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Manifestations en Italie contre la réforme des universités

Publie le mardi 28 octobre 2008 par Open-Publishing
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de Christophe Angeli

Des universités occupées à Turin, Florence et Rome. Berlusconi qui menace de faire intervenir la police. La tension monte contre les réformes du système éducatif et notamment contre une loi qui prévoit la transformation des universités italiennes en fondations privées.

Manifestations en Italie contre la réforme des universités
La réforme Gelmini, du nom de la ministre de l’Education du gouvernement Berlusconi, passe mal. Elle prévoit des aménagements pour tout le système scolaire italien : de l’école primaire (cours d’éducation civique, maître d’école unique…) au lycée (renforcement de l’enseignement de l’anglais…). Point d’achoppement : la réforme prévoit une baisse des crédits (7,4 milliards d’euros de moins entre 2009 et 2012) pour l’éducation et des suppressions de postes d’enseignant (87 400 postes d’enseignants et 45 000 emplois administratifs). Les lycéens sont montés au créneau, rejoints par les étudiants qui, eux, protestent contre l’adoption d’une loi rédigée par le ministre de la Fonction publique, Renato Brunetta, et celui du Trésor, Giulio Tremonti.

Cette loi « 133/2008 » prévoit une réduction du budget ordinaire de l’enseignement supérieur de 1,4 milliard d’euros entre 2009 et 2013 (20% du budget actuel), et l’arrêt du recrutement de professeurs et chercheurs, dès 2009. Les partisans de Forza Italia, le parti fondé par Silvio Berlusconi, estiment à ce propos que "donner davantage d’argent aux universités aurait pour seul résultat d’augmenter le gaspillage". Dans un cas comme dans l’autre, l’objectif du président du Conseil est de réduire le montant des dépenses publiques, alors que le pays qu’il gouverne est touché de plein fouet par la crise.

La loi Brunetta-Tremonti propose également la transformation (facultative) de certaines universités italiennes en fondations de droit privé. Ces fondations universitaires pourront recevoir des dons (déductibles des impôts à hauteur de 90% du montant du don) et détiendront en direct le patrimoine de l’université. Elles pourront accueillir à leur conseil d’administration des acteurs privés. La loi interdit naturellement toute redistribution de revenus et rappelle que ces fondations universitaires n’ont pas d’objectif commercial. Les opposants à la loi estiment que cette disposition risque d’entraîner la mort des universités publiques en Italie.

Enfin, afin de soutenir la recherche, la loi Brunetta-Tremonti prévoit des financements spéciaux pour les projets de recherche d’excellence (entendu comme étant des projets de recherche appliquée, menés en Italie, dans des secteurs technologiques stratégiques). Une fondation est créée à cet effet : la Fondazione Istituto Italiano di Tecnologia.

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