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Comores : L’extermination silencieuse et progressive du peuple comorien

Publie le vendredi 27 novembre 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

Rappel :
21 octobre 1976 : Question de l’île comorienne de Mayotte
L’Assemblée générale,
Rappelant que l’ensemble du peuple de la République des Comores, par le référendum du 22 décembre 1974, a exprimé à une écrasante majorité sa volonté d’accéder à l’indépendance dans l’unité politique et l’intégrité territoriale, Considérant que les référendums imposés aux habitants de l’île comorienne de Mayotte constituent une violation de la souveraineté de l’Etat comorien et de son intégrité territoriale, Considérant que l’occupation par la France de l’île comorienne de Mayotte constitue une atteinte flagrante à l’unité nationale de l’Etat comorien, Membre de l’Organisation des Nations Unies, Considérant qu’une telle attitude de la France constitue une violation des principes des résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, en particulier de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale, en date du 14 décembre 1960, relative à l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, qui garantit l’unité nationale et l’intégrité territoriale de ces pays
1. Condamne les référendums du 8 février et du 11 avril 1976 organisés dans l’île comorienne de Mayotte par le Gouvernement français et les considère comme nuls et non avenus, et rejette :
a) Toute autre forme de référendums ou consultations qui pourraient être organisés ultérieurement en territoire comorien de Mayotte par la France ;
b) Toute législation étrangère tendant à légaliser une quelconque présence coloniale française en territoire comorien de Mayotte ;
2. Condamne énergiquement la présence de la France à Mayotte, qui constitue une violation de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la République indépendante des Comores ;
3. Demande au Gouvernement français de se retirer immédiatement de l’île comorienne de Mayotte, partie intégrante de la République indépendante des Comores, et de respecter sa souveraineté ;
4. Invite tous les Etats Membres à apporter, individuellement et collectivement, une aide efficace à l’Etat comorien et à coopérer avec lui dans tous les domaines pour lui permettre de défendre et sauvegarder son indépendance, l’intégrité de son territoire et sa souveraineté nationale ;
5. Lance un appel à tous les Etats Membres afin qu’ils interviennent, individuellement et collectivement, auprès du Gouvernement français en vue de l’amener à renoncer définitivement à son projet de détacher l’île comorienne de Mayotte de la République des Comores ;
6. Demande au Gouvernement français d’entamer immédiatement des négociations avec le Gouvernement comorien pour la mise en application des dispositions de la présente résolution. FIN

La violation des résolutions onusiennes par la France, le mépris de la France à l’égard d’un petit pays sans défense, continue de tuer dans le bras de mer Mayotte – Anjouan.
Cette semaine un nième embarcation fait naufrage faisant plus de 30 morts.
Depuis 1995 l’instauration illégale du « visa Balladur », les côtes de l’île de Mayotte sont de plus en plus militarisées afin d’empêcher la circulation des habitants des autres îles. Ces derniers sont de fait interdits de séjour sur une partie de leur sol. Et pourtant les Comores sont admises aux nations unies comme pays composé de quatre îles (Gde-Comore ; Anjouan ; Mayotte et Mohéli) ( Résolution 3385 (XXX) Admission des Comores à l’Organisation des Nations Unies)
La force des liens familiaux est telle que ni les refus de visa, ni les poursuites en mer, ne peuvent empêcher ces déplacements. Les soixante-dix kilomètres qui séparent l’île d’Anjouan de celle de Mayotte sont ainsi devenus un des principaux cimetières marins de la planète : Au moins 7000 personnes y auraient perdu la vie depuis 1995.
En septembre 2007, le président Français Nicolas Sarkozy avec en tête son projet de départementaliser illégalement l’île comorienne de Mayotte, avait réussi à convaincre le président Comorien de la nécessité de créer un "Groupe de Travail de Haut Niveau (G.T.H.N)" pour maintenir le différend franco-comorien dans un cadre bilatéral et de poursuivre avec détermination le dialogue approfondi relancé entre les deux pays, afin de permettre dès que possible le règlement de ce contentieux.
Les Comores se sont vite rendus compte que c’était un leurre pour départementaliser en douceur l’île comorienne de Mayotte.
Ce comportement à « l’iranienne » de la France va sûrement accroître le nombre de morts entre Anjouan et Mayotte.
Mayotte étant, au regard du droit international, un territoire des Comores illégalement occupé par une puissance étrangère, la France se rend coupable de “ déplacements forcés de populations ” qui sont “ un crime contre l’humanité, passible de la Cour pénale internationale (articles 7.1.d et 7.2.d des Statuts de Rome.
Mansour Mohamed

Messages

  • Prendre pour référence la résolution de l’ONU de 1960 sur la colonisation n’a pas beaucoup de sens , déjà en 1960 et encore moins en 2009.

