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2 MARS:La plus grande manifestation de l’histoire récente de l’Espagne
par Jean ORTIZ via A.C
Publie le dimanche 23 mars 2014 par Jean ORTIZ via A.C - Open-Publishing9 commentaires
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http://www.humanite.fr/monde/la-plus-grande-manifestation-de-lhistoire-recente-561538
Ils sont de l’avis général près de deux millions, plus disent certains médias, comme la Sexta (une chaîne de télévision nationale). Du jamais vu. Une journée historique "qui ne va pas s’achever ce 22 mars" clame le cortège. Beaucoup ont prévu de rester à Madrid et de camper. Par exemple, mille d’entre eux dans le secteur de Recoletos. Des Assemblées Générales, des opérations symboliques ("faire le siège de la Bourse", etc.) sont prévues pour lundi et les jours suivants.
L’entrée des six colonnes de marcheurs dans Madrid a eu quelque chose de très fort, de magique, nous raconte au téléphone Mari Garcia.
De l’émotion partout, après souvent quatre semaines de marche, les pieds meurtris. Sur leur passage, tout au long de leur périple, la population a accueilli les marcheurs avec une solidarité forte. Les médias ont, quant à eux, organisé pendant des semaines, un blocus informatif contre les "marches de la dignité". L’immense tsunami populaire réclame le non paiement de la "dette illégale", la fin de l’austérité, du pain, un travail, un toit pour tous et veut jeter "dehors les gouvernements de la Troïka". C’est une mobilisation gagnée "à la force de nos muscles", pour Jorge Garcia Castaño, de Izquierda Unida.
Société condamnée
Ce qui frappe, c’est la diversité des revendications., et leur convergence contre "un paradigme de société condamnée : le néolibéralisme" pour un syndicaliste de l’UGT, venu à titre individuel. Au même moment, l’un des "pères de la transition", Adolfo Suarez, agonise. Le symbole n’échappe à personne. Le consensus de 1978 est bel et bien chancelant. Les syndicalistes du SAT, de la CGT, des bataillons des Commissions ouvrières présents malgré le non soutien officiel de leur organisation, scandent : "le futur ne sera pas capitaliste, il sera ouvrier et socialiste". La "place Colon" déborde. Cibeles est engorgée. Tout le centre de Madrid est congestionné, comme en attestent les images des télés alternatives.
La tribune est dressée au fond de la place. Les représentants des marches régionales s’y succèdent au micro, soulignant la "dimension historique de la journée" ; pour tous : "un point de départ". Ils dénoncent "les gouvernements de la troïka", aussi bien ceux du PSOE que ceux du parti populaire qui ont instauré un "état d’exception sociale".
Avenir
Au premier rang, les travailleuses catalanes de "Panrico" en grève depuis cinq mois. La déléguée catalane dénonce la politique austéritaire du gouvernement catalan (800 000 chômeurs) et exige le droit pour tous les peuples de pouvoir décider de leur avenir. Daniel Avilés, jeune chômeur de 26 ans, marche depuis Murcia. La colonne des Asturies, chante Santa Barbara. Des milliers de drapeaux républicains, de drapeaux andalous, des bannières rouges du PCE, rouges et noires de la CNT, de chaque "autonomie", flottent. Tous scandent "Vivent les luttes de la classe ouvrière !". "Nous ne voulons pas l’aumône. Les droits ne se négocient pas". A la tête des colonnes, beaucoup d’immigrés accueillis aux cris de "aucune personne n’est illégale". L’Aragonaise Amparo Bella chante une jota politique et un hymne de Labordeta. Vingt heures.
Le leader du SAT, Diego Cañamero prend la parole, la gorge brisée. Il appelle passionnément à l’unité du peuple et invite "la gauche qui a du plomb dans ses poches, à rejoindre le raz de marée". Il appelle à "la rébellion pacifique". Il lance : "Il faut un Front Populaire". La foule lui répond par d’interminables "Sí, se puede" (Oui, on peut). C’est le slogan qui revient le plus souvent.
Le gouvernement cherche la provocation : il a déployé 1 700 agents anti-émeute et a décrété le rassemblement illégal après 21h30. Une sorte de couvre-feu. Il tente manifestement d’engager une épreuve de force. Les manifestants n’ont pas l’intention de se laisser intimider. Ils vont évacuer la Place Colon, et ceux qui restent vont rejoindre des micro-campements un peu partout dans Madrid.
Le consensus PSOE/PP
Au moment où la marche géante se disloquait à Madrid peu à peu, des groupes de jeunes se heurtaient à des charges policières d’une rare brutalité (plus de 70 blessés). Au même moment, le journal El País évaluait sur son site la participation populaire à 50 000 personnes, reprenant le "comptage" gouvernemental volontairement archi-minoré et provocateur. La trouille du peuple ! Les manifestants annonçaient déjà avec humour les chiffres officiels : "de 5 à 7".
Le quotidien El País est depuis longtemps l’organe officieux du PSOE. Son compte rendu (sur le site du journal) de la marche est au plus haut point crapuleux. On peut lire "2 000 personnes à pied ont conflué vers Madrid". ("Les 8 marches se voudraient la métaphore d’un mal être diffus en Espagne").
