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2011, 2012... et la suite, il y aura un après la présidentielle...
Publie le jeudi 17 février 2011 par Open-Publishing15 commentaires
Par Henri Malberg, membre de la direction du PCF de Paris.
Les choses vont dans tous les sens, le doute et l’espoir, l’envie de tout renverser et la crainte devant l’inconnu. Or il y a du nouveau.
Par exemple, l’Humanité du 11 janvier en témoigne. À la question : faut-il fixer par la loi un salaire maximal, notamment pour les dirigeants des grandes entreprises, les Français sont 75 % à répondre nettement « oui ». Ils sont 84 % à gauche et 58 % chez les sympathisants de l’UMP. Quand a-t-on vu cela ?
Une conscience politique chemine, dans le vaste monde du travail et même au-delà du clivage gauche-droite. Une majorité de la France cherche une réponse politique et met en cause, sur des points essentiels, le système lui-même. Il y a un très fort sentiment que tout fout le camp et qu’il faut faire quelque chose.
Les 7 millions de manifestants de l’automne dernier sont toujours là avec leur colère et leurs attentes. Comment ne pas remarquer aussi le grand retour des intellectuels et de la pensée critique ? En France, ceci est toujours capital. On le voit, en lisant nombre de livres, l’Humanité et l’Humanité Dimanche, et souvent des articles dans la presse et les revues. On voit apparaître, réapparaître, des débats de fond sur la justice sociale, les classes et la lutte des classes, l’avenir de la société, l’économie capitaliste et le marché, l’État, la libre circulation des capitaux et des marchandises, les nationalisations…
Le besoin de réformes radicales est dans l’air du temps. La sauvagerie d’un capitalisme déchaîné devient insupportable. Il y a comme un souffle d’abolition des privilèges. Pour les communistes, c’est un grand encouragement. L’idéologie dominante se lézarde. Il est possible, plus que depuis longtemps, de combattre pour une politique nouvelle qui fasse des besoins du peuple et de la société l’objectif fondamental de la politique. L’heure des réformes profondes à l’image de ce qu’on a vu avec le programme du Conseil national de la Résistance sonne de nouveau (d’où l’événement Hessel). Il faut des basculements de cette nature. Notre pays – comme d’autres dans le monde – cherche le renouveau. En 2012 et dans les années qui suivent, le peuple peut reprendre la main.
Les communistes sont décidés à jeter toutes leurs forces dans la bataille pour chasser de l’Élysée Sarkozy et l’oligarchie financière. Ils feront tout pour que se dégage une majorité décidée à porter les réformes et les objectifs d’une nouvelle politique. C’est le cœur de leur combat aujourd’hui, pour 2012 et pour toute la période qui viendra après. Car il y aura aussi un après.
Est-ce que cela est facile ? Non. Le pouvoir organise farouchement la contre-offensive. On le voit avec la mise en scène de la démagogie de Marine Le Pen, la reprise en main de la droite, la désastreuse campagne contre les partis politiques, et les tentatives de museler tout ce qui résiste. C’est vrai contre le mouvement social. C’est vrai dans les médias, la magistrature et même la police, et l’administration.
Dommage que, pour l’heure, le Parti socialiste n’exprime pas clairement une politique de changement favorisant le rassemblement majoritaire de toute la gauche et des républicains. Mais là aussi le débat n’est pas clos. Le Parti socialiste est au carrefour. Tout le monde est au carrefour, les Verts, le NPA, le Front de gauche aussi.
La stratégie du Front de gauche choisie par le Parti communiste se veut une contribution au changement du rapport de forces politique dans le pays et dans la gauche. La question du candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle fait débat. Il y a la candidature d’André Chassaigne et celle de Jean-Luc Mélenchon. D’autres se présentent. Aucune ne va de soi pour l’ensemble des partenaires. Et il faut prendre au sérieux le souci légitime des communistes – et pourquoi pas d’autres formations – de ne pas effacer ce qu’ils représentent. Toute démarche en ce sens affaiblirait dangereusement tout le Front de gauche et pourrait casser l’élan nécessaire.
