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1er mai 2007 : Entrons en résistance pour changer l’avenir
Publie le mercredi 25 avril 2007 par Open-Publishing4 commentaires

de Patricia DIEGHI
Cette année le 1er mai est situé entre les deux tours de l’élection présidentielle. C’EST LE MOMENT DE DESCENDRE DANS LA RUE POUR CRIER NOTRE RAS-LE-BOL et faire bien entendre au futur gouvernement qu’il faudra qu’il compte avec les citoyen-ne-s qui en ont assez de la censure des débats démocratiques, de la précarité, de la dégradation des conditions de vie.
Car ne l’oublions pas, le 1er mai est la journée de la fête internationale des travailleuses et des travailleurs ! Les origines de cette journée ne sont plus évoquées par les médias, et pourtant elles n’ont rien de festif !
L’histoire de la « fête du travail », débute à la fin du XIXème siècle, alors que la révolution industrielle rend les cadences de travail de plus en plus difficiles. Travailler 12 heures par jour au mieux, au pire du lever au coucher du soleil, sans repos hebdomadaire et encore moins annuel était la loi en vigueur, il y a 120 ans pour les pays en voie de modernisation. S’user au travail à longueur de journée était la vie des hommes, femmes, enfants (dès 6 ans) en Europe, au Canada, aux Etats-Unis.
Le 1er mai 1886, une forte pression syndicale aux Etats-Unis permet à deux cent mille salariés d’obtenir la journée de huit heures. Mais d’autres moins chanceux, doivent entamer une grève dans tout le pays pour forcer leurs employeurs à céder. Le 3 mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société Mc Cormick Harvester à Chicago. Le lendemain, une marche de protestation tourne mal : une bombe explose tuant des policiers et des manifestants. Huit leaders ouvriers sont condamnés malgré des preuves incertaines et quatre d’entre eux sont pendus.
En 1889, en mémoire du mouvement de Chicago, le congrès de la IIème Internationale socialiste réuni à Paris pour le centenaire de la Révolution française, décide de faire du 1er mai un jour de lutte à travers le monde avec pour objectif la journée de huit heures.
Dès 1890, les manifestants arborent un triangle rouge symbolisant leur triple revendication : 8 heures de travail, 8 heures de sommeil, huit heures de loisirs. Ce triangle fut progressivement remplacé par la fleur d’églantine puis par le muguet (symbole du printemps, du renouveau ...) porté à la boutonnière avec un ruban rouge. C’est depuis lors que muguet et « fête du travail » furent associés.
Le 23 avril 1919 après des années de luttes, le Sénat français ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant, à titre exceptionnel, une journée chômée. Le travail hebdomadaire est désormais fixé à 48 heures.
Dans l’histoire du 1er mai, l’année 1936 est une date marquée par plusieurs évènements. Tout d’abord, en mars se tient le congrès au cours duquel la Cgt se réunifie. Puis les manifestations du 1er mai surviennent deux jours avant le deuxième tour des élections législatives. Elles contribuent à la victoire de la première coalition républicaine de centre gauche : le Front populaire qui porte à la tête du gouvernement français le leader socialiste Léon Blum. Enfin, après un mouvement de grève mémorable des mesures historiques sont rapidement adoptées pour les travailleurs : la semaine de 40 heures, les deux premières semaines de congés payés, les conventions collectives et la reconnaissance du droit syndical.
Le 1er mai a aussi été le reflet d’époques moins glorieuses... Le 24 avril 1941, pendant l’occupation allemande, cette date est déclarée « fête du travail et de la concorde sociale » et jour chômé et payé par René Belin. Cet ancien syndicaliste, dirigeant de l’aile anticommuniste de la CGT était devenu secrétaire d’Etat au travail dans le gouvernement du maréchal Pétain. Le gouvernement de Vichy glorifie le travail en tant que valeur morale et conservatrice, favorable à la collaboration des classes détournant ainsi le caractère revendicatif et internationaliste de cette journée.
C’est en 1947, que le 1er mai devient dans toutes les entreprises un jour chômé et payé. Déclaré jour férié par le gouvernement issu de la Libération, il ne sera cependant pas assimilé à une fête légale.
