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Comores : QUAND AZALI REVIENT SUR SCENE.

Publie le mercredi 13 janvier 2010 par Open-Publishing
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QUAND AZALI REVIENT SUR SCENE.

( image d’archives)

Presque quatre ans après avoir quitté le palais de BEIT -SALAM ,l’ancien Président comorien,le colonel AZALI ASSOUMANI ,a rompu le silence pour parler politique en répondant aux questions des journalistes,hier à MORONI. Une occasion pour lui de dire son hostilité à toute idée de remettre en cause la présidente tournante tant que MOHELI n’aura assumé les plus hautes charges de l’Etat.

Sans surprise, l’ancien chef de l’Etat a réitéré hier son opposition au prolongement du mandat de son successeur au-delà de mai 2010.L’air préoccupé mais détendu, veste grise à rayure et chemise bleue également à rayure sans cravate. M.AZALI a d’abord résumé l’histoire du séparatisme dans notre pays qui a commencé par la sécession de MAYOTTE en 1975 jusqu’au séparatisme anjouanais de 1997.Il a ensuite rappelé le contexte dans lequel la présidence tournante a été instituée par l’accord-cadre de la réconciliation nationale signé à FOMBONI en février 2001. "La constitution de 2001 qui a permis mon élection et celle du Président SAMBI a été élaboré à l’issue d’une grave et longue crise séparatiste dans l’île d’ANJOUAN", a-t-il dit, dénonçant le séparatisme comme "une donne récurrente et aux conséquences visibles dans notre pays". Pour lui,"l’ambiguïté crée et entretenue par l’entourage du président de la république sur une possible prolongation du mandat au delà de 2010", pourrait mettre à mal l’alternance vécue en 2006, dans les bonnes conditions que tout le monde connaît.

Le président AZALI s’est élevé contre tout manoeuvre visant à prolonger le mandat du président SAMBI, à l’instar de toute l’opposition qui est venue en masse au SELECT pour applaudir ce soutien de taille à leur démarche, l’ancien chef de l’Etat, AZALI a estimé que la tournante est devenu un droit inaliénable et constitutionnel des Comores à toutes les îles. La remise en cause de la présidence tournante n’est pas à l’ordre à jour tant que nos frères MOHELIENS n’auront pas présidé aux destinés de ce pays, a-t-il martelé.

Deux à le dire.

Avec l’humour qu’on lui connaît, AZALI ASSOUMANI a dit, je suis l’ancien président encore en vie de ce pays ;je souhaite qu’après le mois de mai ,nous soyons deux à le dire,suscitant des applaudissements du public plus nombreux que les journalistes dans la salle. L’ancien chef de l’Etat a donné son point de vue sur les différents sujets qui touchent le pays à l’aube d’une période crucial pour l’avenir. AZALI ASSOUMANI dit reconnaître que les Comores ont d’autres préoccupations, mais pour lui, le respect de l’architecture institutionnel née de la constitution de 2001, conséquence de l’accord de FOMBONI est un gage de "cohésion sociale sans laquelle aucun projet de développement ne peut être mené à bien. Aussi insistera t-il sur le souci d’assurer la stabilité sans laquelle nul investisseur ne se hasarderait à mener des capitaux dans un pays sans stabilité politique.

Surpris par le séparatisme.

Nous avons été surpris par le séparatisme mahorais, nous l’avons été tout autant que celui d’Anjouan, a dit M.AZALI, mais personne n’a jamais su pourquoi. Nous ne devons laisser, en aucun cas, surgir un séparatisme mohélien qui risque d’être grave car pour celui-là, il y aura une raison. Interrogé sur sa récente rencontre avec le président SAMBI ,l’ancien président AZALI a déclaré,nous nous sommes parlé,les yeux dans les yeux, sans diplomatie,tout comme il a laissé entendre que s’agissant de faire respecter la présidente tournante ,il ne croisera pas les bras et regarder faire. Nous impulserons le dialogue pour l’intérêt supérieur de la nation ;nous nous sommes convaincu que rien ne se fera si chacun reste dans son coin et campe sur sa position,a ajouté l’ancien président.

Au sujet de l’harmonisation, le colonel AZALI ASSOUMANI a expliqué qu’il n’est pas contre cette idée. Il a ajouté ’harmoniser des mandats et regrouper des élections pour des raisons d’argent ,oui,mais en aucun cas ,cela ne peut et ne doit pas dissimuler une intention de prolonger un mandat au risque de remettre en cause tous les acquis de la réconciliation nationale,de la paix,civile...,a-t-il dit et prévenu soutenant par ailleurs que si la loi référendaire prévoit un mandat de 5 ans,elle ne peut pas être rétroactive pour s’appliquer à l’actuel locataire de Beit-SALAM. Trop c’est trop, a lancé l’ancien président AZALI ASSOUMANI s’adressant à l’opposition .

On ne peut pas, au 21ème siècle avec toutes les capacités intellectuels de ce pays le laisser retourner en arrière. Cependant comme le mouvement de toute l’opposition réunie, M.AZALI a du mal à dégager une solution concrète au cas où le chef de l’Etat M.SAMBI, qui dispose d"une large majorité parlementaire fait adopter par le congrès le prolongement de son mandat. Nous allons imposer et forcer le dialogue pour l’intérêt supérieur de la nation ; s’est-il contenté de répondre aux journalistes .Il compte également sur le courage des députés qui ont la liberté de se démarquer du gouvernement pour rejeter de prolongement de mandat.

