taux plein. En conséquence, ceux et celles qui en ont les moyens sont incités à souscrire à une retraite par capitalisation. Or, la crise du système financier va révéler au grand jour le risque considérable auquel sont exposés les salariés dont les retraites dépendent des fonds de pension. Des millions de personnes, aux Etats-Unis, vont en faire les frais. Il faut agir aussi sur la santé, en revenant sur toutes les mesures qui conduisent à rendre l’accès aux soins de plus en plus coûteux (franchises médicales, déremboursements, hausse du ticket modérateur…). Garantir les retraites par répartition et la gratuité de l’accès aux soins sont non seulement des mesures essentielles de justice sociale, mais aussi un moyen de faire face à la crise : en réduisant l’incertitude des salariés quant à leur avenir, on limite aussi la casse immédiate que va provoquer le recul de la consommation.

      Enfin, le bouclier social se construira aussi au niveau local, par l’autodéfense des salariés et des communautés locales : entreprise par entreprise, contre les licenciements, il faudra exiger l’ouverture des livres de comptes pour montrer qu’il est possible de préserver les emplois. Et, pourquoi pas, comme les salariés de Lip en 1974, ceux de l’usine Continental de Guadalajara au Mexique en 2005, ou de nombreuses usines en Argentine après la crise de 2001, faire en sorte que les salariés prennent eux-mêmes le contrôle de leurs entreprises.

      3.Pour l’écologie et pour l’égalité, un contrôle démocratique de l’orientation des investissements

      Au-delà des mesures de défense immédiate des salariés et de la contre-offensive vis-à-vis du pouvoir de la finance, la crise est une opportunité majeure de permettre aux anticapitalistes de développer leur projet de société. Tout l’enjeu est d’être en mesure de passer d’une propagande abstraite sur les méfaits du capitalisme et la nécessaire socialisation des moyens de production à des mots d’ordres concrets. On peut, dans la situation actuelle, s’appuyer sur deux éléments. Premier point : à quoi sert la finance, si ce n’est, après moult détours et spéculations, à répartir l’investissement des capitaux ? Aujourd’hui, c’est cette faculté d’orienter le développement de l’activité économique selon le seul critère du profit maximal qui est en crise. Il faut donc un autre mécanisme de direction de l’activité économique. Second point : la planète et les sociétés humaines sont aujourd’hui au bord du gouffre du fait d’une orientation du développement économique qui détruit à une vitesse effroyable les écosystèmes et produit des inégalités extrêmes. Il nous faut une autre orientation de l’activité économique. Puisque la finance capitaliste a doublement failli dans sa gestion de l’investissement, toutes les banques doivent intégrer un pôle public de financement de l’économie. Mais ce pôle public ne doit pas être une simple béquille au service du capital. Il doit s’accompagner d’un processus démocratique pour décider et planifier les grandes orientations de l’activité économique en fonction des besoins sociaux, et engager la transition vers un développement respectueux de la biosphère. Mettre en débat le mot d’ordre d’« états généraux de l’investissement pour l’écologie et pour l’égalité » permet ainsi de faire le lien entre la crise de la finance et l’écosocialisme. Voici une manière bien vivante de souhaiter un bon anniversaire au Manifeste du parti communiste !

      http://www.lcr-rouge.org/spip.php?article2504

       Aux capitalistes de payer leur crise ! par Olivier Besancenot

      Article paru dans Rouge du 8 octobre.

      Le nouveau plan Paulson, adopté par le Congrès américain, comme le premier financement français d’une banque en faillite, Dexia, montrent ce que sera la réponse capitaliste à la crise : sauver le système en sauvant les riches, et faire payer tout cela par les populations, qui n’ont évidemment aucune responsabilité dans le désastre. Que le PS ait approuvé, sans surprise, le financement public de Dexia (et s’apprête à approuver toutes les socialisations des pertes à venir) montre que sa conversion officielle récente à l’économie de marché n’est pas un vain mot. Pas d’unité nationale, pour sauver le capital !

      La crise capitaliste peut entraîner tout le monde dans son sillage, avec son lot de chômage en plus, de salaires réduits, de familles expulsées de leurs logements, de famines, de destructions écologiques, de tensions et de guerres. La gauche libérale ayant à l’évidence partie liée avec le système en crise, ce n’est que de la gauche anticapitaliste que peuvent venir des propositions concrètes, immédiates, pour stopper les conséquences de la crise et en protéger les plus faibles.

