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8000 personnes ont manifesté à Paris, les media n’en disent rien

Publie le mardi 24 novembre 2009 par Open-Publishing
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(Reuters) -(...).
Pour le premier mouvement national des enseignants depuis la rentrée, le taux de grévistes a été de 31% à 40% dans le premier degré et le secondaire, selon la SNUipp-FSU et le SNES-FSU.

Le ministère de l’Education a fait état de 13,39% de professeurs grévistes dans les écoles maternelles et primaires et de 12,26% dans les collèges et lycées publics.

A La Poste, la grève a été de moindre ampleur que le 22 septembre, date à laquelle 22% à 40% des personnels avaient cessé le travail pour protester contre le changement de statut de l’entreprise publique.

Selon la direction de La Poste, la grève à l’appel des syndicats CGT, Sud, CFTC, FO et CFDT a été suivie mardi par 15,53% des personnels. La Fédération CGT des activités de postes et télécoms (Fapt) avance une estimation autour de 30%.

Des manifestations se sont en outre déroulées dans plusieurs villes de France.

A Paris, quelque 8.000 personnes, selon la FSU, 2.900 selon la police, ont défilé pour la défense de l’Education nationale à l’appel de la FSU, majoritaire, de la Ferc-CGT, de Sud-Education, des organisations étudiante et lycéenne Unef et Fidl, et des collectifs "Sauvons l’université" et "Sauvons la recherche".

La manifestation des postiers a rassemblé dans la capitale 830 personnes selon la police, 3.000 selon les syndicats.

En province, les défilés ont parfois convergé. Ainsi à Nantes (Loire-Atlantique), 1.500 lycéens, enseignants et postiers ont manifesté dans le centre-ville. A Toulouse, 1.500 personnes, selon les organisateurs, 700 selon la police, ont participé au rassemblement pour l’Education nationale.

A Bordeaux, quelque 700 enseignants selon la police, 900 selon les organisateurs, ont manifesté et ont été rejoints par 200 à 300 postiers. Quelque 3.000 enseignants et lycéens, selon la police, ont défilé dans les principales villes de Normandie.
"La grève n’est pas majoritaire mais en même temps, on a une base de mobilisation significative", a déclaré à la presse le secrétaire général de la FSU, qui participait au cortège parisien des personnels de l’Education.

"COUP DE SEMONCE" ?

"Je pense que c’est un peu un coup de semonce (...) et le gouvernement ferait bien de l’entendre", a dit Gérard Aschieri.

Les syndicats souhaitent "une remise à plat" de l’ensemble des dossiers : réformes du lycée et de la formation des enseignants, revalorisation des salaires et des carrières, suppression d’effectifs dans l’Education nationale.

"Système éducatif, emploi, salaires, conditions de travail, l’Ecole est asphyxiée : stop ! :", pouvait-on lire sur la banderole de tête du défilé parisien.

Le gouvernement a inscrit dans le projet de budget 2010 16.000 suppressions de postes pour la rentrée prochaine, ce qui porte à 50.000 le nombre de postes supprimés en trois ans.

Le ministre de l’Education, Luc Chatel, a exclu de revenir sur ces orientations.

A La Poste, les personnels étaient appelés à cesser le travail une nouvelle fois pour dénoncer le projet de loi transformant La Poste en société anonyme à capitaux publics en vue de l’ouverture complète du marché postal européen à la concurrence le 1er janvier 2011.

Le texte a été adopté le 9 novembre au Sénat et les députés l’examineront à partir du 15 décembre.
L’opposition et les syndicats dénoncent une privatisation déguisée alors que le gouvernement assure que La Poste sera "imprivatisable". L’Etat apportera 2,7 milliards d’euros.

Le mouvement est susceptible d’être reconduit de jour en jour dans certaines régions, selon la Fapt.

"On appelle les salariés à regarder ensemble dès demain matin (mercredi), à partir de la mobilisation d’aujourd’hui et de leurs revendications, quelle forme donner à la poursuite du mouvement", a dit Alain Delecolle, porte-parole du syndicat.

Pour Olivier Besancenot, La Poste est "en danger".

"Le changement de statut de La Poste, c’est ni plus ni moins qu’un processus irréversible de privatisation quoiqu’en dise le gouvernement", a réaffirmé le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) lors de la manifestation parisienne.

Sophie Louet avec les correspondants de province, édité par Yves Clarisse

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