Il se réjouit à demi-mots que les marcheurs aient des difficultés à planter leur tente du côté de Recoletos.
Le País, en ce qui le concerne, n’a aucune difficulté à planter le mensonge et la haine des mouvements sociaux, des processus de libération des peuples. Il est vrai qu’il appartient à la multinationale "socialiste" PRISA, de la famille Cebrian, aujourd’hui contrôlée par des fonds nord-américains ; le groupe possédait, par exemple, en Bolivie des journaux, des radios, et avait le monopole sur l’édition des manuels scolaires. Evo Morales le pria de faire sa valise. Ce qui explique son agressivité contre la révolution bolivienne. Frappé à la caisse ! La ligne éditoriale du País défend les intérêts de la multinationale PRISA et de toutes les autres.
Messages
1. 2 MARS:La plus grande manifestation de l’histoire récente de l’Espagne, 23 mars 2014, 13:45, par jean 1
Il est des jours où l’on aimerait être ailleurs ; là où ça bouge : bravo les espagnols !
En espérant que cet énorme mouvement se poursuive et que la convergence mette le bien commun au dessus des intérêts particuliers. Que dégage rajoy et sa clique nostalgique du franquisme.
1. 2 MARS:La plus grande manifestation de l’histoire récente de l’Espagne, 23 mars 2014, 15:42, par manjik
Tienen la fuerza, el poder, pero somos muchos mas, y con hambre.
2. 2 MARS:La plus grande manifestation de l’histoire récente de l’Espagne, 23 mars 2014, 19:38, par AC
Médiapart relate sous le titre :
En Espagne, le mouvement social donne des raisons d’espérer
http://www.youtube.com/watch?v=vNSKik-Tuv0
Note :
Lluis évoquait bien entendu avec ce"PIEU"..le régime franquiste dans ce qui fut un hymne à la "llibertat" .dans le début des années 70., Repris ici par les spectateurs, alors que la vieille ordure était crevée depuis novembre 75..mais alors que se menait un combat formidable, multiforme , de MASSE, avec comme slogan "Amnistia i Llibertat "dans toute l aCatalogne -bien entendu dans tout le reste de l’Espagne, aussi
A.C
3. 2 MARS:La plus grande manifestation de l’histoire récente de l’Espagne, 23 mars 2014, 23:51, par Jack
Formidables ! Formidables Espagnols, vous nous montrez la voie ! Courage...
4. 2 MARS:La plus grande manifestation de l’histoire récente de l’Espagne, 24 mars 2014, 18:47, par jean 1
Des photos , vidéos et autres commentaires sont visibles sur le site de l’U.L.C.G.T. de la région dieppoise ou sur "lesazas.org/"...etc.
5. 2 MARS:La plus grande manifestation de l’histoire récente de l’Espagne, 24 mars 2014, 19:42
Tâchons de faire aussi bien le 12 avril !
t.y
1. 2 MARS:La plus grande manifestation de l’histoire récente de l’Espagne, 24 mars 2014, 20:42, par richard PALAO
88 214 comparez la manif espagnole avec celle du 12 AVRIL IL faut le faire !!!
Le 12 AVRIL dans ceux qui appellent il y a les co-responsables de la situation dans laquelle nous sommes , notamment le FDG complice de la sociale démocratie , le PCF qui vient de faire alliance avec le PS lors des municipales , le FDG dont les députés siègent au parlement européen avec le PGE , parti qui ne remet pas en cause la domination du FRIC qui se place aux côtés de l’impérialisme en SYRIE en UKRAINE ....
ALORS MOI LE 12 ça sera sans moi !!!!
2. 2 MARS:La plus grande manifestation de l’histoire récente de l’Espagne, 24 mars 2014, 22:23
Oui c’est mais si l’on reste entre pur et dur on peut attendre longtemps pour tenter de faire bouger les choses .
être présent à cette journée ne signifie pas jouer les naïfs et les moutons .
Y aura t-il possibilité de le faire savoir . C’est une autre histoire .
t.y
3. 2 MARS:La plus grande manifestation de l’histoire récente de l’Espagne, 25 mars 2014, 08:09, par richard PALAO
les espagnols ne sont pas restés entre purs et durs et n ont pas attendu que les organisations de " gauche" pro-européenne et les syndicats réformistes qui sigent des accords de "modération" de salaire appelent à manifester pour descendre par centaines de millierS dans la rue , le peuple espagnol refuse désormais d ’être trompé et s est auto-organisé en réseaux et en organisation de base , si ily a un exemple à suivre ( je n aime pas ce mot ) c ’est celui-là et certainement pas les voies de garage et les manifs sans lendemain , sans perspective de changement , sans réel TOUS ENSEMBLE" , on ne peut pas appeler à manifester et dans le même temps figurer sur les mêmes listes que ceux qui nous exploitent et appeleR au front républicain pour sauver leur place et continuer la même politique ...
LA BARRIERE N A QUE DEUX COTES
LE 12 AVRIL C EST UN APPEL A LA SODOMIE ...