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1994, l’année de l’ascension. Et du premier déclin

Publie le vendredi 20 février 2004 par Open-Publishing

Traduction

de red

1994

11 janvier : le directeur du "Giornale", quotidien de propriété de la famille
Berlusconi, Indro Montanelli, qui refuse de plier le quotidien aux exigences
de la campagne électorale du mouvement qui en train de naître, démissionne. Il
est suivi par Federico Orlando et par d’autres journalistes, qui donneront vie à "La
Voce". Il est remplacé à la direction du quotidien de famille par Vittorio Feltri.

18 janvier : le Mouvement politique Forza Italia se constitue formellement avec
le dépôt, auprès d’un notaire, de l’acte constitutif et du statut. Les cinq membres
fondateurs - Berlusconi, Mario Valducci de Diakron, le général Caligaris, Antonio
Martino et le porte parole de Berlusconi Antonio Tajani - nomment Berlusconi
président pour trois ans. 26 janvier : dans un discours à la télé Berlusconi annonce
sa "descente sur le terrain". Le programme est centré sur les thèmes qui ont
marqué les programmes de la droite conservatrice des années 80 (Thatcher et Reagan).
Voir le programme électoral, rédigé par le directeur du Centre Etudes de Fininvest,
Paolo Del Debbio.
Forza Italia démarre la campagne électorale, planifiée par un team d’experts
de marketing et de communications de Fininvest, coordonnés par Alessio Gorla,
dirigeant de Rti, par Pilo et par Roberto Lasagna, ex-administrateur délégué de
Saatchi & Saatchi. La campagne électorale peut compter sur trois chaînes de télévision,
qui diffusent des programmes d’information politique conçus pour l’occasion (Exemple :
Ou bien de ce côté ou de l’autre, animé par M.L. Bianco). Les personnalités des
chaînes sont mobilisées en faveur de Forza Italia (Raimondo Vianello, Iva Zanicchi,
Mike Buongiorno etc.) et deux massives campagnes publicitaires sont diffusées.
Même le quotidien dirigé par Feltri est mobilisé. Les messages diffusés visent
le Target qui est propre à chacune des chaînes le propriété de Berlusconi.

6 février : au cours d’ un meeting à Rome, diffusé intégralement par Rete 4, Berlusconi
présente Forza Italia. Avec lui, sur le podium, la magistrate Tiziana Parenti,
qui, jusqu’à deux mois auparavant, avait enquêté à l’intérieur du pool Mani pulite,
sur le Pci-Pds, Giuliano Urbani et Antonio Martino.

13 février : Berlusconi et Fini donnent vie au Centre sud au Pôle du Bon Gouvernement,
une alliance électorale à laquelle participent aussi les libéraux de Raffaele
Costa et Alfredo Biondi, le Ccd formé par Pierferdinando Casini et d’autres ex
démocrates chrétiens, la Liste Pannella. Ces forces mineures sont présentes aussi
dans le Pôle de la Liberté, qui sanctionne au Nord l’alliance avec la Ligue.
De facto, Berlusconi forme deux alliances différentes, unifiées par lui, car
au Nord les sondages disent que les électeurs modérés se méfient du Msi (le vieux
parti néofasciste : NdT) qui a changé de nom entre temps et s’appelle Alleanza
nazionale.

28 février : les 276 candidats de Forza Italia se réunissent au Théâtre Manzoni
(de propriété de Berlusconi) et le chef annonce : 15% d’entrepreneurs, 15% de
dirigeants, 15% de médecins, 13% d’avocats, 13% de fonctionnaires, 10% de professions
libérales, 9% de commerçants, 6% d’enseignants, 3,5% de politiques de profession.

27-28 mars : élections politiques. Forza Italia, avec 21% des votes, est le premier
parti et les deux coalitions de centre droite gagnent les élections. Forza Italia
intercepte, par rapport à 1992, 50% des votes du Pli, 31% de ceux de la Ligue,
27% de ceux du Psi, 24% de ceux de la Dc.

11-12 avril : un séminaire d’études parlementaires des 149 élus de Forza Italia
se déroule à Fiuggi. La députée Tiziana Parenti, ex magistrate, déplore "un grave
problème de démocratie interne et l’absence de règles claires et transparentes
pour élire le groupe dirigeant du parti".

11 mai : Berlusconi forme son premier gouvernement, une coalition de Forza Italia,
Avanguardia nazionale, Ccd. Le ministre des Finances est Giulio Tremonti, élu
en mars dans la coalition Ppi-Patto Segni (un des tronçons de l’ex Démocratie
chrétienne : NdT), dont les élus sont à l’opposition. Le sous-secrétaire à la
Présidence du Conseil est le vice président de la Fininvest Gianni Letta, qui
avait dirigé pendant des longues années le quotidien de la droite catholique
romaine "Il Tempo".

26 juin : deuxième tour des élections régionales en Sardaigne et des administratives
dans certaines communes. Net échec de Forza Italia qui, conformément à sa structure,
se révèle une machine électorale au service de Berlusconi. Tête de liste aux élections
européennes du 12 juin, malgré sa charge de président du Conseil, dans 5 circonscriptions
sur 5, il avait conduit Forza Italia à 30,6%.

Octobre : Cesare Previti, son avocat de confiance et ministre de la Défense après
avoir tenté inutilement de diriger le ministère de Grâce et Justice, est nommé coordinateur
national de Forza Italia. En fait, les précédents coordinateurs, qui n’ont duré que
quelques mois, ont démissionné : début juin Domenico Menniti, ex vice secrétaire
du Msi, et fin août le général Caligaris.

En juin, le comité de présidence de Forza Italia est élargi avec l’entrée du
président de l’Anfi Codignoni, de Paolo Del Debbio, de Roberto Spingardi, responsable
des relations extérieures et intérieures de Fininvest, d’Alessandro Gorla de
RTI, des chefs des groupes parlementaires, élus par acclamation sur désignation
de Berlusconi, du député avocat Raffaele Della Valle et du sénateur Enrico La
Loggia, de Giancarlo Ligabue élu au Parlement européen et de Nicolo’ Querci,
secrétaire personnel de Berlusconi.

22 novembre : mise en examen de Berlusconi, à Naples pour un sommet international,
pour le paiement de pots-de-vin à la police des finances par Fininvest.

22 décembre : le gouvernement Berlusconi démissionne après la sortie de la Ligue
de la majorité.

Publié par L’Unità

Traduit de l’italien par Karl et Rosa

19.02.2004
Collectif Bellaciao