Or voici que la presse se déchaîne. Le journal le Monde a trouvé une formule : « Mélenchon réalise une OPA sur le Parti communiste moribond. » D’autres ont parlé de : « La fin de l’histoire pour le PCF. » Ils prennent leur désir pour la réalité. Ces formules, à l’évidence, sont un piège tendu aux communistes, mais aussi à leurs partenaires. Elles peuvent également servir d’un avertissement salutaire à ne pas tomber dans ce jeu. Le Parti communiste est une des grandes formations politiques du pays. Il n’est pas « opéable ». Moins que jamais en ce moment, où le capitalisme montre sa limite historique, ce qui est plus qu’encourageant pour les communistes, dont la raison d’être est de changer cette société.
La gauche, en France, est faite de différences, dans la durée. Ici chacun a son histoire, sa culture, son organisation, son influence. Leur rassemblement peut devenir une force motrice. Elle est multipliée quand l’unité progresse dans le respect mutuel et l’indépendance de chacun. Dans la longue mémoire d’une nation comme la nôtre, la condition du succès, c’est la loyauté, entre les formations et dans le rapport au peuple. Il ne s’agit pas seulement d’éthique, mais de politique. Les forces se mobilisent quand elles sentent nettement cela. C’est comme cela qu’on va loin et qu’on gagne.
Tout cela, pour dire l’importance du débat démocratique qui a lieu en ce moment sur ces questions chez les communistes. Sachant en même temps, on le voit un peu partout, que le peuple n’attend pas forcément les échéances électorales pour donner des coups de boutoir qui changent la donne.
Henri Malberg
Messages
1. 2011,2012...et la suite, il y aura un après la présidentielle..., 17 février 2011, 17:46, par yapadaxan
Mince ! Les peuples feraient-ils aussi la révolution ?
D’autant que s’il y a un après 2012 il y a un avant 2012. Aussi serait-il sage, au cas où des mouvements sociaux de grande ampleur venaient à s’immiscer dans le calendrier, de ne point freiner la dynamique pour appeler à attendre les... élections.
Souvenons-nous, camarades, du temps du programme commun : attendez la Gauche au pouvoir.
On a attendu. On a vu.
1. 2011,2012...et la suite, il y aura un après la présidentielle..., 17 février 2011, 17:47, par yapadaxan
non pas : venaient, mais : viendraient.
2. 2011,2012...et la suite, il y aura un après la présidentielle..., 17 février 2011, 17:58, par Roquet
"Ici,chacun a son histoire",dis-tu.Que je sache,le Parti de Gauche de Mélenchon n’a pas d’histoire,sauf celle d’être brusquement surgi pour donner l’opportunité à la direction du PCF de faire un pas de plus vers la dilution-disparition initiée par la mutation Hue.Cela dit simplement pour que les communistes,invités à réfléchir,réfléchissent à partir de données exactes.Fraternellement.Roquet
3. 2011,2012...et la suite, il y aura un après la présidentielle..., 17 février 2011, 17:58
Allez, je parie qu’il le fera d’ici 2012 ! Ou au moins qu’il fera semblant, de façon à permettre à ses soutiens de le rejoindre sans avoir l’air de trop se renier et sans que cela heurte trop leur base militante.
C’est une façon assez claire d’illustrer la différence d’analyse entre PCF et NPA, et leurs stratégies divergentes :
Nous on pense que le carrefour, ça fait longtemps que le PS l’a dépassé (1983 ?), qu’il n’a pas pris la bonne route et qu’il ne fera pas demi-tour.
Et on pense que le PCF se trompe en pensant que le PS est au carrefour et qu’il y a éventuellement encore quelque chose de positif à tirer d’une alliance avec lui.