Source : Albalad n°168 du 13 Janvier 2010.

Messages

  • Le bal des caporaux

    La plupart des observateurs s’attendent, sans être pessimistes, à une nouvelle tragédie en cinq actes,
    dont le premier est en train de se dérouler sous nos yeux : celui de la présentation des personnages. Il
    sera question de tentatives de sécession, de velléités de rattachement, de mouvements de mutinerie, d’actes
    de subversion et de déstabilisation, voire de tentatives de putschs… En attendant le dénouement dans
    les prochains actes, avec
    l’aide bienveillante de la puissance qui fabrique les caporaux-présidents.

    La rentrée politique s’annonce houleuse en ce
    début d’année, après une campagne qui a
    consacré le triomphe du tahombisme, et qui a
    mis à nu la République, tout en foulant aux
    pieds et sous les crachats, les valeurs de l’Islam. Le peuple
    vient de célébrer, dans l’amertume et la désolation, la
    honte de la République et la débandade de l’Islam, pendant
    les fêtes de fin d’année. Passés les premiers instants
    de gueule de bois, il n’a même pas eu le temps de se
    remettre, que déjà claironnent, dans les places publiques,
    les propagateurs de l’amnésie, sur fond de tam-tams qui
    chantent la procession ténébreuse de l’insolence, et les
    matins sanglants de la bêtise.
    Les forces en présence fourbissent leurs armes, dans les
    différents états-majors des mouvances très mouvantes
    qui se dessinent au gré des alliances contre-nature, et du
    rapport des forces. Des anciens ennemis se retrouvent
    bras dessus, bras dessous, tandis qu’au sein de la majorité
    présidentielle, les courants et les intérêts des uns et
    des autres creusent le sillon de l’éclatement, sous le rire
    ironique des catastrophistes.

    Et voilà que surgissent, de nulle part, comme de zombies
    de caserne, les caporaux de notre scène politique. La
    semaine dernière, c’est le petit tyran de Mutsamudu qui
    a refait surface, en lançant des Sos, et en jouant à la vierge
    effarouchée devant ce qu’il appelle le génocide (excusez
    du peu…) de Sima. Si les Comoriens n’avaient pas la
    mémoire très oublieuse, et une justice claudicante, l’apprenti
    dictateur, caporal-président, auto-sécessio-rattachiste,
    qui a encore les mains et la conscience pleines de
    sang, devrait croupir derrière les verrous.
    L’hôpital se moque de la charité sous nos cocotiers.
    L’autre haut gradé, despote d’opérette, vient, avec tout le
    sérieux du monde, cette semaine, nous asséner de cours
    magistraux, sur le respect des valeurs républicaines, la
    Nation, la probité, la stabilité, bref, sur la moralisation
    de la vie politique… tout en glorifiant ses hauts faits d’armes,
    s’il vous plait !... N’est pas Maréchal qui veut…
    On peut prendre de la hauteur sur ses sept ans de gabegie,
    et de mise en coupe réglée des biens et des symboles
    de l’Etat, mais c’est la coïncidence de la sortie de nos
    deux valeureux et glorieux soldats-présidents, qui sur une
    île, qui sur une autre, venus s’improviser donneurs de
    leçons, qui doit interpeller les bonnes consciences. Il ne
    reste que le troisième larron, pour boucler la boucle, et à
    mon humble avis, il ne va pas tarder à se manifester du
    haut de son exil doré. On ne change pas une équipe qui
    gagne, diront les mauvaises langues qui voient du téléguidage
    partout. On reprend les mêmes et on recommence…
    L’histoire semble souvent bégayer sous nos tropiques,
    or, le scénario qui semble se dessiner à l’horizon
    de l’année 2010, a des relents de déjà-vu.

    LA FABRIQUE DES CAPORAUX-PRÉSIDENTS
    La plupart des observateurs s’attendent, sans être pessimistes,
    à une nouvelle tragédie en cinq actes, dont le premier
    est en train de se dérouler sous nos yeux : celui de
    la présentation des personnages. Suivront dans les
    semaines à venir, le deuxième acte, lequel expose le noeud
    du drame, et le troisième, durant lequel, les citoyens
    spectateurs (que nous sommes), vont assister à l’éclatement
    paroxysmique de la crise. Autrement dit, il sera
    question de tentatives de sécession, de velléités de rattachement,
    de mouvements de mutinerie, d’actes de subversion
    et de déstabilisation, voire de tentatives de putschs…
    En attendant le dénouement dans les prochains actes,
    avec l’aide bienveillante de la puissance qui fabrique les
    caporaux-présidents.

    A ce bal, correspond la danse des crapauds et des hyènes.
    Une danse faite de flagorneries, de traîtrises et d’hypocrisies
     ; une danse du ventre effectuée par tout ce que
    notre société compte de larbins, de lèche-cul, et de malandrins
    sans scrupules, qui ne voient là, en parfaits charognards,
    qu’un moyen pour s’accaparer des biens de
    l’Etat, et de continuer à s’enrichir,… à la santé du peuple.
    Les périodes de début d’année ont ceci de particulier,
    c’est qu’avant même les résolutions que les uns et les autres
    entendent prendre, les fêtes s’entêtent à se prolonger,
    et vogue le bal…

    source alwatwan