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20 mars . Et maintenant ?

Publie le vendredi 20 mars 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Manifestations réussies. Les syndicats ont tenu leur pari.
Réponse du gouvernement (SOUBIE, FILLON) : RAS !!! On ne bouge pas !
Fin juin 2009 l’ INSEE prévoit 2,9% de récession.
On attend la réunion des syndicats.


Voilà un article trouvé sur le Web dont quelques points sont critiquables mais qui semble une base de réflexion intéressante .

En gras les points-clé pour une lecture rapide


La grève est un moyen, pas un objectif

Aujourd’hui c’est la grève. Le terme « grève générale » n’est pas officiel, mais tous sont invités à y participer. Dans les médias foisonnent les sondages sur le consentement des français, des conseils de transport, et même un guide pour mieux connaître ses droits et ses devoirs lors des manifestations.

C’est au sujet des objectifs de cette grande grève que les médias se font moins prolifiques : en définitive, que va-t-il se passer ? du monde dans les rues, un certain nombre selon la police, deux à trois fois ce nombre selon les organisations. Il y aura des chants, des cris et des slogans drôles ou acerbes. Les rapaces politiques de tous bords se mettront en tête des cortèges, et tenteront de faire croire que le combat du peuple est leur combat.

A la fin des cortèges il y aura ici ou là quelques heurts avec la police, et quelques interpellations musclées, pour rappeler au peuple qui manifeste que l’Etat reste le maître à bord. Les médias et les politiques en seront bien entendus désolés. Ceux de gauche jugeront tout de même cette journée comme une victoire, ceux de droite interpréteront ce mouvement comme une incitation à poursuivre les réformes engagées. Et puis après ?

Après rien. Tout ce petit monde rentrera chez lui, en attendant le prochain mot d’ordre de la prochaine grève, toute aussi inutile que la précédente. Ce petit monde semblera satisfait du sacrifice de sa journée pour la démocratie, sans s’apercevoir que son acte implique par lui-même l’acceptation du système qu’il croit rejeter. La grève et la manifestation sont des actions autorisées par l’Etat car elles forment un exutoire visible et contrôlable des masses. Elles permettent ainsi au peuple de croire en son pouvoir, en même temps qu’elles renforcent la capacité de l’Etat à se porter garant de l’ordre public.

Pour le reste, les choses ne vont en rien changer après cette grève, car pour qu’elle ait du sens il faudrait qu’elle coûte à l’Etat, financièrement parlant. La grève en Guadeloupe n’a été qu’une demi-réussite, car bien que montrant la véritable force du peuple, elle n’a pas réussi à mettre en péril l’équilibre des puissances. Pour qu’une grève parvienne à un résultat, il lui faudrait durer si longtemps qu’elle soit en mesure de faire perdre plus d’argent à l’Etat (et ses bénéficiaires) qu’elle n’en fait gagner. Car il ne faut pas croire : si les impôts servent au bien public, ils servent également au train de vie de nos élus, qui en plus que de toucher un salaire sur les deniers publics, se fait payer pour soutenir des lois réduisant sans cesse les moyens du peuple, et cela tout en s’excluant de ce peuple dont ils sont censés être l’émanation. Si les salariés sont payés si peu, c’est qu’ils servent également de plus-value à ceux qui les exploitent. Les ressources des oppresseurs ne sont fournies que par la force et la bêtise du peuple, qui croit encore les mensonges de ceux qui nous gouvernent.

Le problème est qu’une grève générale et pérenne entrainerait des troubles sociaux si grands qu’elle n’entrainerait que la violence et le chaos ; sans rien changer au système qui est la cause des malheurs humains.

Car cette grève, comme la précédente et sans doute comme la suivante, n’a aucun autre objectif que de dénoncer les systèmes politique et économique. Pour les propositions il n’y a rien.