A partir de 1954, dès le début de la guerre en Algérie, les autorités françaises interdisent les manifestations dans Paris. Il faudra attendre le 1er mai 1968 pour que le monde du travail, à l’initiative de la Cgt se donne à nouveau rendez-vous dans la rue. Ce jour là un cortège immense défila de la République à la Bastille pour célébrer les libertés retrouvées.
Plus proches de nous, les manifestations du 1er mai 2002 furent exceptionnelles. Après le premier tour des élections, le sursaut républicain s’est exprimé dans la rue où les français se sont rassemblés en nombre pour faire barrage à l’extrême droite, défendre les droits de l’homme, la démocratie et rappeler que la politique ne doit pas se faire en tournant le dos aux revendications des travailleurs et des populations les plus précarisées.
Face à l’oppression du système capitaliste, il est urgent de faire revivre les valeurs de solidarité internationale. Depuis des décennies, présidents et gouvernements se succèdent et leurs politiques aboutissent à une société de plus en plus inégalitaire. Nos salaires, notre pouvoir d’achat et nos droits sociaux sont inversement proportionnels aux profits des possédants.
Aujourd’hui, 7 millions de pauvres, 5 millions de chômeurs, 3 millions de mal-logés pendant que les quarante entreprises qui caracolent en tête du CAC 40 font 100 milliards de profits en 2006. Le système capitaliste qui enrichit quelques-uns sur le dos du plus grand nombre n’est pas une fatalité. Il permet à ceux qui possèdent les moyens de production de détenir aussi tous les leviers du pouvoir et notamment les appareils d’Etat et les médias. Une poignée de possédants qui ne ferait pas le poids face à un soulèvement populaire et qui le sait très bien ! « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. » (Déclaration des Droits de l’Homme - 1793, Article 35).
Alors, en ce 1er mai 2007, faisons retentir nos voix et continuons après le second tour quel que soit le résultat de la présidentielle. Il ne suffit pas de voter une fois tous les cinq ans et de laisser faire, les délégations de pouvoir n’amènent que des insatisfactions. Mêlons-nous de ce qui nous regarde. Défendons nos revendications sociales de progrès, partons à la conquête de nouveaux droit démocratiques, soyons solidaires entre peuples. La démocratie ne peut vivre sans nous toutes et tous.
Oui, faisons de ce 1er mai une passerelle entre un passé de luttes difficiles mais gagnantes et un autre avenir. Fêtons les travailleuses et les travailleurs et non pas le travail. Redonnons tout son sens à cette journée pour construire ensemble, sur les ruines de la calamité un autre futur. Reprenons le pouvoir ! Notre force est considérable, nous sommes : LE PEUPLE SOUVERAIN ! Il nous appartient d’obliger la classe politique à porter nos espérances et nos exigences pour écrire notre histoire et celle de nos enfants. Soyons acteurs de la démocratie, brisons les chaînes que nous impose le libéralisme pour retrouver nos libertés avec l’arme la plus redoutée de ce système qui nous détruit : la SOLIDARITE ! Organisons-nous et entrons en résistance, notre nombre et notre détermination permettront d’anéantir le libéralisme.
Résister, n’est-ce pas notre devoir à toutes et tous pour préserver nos vies et garantir les valeurs fondamentales du peuple français dont nous sommes porteurs depuis 1789 : LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE ?
Messages
1. 1er mai 2007 : Entrons en résistance pour changer l’avenir, 25 avril 2007, 19:39
Vaincu parfois
Soumis jamais.
Effectivement il est urgent qu’avec notre organisation la CGT,nous organisions toutes les formes de résistance.
Nous les privés d’emploi et précaires ils faut que nous nous dépassions,car avec la société que l’on nous pépare ;nous ne pourrons plus parler d’exclusion ;mais d’extinction.
Pas par des mesures illusoires car nous ne sommes pas désinsérés,nous ne sommes pas la France "d’en bas",nous sommes l FRANCE PUNIE.CEla ,avec toutes les mesures de la double peine ;privé d’emploi privé de droit. RESISTANCE C’EST DESORMAIS NOTRE LEIV-MOTIV.momo11
1. 1er mai 2007 : Entrons en résistance pour changer l’avenir, 26 avril 2007, 16:41
bonjour,
...avec votre organisation soit, mais aussi avec les autres... car tout en remerciant les militants de la cgt pour leurs luttes quotidiennes, je me souviens d’avoir attendu, en tant que gréviste non encarté, pendant de longues semaines l’appel à la grève générale de la CGT et d’autres syndicats représentatifs lors des manifestations des retraites et je me désepère souvent qd je vois la stratégie de compromis de M. Thibault...bref... donc la confiance en cette centrale pour organiser seule les luttes, humm, j’ai qd même un léger doute.