Chico
1. 2011,2012...et la suite, il y aura un après la présidentielle..., 17 février 2011, 18:02
Précision :
et qu’il y a éventuellement encore quelque chose de positif pour les travailleurs à tirer d’une alliance avec lui. (car cette alliance est sans aucun doute positive pour conserver des positions institutionnelles)
2. 2011,2012...et la suite, il y aura un après la présidentielle..., 17 février 2011, 18:21, par JdesP
Il y a une aspiration populaire à créer l’unité à gauche pour contre balancer l’influence du PS. Pourquoi n’arrivons-nous pas à nous y engager ? Ai-je peur d’être bouffé par Mélenchon et finir une fois de plus dans le vote "républicain" du second tour ? Oui, si le scénario écrit par certains Camarades de la Direction du PCF se déroule comme prévu par eux. Non si je suis déterminé à refuser ma voix quoiqu’il arrive, si le rapport de forces nous est défavorable. Et je suis déterminé : le Front de Gauche, peut-être, au premier tour mais il ne m’aura pas au second tour, sans qu’il y ait du concret au bout en faveur de nos intérêts de classe. L’Histoire ne se fait pas sans luttes ni sur une ou deux élections, et si ce régime pourri persiste, c’est qu’une majorité s’en satisfait encore..
4. 2011,2012...et la suite, il y aura un après la présidentielle..., 17 février 2011, 18:32
Tant que nous croirons et participerons aux élections, nous ne nous tirerons pas de ce merdier !
5. 2011,2012...et la suite, il y aura un après la présidentielle..., 17 février 2011, 19:41
Ils faut arreter de parler de la gauche en y incluant le PS, le PS n’est pas a gauche (voir la longue liste de trahison ) la question est : ou est le PC ? Les militants ont de plus en plus de mal d’avaller des couleuvres pour que certain gardent leur siege...pour financer le parti parait-il ! Le PC devra choisir son camp pour 2012, perso je crois qu’il resignera avec le PS, alors j’espere que la revolution commencera par un "puch" des militants qui mettrons a la porte leur direction corrompu et qu’il reconstruiront un PC digne de ce nom !
6. 2011,2012...et la suite, il y aura un après la présidentielle..., 17 février 2011, 21:54, par richard PALAO
" la vieillesse est un naufrage " et moi qui ait 63 balais ça me fout la trouille quand je vois le camarade MALBERG avec tout le respect que je lui doit pour sa vie militante , écrire que notre avenir dépend du FDG ...
1. 2011,2012...et la suite, il y aura un après la présidentielle..., 17 février 2011, 22:35, par JdesP
Le PS n’est pas un parti de Gauche : à chaque étape délicate de notre histoire, il a trahi ceux qu’il disait représenter : 39-45, interdiction du PCF, pleins pouvoirs à Pétain, départ précipité à Alger, retour avec les FFI en 44...) 1954-58-62, guerre d’Indochine, Guerre d’Algérie et pleins pouvoirs à De Gaulle, 1968, personne sauf le PSU de Rocard l’énarque qui "voulait" faire la Révolution, 1983 tournant libéral de "l’Union de la Gauche, coalition électoraliste avec élimination achevée du PCF comme parti du changement révolutionnaire etc. Et l’Europe libérale, les privatisations de Jospin en 1997 qui faisait dire que la "Gauche" a plus privatisé que la Droite. C’est fini, je ne voterai plus socialiste parce que ça aggraverait notre cas. Si Le Pen avait une chance, je remercierais encore nos amis socialistes, d’avoir poussé avec Sarkozy et ses sbires, notre pays dans cette déchéance.
Je me ferai enfin plaisir : le Front de Gauche aux élections seulement, et au premier tour et j’en ai terminé avec la "discipline républicaine" qui me faisait voter avec candeur jusqu’ici pour l’oligarchie de l’UMPS.
2. 2011,2012...et la suite, il y aura un après la présidentielle..., 18 février 2011, 08:15
On peut toujours affirmer, sur l’air des lampions, que le PS n’est pas à gauche. Sauf que l’important c’est de constater comment les prolos comprennent cette affirmation ; hors, plus on insiste dans cette direction et plus ils traduisent : boutique, boutique PC, boutique NPA.. ;etc et les intérêts boutiquiers ne les intéressent pas, et le ne suis pas sûr qu’ils aient complètement tord.
