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Dans la ville de l’abbé Pierre, on expulse même en Hiver
Publie le mercredi 30 décembre 2009 par Open-PublishingFin octobre 2009, trois familles et 14 personnes sans-papiers sont expulsés du 2 rue Véron à Alfortville, non loin du centre Chinagora. Dans un premier temps, la Mairie leurs propose un relogement d’urgence en hôtel. Mais un mois après, la commune met un terme au financement des chambres, excepté pour les trois familles. Depuis, 14 personnes cherchent un lieu ou dormir.
Parmi les expulsés, une majorité de travailleurs sans-papiers en lutte.
Si à ce jour, les trois familles peuvent dormir au chaud, il n’en est pas de même pour les 14 autres sans-papiers. Fin octobre, il leurs a été signifié que la Mairie ne pouvait plus prendre en charge le paiement des chambres qu’ils occupaient provisoirement. Une charge trop lourde pour la commune justifie-t-on. Un mois de répit et les voilà à la rue en plein mois de décembre. Pour la majorité d’entre eux, la galère pour trouver un lieu ou dormir s’ajoute au bras de fer qu’ils ont entamé avec les autorités pour obtenir leurs régularisations. En effet, la plupart sont en lutte dans le cadre de la mobilisation historique des sans-papiers, qui depuis 9 semaines mobilise près de 6000 travailleurs sur les piquets de grève.
Pour ces 14 malchanceux, maintenant, c’est la débrouille. Certains dorment directement sur leur lieu de travail, quand d’autres en sont réduits à faire appel au Samu Social pour trouver un lieu ou se reposer.
Silence radio à la Mairie
Malgré des demandes d’aides répétés, la Mairie garde le silence. Dans un courrier daté du 22 décembre, les élus communistes de la commune, les sections locales de L.O, du NPA du PCF, du PG ainsi que l’ULCGT, sollicite le Député-Maire socialiste de la commune, M. René Rouquet, afin que soit trouvé une solution de relogement. Ils soulignent que « la ville se doit de les aider à trouver un hébergement décent » faisant remarquer, au passage, que la commune va bientôt emménager « un square en l’honneur de l’abbé Pierre » et qu’elle doit bien à ces 14 personnes de « tout mettre en œuvre » pour trouver une solution « au nom de sa mémoire et de son action pour les plus démunis, sans distinction aucune. ». La balle est maintenant dans le camp du Maire d’Alfortville.