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KRACH 2007 : La vague scélérate des subprimes

Publie le mercredi 21 novembre 2007 par Open-Publishing
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de André-Jean Locussol-Mascardi

La crise des subprimes s’amplifie. Les dirigeants des banques centrales pensent que l’on a sous-estimé la crise. Les autorités des marchés financiers, les analystes des plus grandes banques d’affaires américaines multiplient les conseils de prudence vis à vis des investissements sur les marchés financiers. Plus rien ne peut enrayer la chute des marchés boursiers, pas même les centaines de milliards de dollars et d’euros déversés dans l’économie, pour aider les banques en graves difficultés, sous forme de nouveaux crédits qui ne font que gonfler la masse monétaire M3, signe d’une reprise galopante de l’inflation. C’est le tonneau des Danaïdes. Les plus grands experts économistes de la planète sont de plus en plus persuadés que nous sommes encore loin de la vérité, et que la crise du crédit hypothécaire à risques débouchera inévitablement sur une très grave crise économique, pire qu’en 1929…

Fin octobre, Merrill Lynch, 2ème banque d’affaires américaine, annonce qu’elle va provisionner 8 milliards de dollars de dépréciations dans ses comptes. On évoque une série d’accord avec des hedge-funds pour dissimuler ou retarder l’annonce de nouvelles pertes. Des manipulations comptables suspectes sur lesquelles enquête la Securities and Exchange Commission (SEC). Le 7 novembre, Merrill Lynch déclare que son exposition totale aux créances à risque (obligations CDO ou crédits immobiliers à risque subprime), se monterait en tout à 27,2 milliards de dollars, soit 6,3 milliards de dollars de plus que ce que la banque américaine avait révélé fin octobre.

Le 12 novembre, E-Trade Financial Corp, spécialiste du courtage immobilier en ligne, prévoit des pertes plus fortes que prévu au quatrième trimestre à cause des subprimes et n’exclut pas une possibilité de banqueroute. Le 19, le leader américain des prêts hypothécaires, Countrywide, prévient les autorités de régulation des marchés américains (NASD et SEC) que s’il était classé dans la catégorie des investissements à risque, il risquait le dépôt de bilan.
Citigroup, 1ère banque mondiale, est frappé de plein fouet par cette crise qui ralentit la croissance américaine et mondiale. Le 5 novembre 2007, elle annonce des pertes colossales, et prévoit des dépréciations supplémentaires de 8 à 11 milliards de dollars pour son portefeuille de crédits subprimes – dont la valeur est devenue quasiment nulle –, ce qui va réduire son résultat net de 6 à 7 milliards de dollars. Des chiffres sous-évalués d’après Goldman Sachs, qui publie le 19 novembre une note selon laquelle Citigroup devrait procéder à 15 milliards de dollars de dépréciations d’actifs sur les deux prochains trimestres, et ajoute : « Alors que nous entrons dans le 5e mois de crise, il semble qu’une fin de crise du crédit hypothécaire américain est encore loin […] Il y a un sentiment général qui se répand désormais, selon lequel les choses vont encore empirer avec les subprime ».

En Europe, Northern Rock, 1ère banque privée britannique, en pleine déconfiture, va emprunter à la Banque d’Angleterre 25 milliards de livres sterling (52 milliards de dollars !). Swiss Re, 1ère société mondiale de réassurance, a annoncé que son exposition à la crise subprime risquait de lui coûter 1,2 milliards de francs suisses (1,1 milliards de dollars). En France, la Société Générale a passé 404 millions d’euros (600 millions de dollars) de dépréciations au 3e trimestre, dont 230 millions d’euros au titre des crédits subprime, ce qui est loin des chiffres des banques d’affaires américaines, mais ne constitue pas un point final aux dégâts causés par les crédits hypothécaires à risques. Pour chiffrer cette exposition aux subprimes, la Société Générale a retenu l’hypothèse la plus pessimiste, soit une perte d’environ 200 milliards de dollars pour l’ensemble du secteur immobilier résidentiel américain. Mais la réalité est parfois bien loin des prévisions les mieux élaborées.

Chaque jour, de nouvelles annonces noircissent le tableau des résultats et des bilans, et nous réserve son lot de surprises. Nous ne sommes qu’au début de l’effet domino, car le système bancaire mondial est en train de s’effondrer. Pire, cette crise aura des conséquences incalculables sur l’économie mondiale, dont les indicateurs de croissance sont revus régulièrement à la baisse.

Cette crise - qui fait suite aux nombreuses crises des années 30, 80 et 90, l’avant-dernière étant celle des technologiques (ou Nouvelle économie) en 2000 - est analysée et décrite en détail avec ses conséquences financières et économiques, dans l’ouvrage d’André-Jean Locussol-Mascardi : « KRACH 2007, la vague scélérate des subprimes », aux éditions Le Manuscrit (novembre 2007).

Extrait : « En 2004, le PIB américain a progressé de 495 milliards, alors que la dette totale (ménages + entreprises + administrations publiques) augmentait de 1.920 milliards. Presque 4 fois plus… De tels déséquilibres ne pourront pas durer éternellement ! En 1929, avant que n’éclate la dernière grande crise du capitalisme, la dette totale américaine représentait 140% du PIB. Elle dépasse en 2005/2006 les 240% du PIB... »

KRACH 2007 : La vague scélérate des subprimes, André-Jean Locussol-Mascardi, Editions le manuscrit, novembre 2007

http://www.manuscrit.com/

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