Accueil > 13,1 % de chômage aux Etats-Unis.

Le Financial Times rapportait hier (26 mai 2008) que selon Greenspan, il “y a toujours plus de 50 % de probabilité de récession”.
Warren Buffett, de son côté, affirme que la récession est déjà une réalité. Et selon lui, elle sera “plus longue et plus profonde que le pensent les gens”.
Pour les anciens, la définition d’une récession, c’était “quand votre voisin perd son emploi”. Lorsque vous perdez votre emploi, c’est une dépression. Combien de gens ont perdu leur poste dans le ralentissement actuel ? Pour une réponse à cette question, nous nous tournons vers ceux qui nous donnent les chiffres officiels de l’inflation — les apparatchiks du département du Travail US. C’est toute une histoire… et nous laissons Dana Samuelson, de Danagold, la raconter :
L’individu moyen juge une récession essentiellement par l’emploi. Si des postes sont disponibles, l’économie se tient. Si les emplois sont rares, l’économie va mal. Selon ce critère, l’économie américaine lutte vraiment, la main d’oeuvre étant en baisse sur chacun des quatre premiers mois de l’année.
Mais les gros titres, une fois encore, ne reflètent pas la réalité vécue par les Américains. A 5,0 % en avril, en baisse par rapport à 5,1 % en mars, le taux de chômage du Bureau US des statistiques de l’emploi est relativement bas selon les standards historiques.
Cependant, le nombre d’Américains sans emploi mais en âge de travailler — c’est-à-dire d’hommes âgés de 24 à 54 ans — est historiquement haut, à 13,1 %. La plupart de ces gens ne sont pas qualifiés de chômeurs ; pourtant, ils sont sans emploi”.
“Pourquoi ces travailleurs potentiels n’apparaissent-ils pas dans les statistiques officielles ? En grande partie parce que la définition gouvernementale du chômage ne comprend que les gens qui n’ont pas d’emploi, ont cherché activement un poste durant les quatre semaines précédant l’enquête et sont actuellement disponibles.
Elle ne tient pas compte des personnes travaillant en indépendant et ne trouvant pas assez de contrats, des personnes qui travaillent à temps partiel ou seulement à la commission, et des personnes sous-employées (comme les agents immobiliers travaillant comme serveurs ou les courtiers en prêts hypothécaires transformés en caissiers de supermarchés).
Elle ne compte pas non plus ceux qui ont simplement abandonné la recherche d’emploi — une catégorie connue sous le nom de ‘travailleurs découragés’, que l’on définit comme des gens qui ne cherchent pas pour l’instant spécifiquement parce qu’ils pensent qu’il n’y a pas d’emploi disponible pour eux.
Certains analystes affirment que cette catégorie bien particulière de chômeurs américains — qui pensent que leurs perspectives sont de plus en plus moroses, mais qui ne figurent même pas dans les calculs du taux de chômage — représente la triste situation de la main d’oeuvre du pays.
Selon les statistiques calculées par John Williams — une des principales sources de données économiques objectives — si l’on tenait compte des ‘travailleurs découragés’, le véritable taux de chômage d’avril 2008 est passé à 13,1 %, en hausse par rapport aux 13,0 % de mars. Voilà qui est récessionniste !”
Messages
1. 13,1 % de chômage aux Etats-Unis., 3 juin 2008, 12:36
D’ailleurs la tromperie est tellement grosse que même les vieux républicains commencent à cracher dans la soupe : là (en anglais)
en gros ca fait cinquante ans qu’ils organisent des feintes de ce genre pour cacher leur déclin économique et calmer la population.
2. 13,1 % de chômage aux Etats-Unis., 3 juin 2008, 12:43, par Fred le luron
Excellent article, bien documenté, merci !
Il faut en en faire un article sur Wikipedia.org
3. 13,1 % de chômage aux Etats-Unis., 3 juin 2008, 12:47, par Fred le luron
Pendant chacune des huit années de Bush, les USA ont affiché un énorme déficit budgétaire, des taux d’intérêt très bas et une monnaie sous-évaluée.
Malgré ce soutien très important, l’économie a créé cinq fois d’emplois que sous Clinton pour une raison simple : la forte baisse de la fiscalité sur le capital et les revenus financiers a a entraîné une énorme préférence pour le court terme (dividendes, rachats d’actions) chez les actionnaires.
Un exemple à méditer pour la bande Jospin-Buffet-Delanoé, qui entre 1997 et 2002 ont maintenu en France une fiscalité plus proche de celle de Bush que de celle de Clinton !
4. 13,1 % de chômage aux Etats-Unis., 3 juin 2008, 13:17
le salaire minimum américain (équivalent du smic) est de 20% inférieur au smic de 1968
le revenu moyen familial stagne et la seule raison pour laquelle le revenu médian de la famille américaine se maintient
c’est parce que les gens travaillent plus, plus d’heures et il y a plus de gens qui travaillent dans les ménages
une enquête du bit a montré que l’Amérique est le seul pays industriel ou post industriel dans lequel les gens travaillent plus aujourd’hui
qu’il y a 25 ans, beaucoup plus devant le Japon, les américains travaillent en moyenne 5 semaines de plus qu’il y a 30 ans
c’est le seul pays qui va dans ce sens
les ouvriers américains qui il y a 40 ans gagnaient plus que les ouvriers européens en moyenne,
gagnent aujourd’hui 44% de moins que leurs homologues européens (Loic Wacquant)
1. 13,1 % de chômage aux Etats-Unis., 3 juin 2008, 13:29, par Fred le luron
Vous auriez des sources ?
2. 13,1 % de chômage aux Etats-Unis., 3 juin 2008, 16:43, par Copas
Seulement voilà, les travailleurs américains travailleraient moins que les travailleurs français ....
Voir cette excellente page qui, également , éfleure la question du chômage...
Comme quoi, le problème des sources devient aigu, tout est brouillé.
La question du chômage prend un tour de plus en plus surréaliste également dés qu’on ne part pas des chiffres annoncés mais des gens en âge de travailler , là d’une façon surprenant de 24 à 54 ans (et après ???).... Tous les gens là ne sont pas des rentiers, alors ?
Alors effectivement et cela doit être ainsi dans la plupart des grands pays industrialisés : un chômage réel entre 13 et 15% contre un chômage officiel qui oscille entre 3 et 9%....
C’est vrai que le chômage tend à diminuer mais pas sur la base des chiffres annoncés qui semblent plus être des chiffres politiques que des chiffres prenant en compte toute l’étendue du problème...
Et c’est bien le soucis, les choses commencent souvent par un pugilat rien que pour établir ce qui se passe réellement.
Le plus grave c’est quand des bourgeois finissent par croire à leurs propres inventions....
5. 13,1 % de chômage aux Etats-Unis., 3 juin 2008, 22:14
Se baser sur une seule estimation est déjà une inepsie statistique dans la comptabilité générale d’un problème, sortir de cette estimation un pourcentage de cette estimation c’est n’importe quoi
ça n’existe pas dans aucune science statistique, essayez de soutenir une dossier quelque soit le niveau universitaire avec des chiffres aussi simplistes, et vous verrez comment on vous perçoit comme quelqu’un qui n’a rien à voir avec la science
donc alors pourquoi aveugler les gens avec ces chiffres dits ’scientifiques’, bien c’est comme l’autre con avec une blouse blanche dans une pub pour le dentifrice ça rassure c’est celui qui connait donc j’abandonne tout esprit critique et je le suis jusqu’à la mort s’il le désire