Ce qu’il faudrait avant tout, avant une grève dure et durable, c’est un projet alternatif cohérent et tout aussi global que la mondialisation capitaliste. Face au nouvel ordre économique mondial il faut définir un nouvel ordre social mondial. Supprimer quelques paradis fiscaux n’est qu’une illusion : s’il n’en restait même qu’un seul, cela reviendrait au même. Le Luxembourg suffirait bien à l’Europe, car en plus que de cumuler les trois secrets (bancaire, judiciaire et fiscal), il centraliserait et sécuriserait ainsi contre certaines actions comme celle lancée par Obama face à la Suisse.

Pour le reste, il faudrait former une sorte de fédération internationale alternative, fédération dont aucun Etat ne serait exclu. Créer des groupes de travail régionaux qui réfléchiraient à un nouvel ordre fondé sur d’autres principes que le monde capitaliste. Partir du principe que l’homme n’est ni bon ni mauvais mais influençable. Si ses comportements sont influençables il est alors possible de lui faire comprendre que notre planète suffit à tous, et qu’il lui faut simplement réfléchir autrement.

Il faudrait déterminer de quoi ce monde à besoin, et qu’elles sont les ressources de ce monde.

Il faudrait réfléchir ensemble à ce que les peuples sont en droit d’exiger et ce qu’il est possible de leur offrir. Réfléchir à un monde sans argent, ou sans banques, ou sans religion, ou sans armes, ou sans pollution. Repenser et revoir tous les théoriciens historiques qui ont planché au cours des âges sur ces questions. Etudier quelles pourraient être les conséquences de changements radicaux de paradigmes sociétaux. Former des théories adaptées à l’homme, et non pas auxquelles l’homme doit s’adapter. Proposer et faire participer tous les véritables intéressés aux problèmes de pénibilité du travail, aux victimes des retraites de misère, aux désirs des patrons, et ainsi dégager les voies d’un changement véritable pour le monde de nos descendants.

Il faudrait être capables de sacrifier volontairement et consciemment notre égoïsme au profit des générations futures, pour être juste en mesure de leur offrir un autre avenir que celui que nous dessinons, et auquel nous participons malgré nous.

Ensuite, et quand tout cela aura bien avancé, nous pourrons faire la grève. Une grève pacifique et en pleine conscience de notre force, la force de celui qui sait pourquoi il agit.

caleb irri

http://calebirri.unblog.fr/

Messages

  • Oui, il est nécessaire de clarifier l’objectif ou les objectifs de la grève. Et il est indispensable que ce soient les travailleurs eux-mêmes qui le fassent et non pas toujours laisser le soin aux directions syndicales d’élaborer des plate-formes de revendications, bien timorées au final.

    Par contre, s’il faut attendre de s’être mis d’accord sur l’ensemble des questions que suggère l’auteur de l’article, la prochaine grève n’est pas pour demain, ni après-demain.

    Autant un conflit social doit avoir des revendications sociales comme objectif, mais il me semble que les revendications sociétales viendront ensuite , au cours de la lutte, où les travailleurs prendront collectivement la mesure de ce qu’il faut vraiment changer pour gagner définitivement, et ne pas se contenter de quelques réformes qui seront remises en question à terme par les politiques.

    Je ne crois pas que des revendications sociétales doivent être antérieures à un conflit d’ampleur nationale, elles le deviendront, justement, grâce au conflit me semble t-il.

    Jak

  • Le 19 ,le fait crutial fut la presence massive des ouvriers en lutte de Continental venus en car express apres leur manif matinale ( 10 km a pied) en rassemblant derriere eux la totalité de leur zone industrielle.

    Qui a Paris a discuté de leur lutte et des perspectives immediates d’ensemble,si personne n’en a et tant qu’il n’y en a pas , pas de debat possible,pas de jonction en vue.

    Ils etaient la pointe avançée du mouvement de colere,ils avaient un debut de determination et soucis d’ensemble et l’ont prouvé par leur longue marche mobilisatrice, mais apres la manif ,ils sont rentrés aussi isolés qu’en arrivant. ? ...

    cherche base de classe vivante desesperemment...

    Cher(e)s camarades si une telle base existait en continu ,croyez vous qu’elle aurait été passive lors de la reunion intersyndicale du 20 mars ,elle aurait envahi les locaux et imposée ses vues.

    Mais comme elle n’existe pas encore on a ce qu’on a...