Accueil > Comores - Législatives : le grand suspens...

Comores - Législatives : le grand suspens...

Publie le mercredi 25 novembre 2009 par Open-Publishing

Auront-elles lieu, n’auront-elles pas lieu ? Les législatives du 6 décembre prochain semblent encore incertaines. La question du financement reste encore entière. La communauté internationale rechigne à mettre la main à la poche. Pour deux raisons fondamentales : d’une part, elle estime que le budget estimatif du scrutin, soit environ 1 milliard de Fc, est exorbitant (certaines mauvaises langues prêtent au gouvernement l’intention de rogner sur ce budget pour financer la campagne de ses candidats) ; d’autre part, cette même communauté internationale se demande comment doit-elle financer des élections en décembre, sachant qu’en mars prochain, une autre échéance électorale attend encore les Comoriens. La question est alors de savoir pourquoi le gouvernement comorien, qui, en mai dernier, nous a brandi la nécessité d’harmoniser les élections pour des raisons économiques, ne consent-il pas à coupler les législatives avec les présidentielles de l’Union en 2010. La réponse est limpide : parce que Sambi compte sur une improbable majorité parlementaire pour se maintenir au pouvoir. Selon certaines sources, la machine de la triche est en marche. La nomination du colonel Anrifi et de Dossar junior aux commandements régionaux de Mohéli et d’Anjouan s’inscrirait dans ce cadre de préparation de la fraude. Le chef d’Etat-major, le général Salimou Mohamed Amiri, a lui-même qualifié des nominations de ’’politiques’’. Rien de moins.

Mais venons-en aux législatives proprement dites. A Ngazidja, les candidats de la mouvance présidentielle ont fort à faire pour gagner la confiance des électeurs. Même si ceux de l’opposition sont loin de faire l’unanimité, même au sein de leurs familles politiques. A Mitsamiouli, le puissant directeur général de l’Ortc, Djaffar Mansoib, est en très mauvaise position ; il risque fort d’être éliminé dès le premier tour. Celui qui se vante d’être dans les secrets de Beit-salam pourrait sortir affaibli de ces législatives. C’est le candidat de l’opposition, le nommé Bongo, qui tient encore la corde. Le malheur de Mansoib est de devoir partager l’électorat de la mouvance présidentielle avec Mihidhoir Sagaf, soutenu paradoxalement par d’autres proches de Sambi. Dans le Mitsamiouli, le pouvoir traine un boulet : la destruction de l’hôtel Galawa, le joyau touristique de la région.

Dans le Hambou, le deuxième tour pourrait opposer le candidat de la CRC, le député sortant Ibrahim Soeuf, au ministre de l’Intérieur, Bourhane Hamidou, même s’il ne faut pas sous-estimer la force de frappe du candidat du Pec, Salim Said Abdallah. Ce dernier pourrait, en effet, créer la surprise. Certes, les recrutements à tour de bras qui s’opèrent aujourd’hui dans la région ont légèrement amélioré la cote du ministre-candidat, mais il s’agit ici de la circonscription de l’ex-président Azali et de M. Abdouloihabi. Dans les deux gros villages de Hambou (Mitsoudjé et Mdjoiézi), Bourhane risque d’être lamentablement laminé. Dans son fief de Singani, il doit jouer des coudes pour remporter la majorité des voix devant un Ali Abdallah (CRC) qui n’entend pas lui rendre la partie facile.

Dans le Oishili-Dimani, le candidat Fnj semble avoir une longueur d’avance sur les autres. Le ministre Djaé est en difficulté dans sa région natale ; par contre, sa position dans le Dimani est confortable. De là, à dire qu’il ne figurera au second tour, ce serait aller trop vite en besogne.

Dans le Badjini-Ouest, Me Ibrahim Ali Mzimba est assuré de figurer au second tour et part largement favori. Même si, pour partager son électorat, la mouvance présidentielle a aligné un candidat issu de son fief de Dembeni, Said Mouigni. L’impopularité du député sortant Ibrahim Mhoumadi Sidi dans la plupart des villages de Ngouégnué et ce conflit latent entre Ouzioini et le reste de la région pourraient lui coûter de précieuses voix.

Dans l’autre Badjini, le candidat de la mouvance présidentielle, issu du Fnj, est en très bonne position. Même si le dinosaure Omar Tamou n’a pas encore dit son dernier mot. Le second tour promet de belles joutes en perspective.

Inoussa ( Journaliste)

Source : http://roinaka.skyrock.com/