Alors, la question qu’il convient de se poser c’est : Pourquoi tant de prolos, y compris mon voisin de taf ou de logement, qui a autant de pb que moi pour vivre décemment, continue de voter pour un parti qui, dans le meilleur des cas ne changera que l’emballage de la politique réactionnaire ? Et la réponse tombe automatiquement. Puisque les autres sont si divisés qu’il ne peuvent rien changer, changeons, au moins, l’emballage. Voilà le contenu politique de l’essentiel du vote PS !
Je ne vois pas comment, en dehors du Front de Gauche, on peut résoudre cette équation qui, en fait, n’est rien d’autre que la version actuelle du commandement éternel "prolétaires unissez-vous !" de Marx.
3. 2011,2012...et la suite, il y aura un après la présidentielle..., 18 février 2011, 10:34
Si la vieillesse est, parfois, un naufrage, la division est TOUJOURS une calamité pour les prolos....
7. 2011,2012...et la suite, il y aura un après la présidentielle..., 18 février 2011, 10:16, par kounet
Le PS n’est plus de gauche depuis longtemps, il n’y a rien à attendre de cette oligarchie .Je ne voterai jamais pour eux ni pour aucun parti qui s’y rallierait .Les choses doivent etre bien claires .
La lutte des classes est bien réelle, mais de compromissions en syndicats de négociateurs, ce sont les riches qui la gagnent, ça devrait poser un sacré problème à tous ceux qui se pensent à gauche . Je pense souvent que tous ces gens préfèrent leur fauteuil à un véritable changement .
Pour les retraites, il y avait du monde dans les rues...personne n’a appelé à l’arrèt total des activités, c’était pourtant la seule façon de faire reculer ces crétins .Quand la production s’arrète, on touche au porte-monnaie et ils n’aiment pas du tout .
Je ne suis hélas pas la seule sur ces positions .
Vous ne voyez pas que les votes ne font rien à la chose ?Qui demande qu’une élection soit annulée lorsqu’il y a 50% d’abstentions ? Je cherche...
1. 2011,2012...et la suite, il y aura un après la présidentielle..., 18 février 2011, 22:42
Quand on parle de la carrière politique de Franco : 40 ans, Salazar, puis Caetano encore plus, Ben Ali : 30 ans, Moubarak autant, Kadhafi encore plus :... Regardons notre "personnel politique" toujours le même, malgré les guerres. Tous les kollabos et autres "élites" des années 30 et40 se retrouvent aux affaires par le biais de leurs enfants et petits enfants. Ils profitent largement des richesses de notre pays et du "sang" de l’ouvrier.
Certains commencent à droite et finissent à "gauche" , le PS en est truffé. Il en est un européiste, ancien conseiller de Chaban-Delmas qui fut premier ministre UDR (on dirait aujourd’hui UMP) qui adhéra au PS avec sa fille qui en est aujourd’hui premier secrétaire et qui se fit parachuter à Lille.
Qu’espérer du PS avec une Guigou, un Delanoé, un DSK et autre Lamy ou Fabius... qui frayent sans problème avec les affaires ou et avec des dictatures qui règnent sur des populations exangues.
Sans compter les autres qui sortiront de leur cachette dénoncés par leurs camarades et amis de Droite.
8. 2011, 2012... et la suite, il y aura un après la présidentielle..., 18 février 2011, 22:28, par Cop
l’après, le pendant et l’avant, c’est de préparer aux affrontements qui continuent et qui viennent.
Au delà des divergences c’est ce travail là qu’il s’agit de défendre et développer
qu’un gouvernement de gauche vienne ou un gouvernement de droite, c’est l’arrière plan d’une classe qui sera mobilisée ou pas sur ses objectifs qui fera la difference.
+ que des branlettes électorales (où d’ailleurs on doit choisir les plus radicaux) c’est bien ce travail en commun de construction et reconstruction des organisations des travailleurs sur les objectifs concrets et réels qui importe.