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Stratégie sociale et politique : unir le peuple-classe.

Publie le jeudi 27 novembre 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

STRATEGIE SOCIALE ET POLITIQUE : UNIR LE PEUPLE-CLASSE

amitie-entre-les-peuples.org - rubrique : Peuple pour soi.

Cette tâche n’est pas nouvelle mais elle prend une acuité nouvelle en période de crise et de division des forces de transformation sociale.

La crise est multiple, profonde et durable ; elle est globale et systémique. Elle met à l’ordre du jour la formule de Lénine sur la contradiction majeure à l’origine de la crise révolutionnaire (qui elle aussi est durable) : quand ceux d’en-haut ne peuvent plus dominer comme avant et ceux d’en-bas ne veulent plus subir comme avant. La question de l’unité du peuple-classe est donc à l’ordre du jour pour réaliser sa propre émancipation et à travers elle l’émancipation de l’humanité. Je prends là une hypothèse théorique et pratique qui n’épuise pas les possibles car l’option social-démocrate (portée par le nouveau parti de Mélanchon-Dolez et une fraction du PCF) incline à ne pas attendre l’unité de ce peuple-classe avant de travailler à la scission des élites en vue de dégager une fraction progressiste susceptible d’animer sur le long terme un régime économico-social néo-kenésien plus favorable aux travailleurs et au peuple-classe. Cela recoupe un débat qui se nommait jadis "front unique ouvrier (FUO) ou hégémonie" (cf .Stratégie et Parti publié en mai 1987 par La Brèche coll Racine ).

Qui doit travailler à cette unité du peuple-classe et comment ?

Toutes les forces politiques de "gauche" sont requises mais aussi les syndicats et les associations. Evidemment il ne faut pas perdre de vu que certains acteurs sont plus pressés d’aboutir à des compromis en vu de stabiliser une micro conquête mais qui à mon sens freine surtout l’unité du peuple-classe. Sur le fond un auteur a récemment abordé la question alors autant lui donner la parole in extenso : Jacques Bidet dans "Unir le peuple pour gagner à gauche" paru dans l’Humanité en novembre 2008.

Christian DELARUE

Auteur de " Pour une approche du peuple-classe " (site ATTAC France)

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UNIR LE PEUPLE POUR GAGNER A GAUCHE – Jacques BIDET

Lire son texte paru sur l’Humanité sur :

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article472

Messages

  • Le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel ou pécuniaire comme on veut.

    Le peuple classe essaye de diviser le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. il cherche une alliance avec le Vatican...

    pour moi ça sera non merci ’,(

    • La notion de peuple est floue ; celle de peuple-classe se veut plus précise.

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      La notion de peuple ne figure pas dans Alter, notre dictionnaire. Elle est floue . Par contre, celle de peuple-classe (ou quasi-classe) se rapporte à une conception de la domination et des rapports de domination. Il ne s’agit pas d’une notion globale ou chacun met un contenu variable . Pourtant elle est plus large que celle de prolétariat ou de salariat. Le peuple-classe exclue en-haut mais intègre en-bas : la notion intègre les résidents extra-européens, les "sans", les petits paysans et artisans mais pas la bourgeoisie nationale dominante et plus encore la transnationale.

      La notion même de classe sociale est un objet de lutte, tant dans le champ universitaire qu’en dehors. Il en va de même de la lutte de classes. Certains sociologues théorisent une société stratifiée en groupes et débattent des critères. Les même ou d’autres vont développer une sociologie du consensus, de la coopération, ou de la "société unidimensionnelle" (hiérarchiquement stratifiée) ou de la division entre inclus et exclus qui débouchera sur celle de la "cohésion sociale" , tout donc sauf des luttes de classes . Bref il existe une lutte de classement dans le champ universitaire et extra-universitaire (médias, syndicats, partis politiques) . C’est déjà un acquis de l’histoire des sciences sociales. "L’émergence de la notion de classe s’est accompagnée d’un effort pour occulter les conflits de classes" écrit Larry Portis (2) dans un ouvrage qui fait l"histoire de ces luttes de conceptions. L’ouvrage ne porte pas principalement sur la définition des classes mais sur l’évolution des modes de classement : "classer c’est définir et définir c’est juger".

      Ces luttes de classement sont passible d’une histoire : Un histoire qui révèle une répétition dans le temps de la dénégation quand d’autres améliorent leurs analyses des classes et des luttes en fonction du contexte .La répétition avec quelques variations relève de l’idéologie, "une prophétie réïtérée" (S Bosc) celle de la fin des classes et des luttes alors que la démarche scientifique marxiste cherche à préciser quels groupes ou classes sont en luttes en fonction d’un contexte social et économique. Un troisième acteur scientifique mais sur le mode stratificationniste est apparu avec le corps de "la statistique d’Etat" dans de nombreux pays. Déterminer des groupes sociaux est devenu chose complexe, affaire de professionnels de par l’importance des matériaux néce . Un même auteur peut alors changer dans ses théorisations. C’est le cas de Bourdieu notamment. Au-delà de ses variations de définition, il a à une période donnée fait reculer les conceptions durkheimmiennes de l’intégration des exclus - ce qui était positif à mes yeux - ; conception qui reviennent maintenant sous couvert des politiques de "cohésion sociale" qui voit l’Etat libéral faire la promotion du RMI de misère ( à la place du SMIC pour tous) ou d’autres revenus minimalistes de remplacement portant des noms divers suivant les gouvernements et les années.

      Christian Delarue

      1) Sur le peuple-classe il y a deux contributions sur le site d’ATTAC France, les autres sont sur amitie-entre-les-peuples.org.

      Peuple-nation et peuple-classe - C Delarue

      http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article470

      2) Larry Portis Les classes sociales en France - Un débat inachevé (1789 - 1989)
      F Dubet "Inclus/exclu : une opposition pertinente ?" Cahiers françai n°314 La Documentation française