Accueil > Sans-papiers : Sarkozy refuse « toute régularisation globale »

Sans-papiers : Sarkozy refuse « toute régularisation globale »

Publie le mardi 24 novembre 2009 par Open-Publishing

« Tant que je serai président de la République, je n’accepterai pas une régularisation globale de ceux qui n’ont pas de papiers, je ne l’accepterai jamais parce que c’est contraire à l’idée que je me fais des valeurs de la République », a lancé Nicolas Sarkozy ce mardi à l’occasion d’une table-ronde au Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne) où il s’était également exprimé sur la TVA dans la restauration, alors que la grève des travailleurs sans papiers perdure.

Après les menaces lancées dimanche, par le ministre du travail, Xavier Darcos, de « fermer les entreprises qui emploient des sans-papiers », le chef de l’Etat a argumenté : la France « a expérimenté cette régularisation, à trois reprises (...) ça a conduit à ce que les réseaux de trafiquants criminels sur la pauvreté des gens et le malheur des gens, se disent : envoyons les malheureux en France, ils régularisent, et donc un jour ils seront amenés à régulariser », a-t-il ajouté.« Chaque fois qu’on a régularisé massivement, on a abouti au contraire de l’effet recherché, on a créé un appel d’air », a-t-il insisté prenant aussi en exemple la situation dans d’autres pays européens.

« Toute forme d’amalgame entre la délinquance et l’immigration serait particulièrement odieux et la France doit rester un pays d’ouverture (...) la France a toujours été un pays ouvert, et j’en suis un témoignage, comme d’autres », a-t-il toutefois remarqué.

Des députés PS pragmatiques

Si le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP), s’est dit mardi « totalement opposé » à la régularisation de travailleurs clandestins, préférant « l’immigration choisie », les députés de l’opposition, eux, ont défendu ont eu une politique pragmatique.

Manuel Valls (député-maire PS d’Evry) : « Ce n’est pas en expliquant qu’on va régulariser tout le monde d’un côté ou en disant que l’on ne régularisera jamais que l’on fait avancer le débat. Je pense qu’il y a des conditions d’intégration en matière d’emploi, d’école, d’habitat pour que les immigrés dont nous avons besoin puissent s’installer dans de bonnes conditions ».

Bruno Le Roux (député PS de Seine-Saint-Denis, où le chef de l’Etat s’est rendu) a dénoncé « l’instrumentalisation du thème en allant en coup de vent » en banlieue. « Personne ne lui demande de régularisation massive » mais il y a « plusieurs centaines de milliers de personnes sur notre territoire qui ne sont pas expulsables et pour lesquels il faut une régularisation large ».

Les Verts : « Cela sent très mauvais »

Noël Mamère (député-maire Vert de Bègles) : « Tout cela sent très mauvais. On va chercher dans les poubelles les oripeaux de 2002 pour la campagne de Chirac et ceux de 2007 qui ont fait le succès de Sarkozy : tolérance zéro, l’étranger qui est indésirable, la terre qui ne ment pas. Ce sont toutes ces saloperies qu’on nous ressort. Il y a 5 200 sans-papiers qui sont en grève. Des gens qui travaillent, qui ont leur famille, qui paient des impôts et on ne veut pas les régulariser pour des raisons idéologiques ».

« On n’a peur que le FN revienne, mais il reviendra, a poursuivi le député écologiste. Si le gouvernement était prêt à frapper les utilisateurs de sans-papier, il ne leur aurait pas réduit la TVA (dans la restauration). La régularisation doit être très importante comme en Italie, au Portugal, en Espagne ».

http://www.leparisien.fr/politique/sans-papiers-sarkozy-refuse-toute-regularisation-globale-24-11-2009-723211.php