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La France expulse une famille de réfugiés palestiniens

Publie le lundi 20 avril 2009 par Open-Publishing
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Anafé

La France expulse une famille de réfugiés palestiniens demandeurs
d’asile à la frontière

20 avril 2009

Une fois de plus, l’Anafé dénonce les dérives de l’asile à la frontière
et constate malheureusement que cette procédure a encore fait ses
victimes. La famille I. et M. E. ne sont en outre pas des cas isolés.

Privée de liberté par les autorités françaises, dans le mépris total de
leur qualité de réfugié palestinien, une famille s’est vue refuser la
protection à laquelle elle a pourtant droit et a fait les frais de la
politique restrictive envers les demandeurs d’asile.

M. I., sa femme et leur fils âgé de seulement dix mois, ressortissants
palestiniens réfugiés au Liban, arrivent à l’aéroport de Roissy
Charles-de-Gaulle le 20 mars 2009. Ils sont immédiatement placés en zone
d’attente et demandent l’asile pour être protégés par la France en
raison des persécutions dont ils font l’objet au Liban. Le 26 mars, le
ministre de l’Immigration rejette cette demande, l’estimant « 
manifestement infondée ».

Le tribunal administratif, en rejetant leur recours contre la décision
du ministre, permet le renvoi de M. I. et de sa famille à Dubaï,
dernière ville par laquelle ils ont transité.

Pourtant, la famille I. est en possession de cartes de réfugiés
palestiniens délivrées par le Liban, ainsi que d’un document
d’enregistrement auprès de l’UNWRA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés
palestiniens.

En se fondant sur leur statut de réfugiés palestiniens au Liban,
confirmé par le HCR le 1er avril, et sur une décision française qui
garantit aux réfugiés palestiniens enregistrés auprès de l’UNWRA le
statut de réfugié de plein droit1, l’Anafé saisit l’OFPRA d’une demande
de réexamen de leur situation.

Pourtant, M. I. et sa famille sont renvoyés vers Dubaï le 4 avril. N’y
étant pas légalement admissibles, ils sont refoulés vers Paris le
lendemain et de nouveau placés en zone d’attente.

Le 9 avril, le juge des libertés et de la détention (JLD), qui contrôle
les conditions et motifs du maintien en zone d’attente, décide de les
libérer, mettant ainsi fin à leur calvaire. Cependant, cette libération
n’est pas motivée par leur statut de réfugiés palestiniens, le JLD ne se
prononçant pas sur les demandes d’asile.

Les autorités, en ne donnant pas suite à la demande de réexamen, n’ont
pas pris leurs responsabilités et ont donc volontairement ignoré la
qualité de réfugié palestinien, pourtant attestée, de la famille I.

Ce refus est également opposé à M. E., arrivé en même temps que la
famille I.

Egalement réfugié palestinien enregistré auprès de l’UNWRA, il a lui
aussi vu sa demande d’asile rejetée à la frontière.

En l’absence de suites données par les autorités françaises à la demande
de réexamen de sa situation, M. E. est placé en garde à vue le 6 avril,
risquant dès lors une condamnation, l’impossibilité pour les autorités
françaises de le refouler faisant alors de lui un « délinquant ».

1 Décision de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) en date du 14
mai 2008.

— 
Anafé
21 ter Rue Voltaire - 75011 Paris
Téléphone : +33 1 43 67 27 52 | Télécopie : +33 1 43 67 27 52
Permanence pour les personnes en zone d’attente : +33 1 42 08 69 93

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