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une lecture luxembourgeoise du conflit guadeloupéen

Publie le mardi 24 février 2009 par Open-Publishing

Un problème de fond

Un conflit qui s’étend, le ton qui monte et de tristes sentiments se dévoilant. La situation en Guadeloupe, qui s’étend à la Martinique et ne tardera pas à avoir des conséquences à la Réunion, voire en Guyane, est hautement intéressante dans la mesure où, au-delà du problème social et sociétal, il en va d’autre chose.

Le discours que l’on entend rappelle en effet celui perceptible naguère en Afrique ou jadis en Indochine : il est clairement colonial.
Le Guadeloupéen qui tient un restaurant à Paris est un gentil „créole“. Le Guadeloupéen qui manifeste contre la „profitation“ et pour un pouvoir d’achat décent sur son île est un „nègre qu’il faut mater“ (citation exacte du propos tenu par certains policiers ce lundi 16 février 2009). Voilà qui en dit long sur les problèmes à résoudre.
Les départements d’outre-mer font partie intégrante de la France et leurs habitants sont des Français. Les territoires en question disposent de l’euro et, surtout, de subventions européennes. Leurs exportations en profitent de la même mesure.

Alors pourquoi les salaires y seraient-ils plus bas que dans l’Hexagone, pourquoi les fonctionnaires y employés auraient-ils des primes de „détachement“, pourquoi le smic n’est pas le smic, le prix de l’essence le prix de l’essence ?
Deux poids deux mesures ? Deux catégories de citoyens ? Deux économies ?

L’action politique d’un Etat est juste lorsque chaque partie du territoire est considérée à égalité avec les autres ; lorsque les résidents se valent, peu importe leur appartenance ethnique et leur lieu d’installation géographique.
Le gouvernement français et le patronat devraient (devront) se résoudre à cette évidence. Sans quoi, une nouvelle guerre d’indépendance sera à la clé.

le 18 février, 2009, tageblatt, danielle Fonck