Accueil > Besson/Sarkozy .... le grand plouf !

Besson/Sarkozy .... le grand plouf !

Publie le vendredi 4 décembre 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Eric Besson subit un premier désaveu

de Sylvain Besson, Paris

Nicolas Sarkozy prend ses distances avec le débat sur l’« identité nationale », dont s’est emparé le transfuge socialiste et ministre de l’Immigration

Ce vendredi devait être l’apothéose d’Eric Besson. Un colloque sur « l’identité nationale » dans le cadre grandiose de l’Ecole militaire, face à la tour Eiffel, avec comme invité vedette le président de la République… Mais Nicolas Sarkozy s’est désisté au dernier moment – il sera remplacé par son premier ministre – et ce revirement inhabituel soulève des questions. Le thème identitaire est-il trop miné ? Eric Besson, ministre de l’Immigration et favori du chef de l’Etat, a-t-il failli en s’emparant du sujet à la hâte, sans vraie préparation ?

Personne, en tout cas, ne semble croire l’explication officielle de l’agenda trop chargé. « Sarkozy veut peut-être s’économiser en vue du 4 février », date de clôture des débats sur l’identité nationale, hasarde un proche du ministre. Un récent sondage, montrant que 72% des Français voient dans cette opération une manœuvre politicienne, aurait fait réfléchir le président.

Jusqu’ici, Eric Besson avait fait un parcours sans faute. De socialiste en rupture de ban, au printemps 2007, il est devenu numéro deux du parti présidentiel UMP, membre du groupe restreint des ministres les plus consultés par l’Elysée et, selon Libération, conseiller politique informel de Nicolas Sarkozy. Son ministère fourre-tout – de l’identité au « développement solidaire » – lui permet de faire feu de tout bois : renvoi de clandestins, lutte contre les mariages gris, glorification des valeurs de la République. Il sortira en janvier, chez Grasset, un essai sur le Retour des Nations.

Mais cet homme parvenu au pinacle est aussi un pestiféré. Avec lui, la presse anti-sarkozyste se permet tout : on le traite de félon, de Judas, de Laval, l’infâme dirigeant de Vichy. L’Echo des savanes lui trouve un « visage de premier de la classe un peu fourbe ».

« On utilise Besson parce qu’il a l’ardeur du néophyte, le zèle du traître, une forme d’intelligence, et que ça ennuie le PS », explique l’ancien numéro un socialiste, François Hollande, qui avait fait d’Eric Besson son secrétaire national à l’Economie. « Il y a chez lui une part de détermination personnelle, mais je dirais qu’elle est secondaire par rapport à la stratégie. »

Sensible aux jeux de pouvoir

Le portrait brossé par son ex-femme, Sylvie Brunel, est plus nuancé*. Eric Besson est certes un mauvais mari, qui l’a trompée d’innombrables fois. Mais il est aussi bon père, bon maire – à Donzère, aux portes de la Provence. Et un être « décalé », que son éducation jésuite, dans un rude internat marocain, a rendu sensible aux jeux de pouvoir, et allergique à la pression du groupe.

Comme d’autres proches de Nicolas Sarkozy, il a grandi sans père – le sien, pilote militaire, est mort avant sa naissance – et il adore « se mettre sur la table pour beugler un tube de Johnny ».

Le ministre porte un regard sévère sur ses ex-camarades socialistes : « Si j’étais dans l’opposition aujourd’hui, je serais bien meilleur qu’eux. » Assertion contestable. Car en janvier 2007, alors qu’il était encore au PS, il avait cosigné un pamphlet au ton convenu, L’inquiétante rupture tranquille de M. Sarkozy. Passé inaperçu, ce texte signalait, avec d’autres défaillances, le mauvais début de campagne de la gauche.

On y trouvait d’ailleurs un éloge étonnant de Nicolas Sarkozy : « Son énergie, son culot, son aplomb, son ambition, sa soif inextinguible de reconnaissance sociale et de pouvoir, sa résistance à l’adversité sont légendaires. » Eric Besson faisait là, en un sens, son autoportrait.

* Manuel de guérilla à l’usage des femmes, Paris, Grasset, 2009.

http://www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/a90980fe-e053-11de-a781-08b0fc1206d6/Eric_Besson_subit_un_premier_d%C3%A9saveu

Messages

  • france vendredi4 décembre 2009
    Eric Besson subit un premier désaveu
    Sylvain Besson
    Nicolas Sarkozy prend ses distances avec le débat sur l’« identité nationale », dont s’est emparé le transfuge socialiste et ministre de l’Immigration

    Vous avez dit « identité nationale » ?
    Ce vendredi devait être l’apothéose d’Eric Besson. Un colloque sur « l’identité nationale » dans le cadre grandiose de l’Ecole militaire, face à la tour Eiffel, avec comme invité vedette le président de la République… Mais Nicolas Sarkozy s’est désisté au dernier moment – il sera remplacé par son premier ministre – et ce revirement inhabituel soulève des questions. Le thème identitaire est-il trop miné ? Eric Besson, ministre de l’Immigration et favori du chef de l’Etat, a-t-il failli en s’emparant du sujet à la hâte, sans vraie préparation ?

    Personne, en tout cas, ne semble croire l’explication officielle de l’agenda trop chargé. « Sarkozy veut peut-être s’économiser en vue du 4 février », date de clôture des débats sur l’identité nationale, hasarde un proche du ministre. Un récent sondage, montrant que 72% des Français voient dans cette opération une manœuvre politicienne, aurait fait réfléchir le président.

    Jusqu’ici, Eric Besson avait fait un parcours sans faute. De socialiste en rupture de ban, au printemps 2007, il est devenu numéro deux du parti présidentiel UMP, membre du groupe restreint des ministres les plus consultés par l’Elysée et, selon Libération, conseiller politique informel de Nicolas Sarkozy. Son ministère fourre-tout – de l’identité au « développement solidaire » – lui permet de faire feu de tout bois : renvoi de clandestins, lutte contre les mariages gris, glorification des valeurs de la République. Il sortira en janvier, chez Grasset, un essai sur le Retour des Nations.

    Publicité
    Mais cet homme parvenu au pinacle est aussi un pestiféré. Avec lui, la presse anti-sarkozyste se permet tout : on le traite de félon, de Judas, de Laval, l’infâme dirigeant de Vichy. L’Echo des savanes lui trouve un « visage de premier de la classe un peu fourbe ».

    « On utilise Besson parce qu’il a l’ardeur du néophyte, le zèle du traître, une forme d’intelligence, et que ça ennuie le PS », explique l’ancien numéro un socialiste, François Hollande, qui avait fait d’Eric Besson son secrétaire national à l’Economie. « Il y a chez lui une part de détermination personnelle, mais je dirais qu’elle est secondaire par rapport à la stratégie. »
    la suite sur le temps