Plus qu’un rassemblement unitaire et traditionnellement attendu des travailleurs, il y a urgence à faire de ce 1er mai 2007 ce qu’il a pu être en 2002 car si les visages du second tour sont différents, le fond est tout aussi terrifiant. Plus donc que le rassemblement des travailleurs, ce doit être un rassemblement du NON à Sarkozy de la même manière qu’il fut celui du NON à Lepen en 2002.
Car ne rêvons pas, ce que nous prépare sarkozy en matière de projet de société (fin du droit de grève, presse sous contrôle, fin du droit du travail,...) c’est tout simplement la remise en cause de nos possibilités de luttes actuelles et futures.
Pourquoi les partis, médias, syndicats, collectifs, intellectuels et autres se taisent et/ou ne font pas assez entendre qu’il y a urgence sur le prochain scrutin (et loin de moi l’idée de faire du prosélytisme pour le parti socialiste qui nous a vendu depuis bien longtemps) ? Tous les sites, affiches, campagnes, communiqués, communications, tracts et affiches de toutes les organisations qui combattent pour une société plus juste, ceci peu importe, leurs différences ont aujourd’hui une responsabilité, un devoir d’urgence.
L’urgence c’est descendre dans la rue pour appeler à voter contre sarkozy... non pas pour valider le projet libéral du parti socialiste mais tout simplement pour continuer à avoir le droit d’écrire, de dire, de débattre de nos différences ou de crier dans la rue ce que nous pensons.
En faisant le tour des différents sites, en regardant les affiches dans la rue, en écoutant les quelques médias encore écoutables, je vois beaucoup de choses mais je ne vois pas ça.
Appelez clairement les travailleurs à descendre dans la rue le 1er mai 2007 contre Sarkozy avant tout autre chose car sinon nos prochaines luttes ne seront que des kermesses contrôlées par la réaction...
Ensuite questionnons clairement les résidus de la gauche plurielle (pc, verts) sur ses relations avec un parti socialiste qui est depuis fort longtemps passé au centre quitte à ce que le pc perde momentanément quelques sièges et un peu de sa représentation.
Voilà pourquoi, pour pouvoir continuer nos luttes, avec nos différences, ces organisations collectives ont aujroud’hui une responsabilité... celle d’appeler à battre la droite, quitte à se boucher le nez en allant voter. Appeler à battre la droite, c’est appeler à descendre dans la rue le 1er mai pour voter contre Sarkozy car une mobilisation de masse le 1er mai pourrait modifier le scrutin.
merci de votre attention.
JN 75
2. 1er mai 2007 : Entrons en résistance pour changer l’avenir, 26 avril 2007, 18:32
Il est évident que l’appel le plus large de l’ensemble des organisations syndicales pour le 1er mai, mais pas seulement, serait le bien venu... La responsabilité en incombe-t-elle à la CGT, je ne le penses certes pas, sa démarche unitaire est là pour l’attester. Quand les salariés, jeunes, moins jeunes sont en masse dans la rue, l’unité suit, voir le CPE. Quand c’est l’inverse, l’unité sue... La grève générale ne se décrête pas, elle s’organise, s’étend, se généralise quand toutes les forces syndicales oeuvrent dans le même sens, ce n’était pas le cas lors de la réforme des retraites... On ne refera pas l’histoire. Par contre le syndicalisme a une responsabilité qui lui incombe afin de situer les enjeux dans la société d’aujourd’hui, sinon il est condamné à agir sur les conséquences et non les causes profondes de la mal vie. Et ce avec des salariés trop peu syndiqués !
3. 1er mai 2007 : Entrons en résistance pour changer l’avenir, 28 avril 2007, 16:14
D’accord. A quelle heure, a quel endroit, ou ? J’y serai.