      Il faut en premier lieu socialiser le système financier. Il faut freiner les spéculations financières. Cela peut se faire par l’instauration d’une taxe dissuasive sur toutes les transactions boursières, celle d’un délai de six mois entre l’achat et la revente des titres et, s’il le faut, la suppression de la vente des titres (suspension des Bourses). Il faut de toute urgence assurer la transparence de la finance, en supprimant tout secret bancaire. Cela suppose la fin des paradis fiscaux, y compris au sein de l’Europe (Luxembourg). Les banques de ces États voyous devront se soumettre à la transparence, ou alors être interdites de toute transaction avec celles de l’Union européenne.

      Il faut la nationalisation de toutes les grandes banques et compagnies d’assurance, faillies ou pas. Ce qui implique : la nationalisation, sans indemnité et sans vente des actifs ultérieurs, le rejet de la mutualisation des pertes avant de reprivatiser les profits* ; la mise en place d’un service public bancaire, sous contrôle de la population, mutualisé, qui aurait pour objectif de drainer l’épargne, de mobiliser le crédit pour satisfaire des besoins sociaux élémentaires décidés par la collectivité ; l’extension du service public à l’échelle européenne, l’abrogation de l’indépendance politique de la Banque centrale européenne afin que les choix financiers s’opèrent sous le contrôle démocratique des populations et ne restent pas aux mains d’une technocratie soumise « aux lois du marché ».

      Ensuite, il est nécessaire de mettre un terme au droit divin lié à la propriété capitaliste. Il faut donner aux travailleurs de véritables pouvoirs dans l’entreprise et, pour cela, modifier le droit de propriété, par exemple par la participation d’une représentation des salariés aux pouvoirs de décision. Cela implique l’exercice d’un contrôle ouvrier, avec ouverture des livres de comptes. Travaillant dans l’usine, au bureau, jour après jour, souvent année après année, créant les richesses, les salariés ont depuis longtemps conquis le droit d’exercer leur pouvoir. Si les patrons refusent le partage du droit de propriété, s’ils s’opposent au contrôle ouvrier, nous demandons leur expropriation et la mise de l’entreprise sous autogestion ouvrière.

      Une nouvelle répartition des richesses est également nécessaire. Une des sources de la crise est la faiblesse du pouvoir d’achat. Dans l’immédiat, les travailleurs ne doivent pas faire les frais d’une crise qui n’est pas la leur. En ce qui concerne l’emploi, nous exigeons l’interdiction des licenciements et la nationalisation des entreprises qui menacent de fermer, avec relance de la production sous contrôle ouvrier. En effet, on nationalise des banques pour sauver les profits : au nom de quoi refuserait-on de nationaliser des entreprises pour sauver des salariés ? Nous revendiquons le maintien du pouvoir d’achat des salaires, par l’introduction d’une échelle mobile qui augmente automatiquement les salaires en fonction de l’inflation, 300 euros d’augmentation pour tous et un salaire net minimum porté à 1 500 euros. Nous voulons le relèvement des minima sociaux, une indemnisation du chômage digne de ce nom, l’arrêt de toute nouvelle privatisation (dont celle de La Poste), et que l’on revienne sur les contre-réformes introduites en matière de retraite et de santé.

      Comment financer tout cela ? Pas un sou ne doit sortir de notre poche : c’est aux capitalistes de payer la crise de leur système. La taxe sur les transactions financières sera utilisée pour ce faire. L’urgence commande aussi de récupérer l’ensemble des dividendes des actionnaires pour l’année en cours. Plus généralement, il faut une profonde réforme de la fiscalité, qui taxe les profits capitalistes, dont les mesures immédiates doivent être : du côté des dépenses, supprimer tous les cadeaux aux entreprises ; du côté des recettes, revenir sur les dégrèvements consentis aux capitalistes (dont les 15 milliards votés en début du mandat de Sarkozy), rétablir un prélèvement plus élevé sur les bénéfices des entreprises, accroître l’impôt sur la fortune, à hauteur du creusement des inégalités dans la répartition des patrimoines.

      Olivier Besancenot

      salutations révolutionnaire,
      redgui, militant lcr