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Le vendredi 19 septembre 2003.
30 petits rats à l’Opéra
Compte-rendu et point de vue de l’action à l’Opéra du 19/09
http://coordination5962.pieddebiche.fr.eu.org/article.php3?id_article=145
1 Récapitulatif
2 Point de vue
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1 Récapitulatif
9h00 : ce matin : 30 personnes prennent le café dans des cafés dissiminés
autour de l’opéra.
9H30 : ces 30 mêmes personnes se retrouvent à l’arrière de l’Opéra, sonnent,
entrent, montent à l’étage, envahissent les balcons, y accrochent des
banderoles. Les intermittents sont en colère, les intermittents veulent
défendre la culture, les intermittents sont les "petits rats de l’opéra".
11 h 00 : des intermittents, des ouvriers d’Altadis et de Lever/Coventry
s’installent sur les marches de l’Opéra alors que le directeur de cabinet de
Mme Aubry vient parlementer avec les "envahisseurs", conversation houleuse -
la coordination commence à les agacer. La presse nationale est dans les
murs, les représentants des structures culturelles sont dans les murs.
12H10 : "Martine à l’Opéra". Elle discute dans un premier temps sur le
perron avec les ouvriers d’Altadis et Lever (son 1er adjoint prendra la
relève pendant plus d’1/2 heure), elle rentre quelque peu énervée, rappelle
qu’elle soutient depuis longtemps le mouvement des intemittents, qu’elle l’a
déjà dit, qu’elle nous a déjà entendus ... La coordination lui demande de
faire savoir officiellement qu’elle est contre le protocole d’accord du 26
juin.
Dans la grande salle, devant un parterre bien rempli, Martine Aubry se
positionne clairement contre le protocole d’accord du 26 juin, affirme son
soutien à la lutte des professionnels du spectacle vivant et de
l’audiovisuel, précise que les assises proposées par Jean-Jacques Aillagon
ne pourront se faire sans le retrait du-dit protocole. Ivan Renar, 1er
Vice-Président du Conseil Régional, prend le parole et va dans le sens de
Martine Aubry.
Stéphane Titelein, au nom de la coordination, fait entendre notre colère,
nos craintes et nos déceptions face à la politique culturelle que nous
prépare le gouvernement actuel - fait résonner notre détemination de ne pas
laisser l’art et la culture se réduire comme peau de chagrin - réclame le
droit de vivre dignement et décemment de nos métiers, comme pour chaque
citoyen, comme pour nos compagnons de lutte de toutes ces usines fermées qui
n’ont pas eu le droit d’entrer avec nous à l’Opéra (comme quoi tout le monde
n’a pas le droit de l’accès à l’art).
Chacun est applaudi chaleureusement, le champagne coule à flots, les
canapés foie gras/pains d’épice sont succulents, le directeur de cabinet de
Martine Aubry aime finalement bien les intermittents. On avance, tout
doucement, mais on avance. La veille, au Conseil général du Pas de Calais un
certain nombre d’élus locaux, venus à la signature d’une convention avec
Lille 2004, ont pris conscience de leur poids dans la vie culturelle et vont
faire signer une motion par leur commune contre le protocole.
Par ailleurs Monsieur Martineau ne retire pas sa plainte et certains
d’entre nous vont continuer à être convoqués au commissariat et verront leur
domicile perquisitionné... Mais on avance. Prochaine étape : qu’est ce que
signifie, dans le contexte actuel, une capitale européenne de la culture ?
qu’est ce qu’on veut en faire ? Le résultat de l’action de ce matin est
satisfaisante - La situation de l’art et de la culture est affligeante Nous
aurons d’autres rencontres avec Martine et Didier
2 Point de vue
Compte-rendu succint et non exhaustif de "l’Opération funky"
C’est à 9 heures 35, heure locale que trente personnes sans invitation
empruntent derechef la porte de derrière pour pénétrer à l’intérieur de
l’Opéra de Lille .
Objectif de l’action, baptisée « Opération funky » :
Perturber le cours normal de la Conférence de presse / Ouverture de saison
de l’édifice remis à neuf ou presque. L’action menée par la Coordination des
professionnels de la création Nord-Pas-de-Calais vise bien évidemment à
faire parler de nous « (Les petits rats de l’Opéra, c’est nous ! ») mais
aussi à inviter les propriétaires du lieu - la mairie - à se manifester
significativement pour le retrait du Protocole d’accord concernant le régime
d’indemnisation des intermittents du spectacle.
Bientôt, après quelques menus travaux de déco (Banderoles et pancartes),
afin de rendre la façade relativement austère de l’Opéra un peu plus
« funky », les participants à l’action reçoivent la visite un peu inquiète
de représentants de Mme la Maire de Lille, venus pour tâter le terrain.
De son côté, la police ne chôme pas, et bien que non appelée par l’équipe de
l’Opéra, met en place un petit dispositif, au cas où les choses tourneraient
mal : Pandores en civil, RG, BAC et commissaires s’éparpillent sur la place
tandis que 5 cars de CRS se postent à proximitéŠ
A 11h20 arrivent de nouveaux renforts de notre côté, dont une importante
délégation d’ouvriers en lutte des usines Altadis et Lever, maintenus à
l’extérieur (Ils ne pourront rentrer malgré nos demandes répétées).
Enfin, après d’âpres négociations, nous obtenons ce pourquoi nous sommes
venus : Prise de position sur le mouvement de Mme Martine Aubry, Maire de
Lille qui demandera, en ouverture de la conférence, l’abrogation du
protocole d’accord, puis temps de parole. Précieux temps de parole qui nous
permettra de répondre au triste sire Monsieur Martineau, directeur de la
DRAC (Que l’on peut voir actuellement à l’affiche dans le rôle du méchant
dans « L’affaire de l’agenda perdu ») et ardent défenseur du protocole
approuvé par son supérieur Monsieur Aillagon.
Nous eûmes enfin l’occasion de nous restaurer ensuite au cocktail qui
suivitŠ
La lutte continueŠ
La coordination des professionnels de la création Nord/Pas de Calais