    Puisque vous voulez faire du droit , on va en faire :
    cette résolution n’a jamais été appliquée .....comme beaucoup de résolutions qui n’ont pas d’effet obligatoire ( à la différence des textes du conseil de sécurité et ici , vous pouvez chercher : il n’y a aucun texte condamnant la colonisation en raison du droit de véto des anglais et des français)

    et ni les anglais et encore moins les français ne s’y sont donc plié ( faut il rappeler la guerre d’Algérie ).

    • Justement, l’admission des Comores aux nations unies fait rférence des textes du conseil de sécurité :

      3385 (XXX) Admission des Comores à l’Organisation des Nations Unies

      L’Assemblée générale,
      Ayant reçu la communication du Conseil de sécurité, en date du 17 octobre 1975, recommandant l’admission des Comores à l’Organisation des Nations Unies14 ,
      Ayant examiné la demande d’admission des Comores15,
      Réaffirmant la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores, composé des îles d’Anjouan, de la Grande-Comore, de Mayotte et de Mohéli, comme le soulignent la résolution 3291 (XXIX) du 13 décembre 1974 et d’autres résolutions de l’Assemblée générale,
      Décide d’admettre les Comores à l’Organisation des Nations Unies

      2402e séance plénière
      12 novembre 1975


      14 Documents officiels de l’Assemblée générale, trentième session, Annexes, point 22 de l’ordre du jour, document A/10302
      15 A/10293-S/11848. Pour le texte imprimé, voir Documents officiels du Conseil de sécurité, trentième année, Supplément d’octobre, novembre et décembre 1975

  • La traversée des âmes
    Une vingtaine de nouveaux migrants reposent depuis lundi dans ce qu’on appelle avec fatalisme le plus grand cimetière de l’océan Indien. Des Anjouanais qui, à bord d’un kwassa et pour un prix qui dépasse parfois les 200 euros, ont tenté de rejoindre Mayotte. Une traversée de plus 80 kilomètres peuplée des âmes de centaines d’autres disparus engloutis par l’océan. Le 12 octobre, un autre kwassa avait chaviré dans le sud de Mayotte. Bilan : 7 morts et 42 rescapés. Sans parler de tous les autres. Tout se passe donc comme si ces catastrophes humaines appartenaient au décor de Mayotte. Faut-il se résigner et se résoudre à la seule émotion du moment ? Certainement pas. Le problème est qu’aujourd’hui la coopération avec les Comores est au point mort ; l’idée étant de limiter les candidats au départ en améliorant le système de santé local, les écoles ou encore en assurant des débouchés aux agriculteurs comoriens.
    Alors que Mayotte, dont 40% de la population se trouve en situation irrégulière, doit devenir un département en 2011, l’Etat investit des millions d’euros pour renforcer les frontières virtuelles de l’île : augmentation des forces de police, investissement dans des bateaux, un radar et un hélicoptère de surveillance. Quant au nouveau préfet, Hubert Derache, écrit la revue Upanga, il souhaite « compliquer la vie aux passeurs, rendre la traversée plus chère et décourager les migrants ». Dans une autre version, certains membres des forces de l’ordre à Mayotte reconnaissent que la politique du chiffre (sans doute plus 18 000 reconduites à la frontière en 2009) les pousse à s’affranchir des textes de loi, notamment en expulsant des enfants. Mayotte est-elle en voie de bunkerisation ? Verra-t-on un jour, dans l’île aux parfums, les clandestins arrêtés, placés sur un bateau ou sur une plate-forme pétrolière avant d’être réembarqués, à l’image de ce qui se passe en Italie au large des côtes de la Sicile ?
    Cette politique est d’avance vouée à l’échec. Rien n’a jamais dissuadé les migrants de fuir leur désespoir quotidien. C’est oublier aussi que Mahorais et Comoriens habitent un archipel commun et qu’ils ont du sang mêlé depuis des générations.
    Jérôme Talpin

    Source : http://www.clicanoo.com/index.php?i...