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35 heures, participation, loyers : Sarkozy veut créer un nouveau choc de confiance
Publie le vendredi 30 novembre 2007 par Open-Publishing2 commentaires
de Cornudet Cécile
Pour le président de la République, qui intervenait hier soir à la télévision, les salariés doivent pouvoir échanger de la réduction du temps de travail contre du salaire et débloquer leur réserve de participation. Les loyers vont être indexés sur les prix et les cautions encadrées, voire supprimées.
Les Français n’attendent pas que je distribue des cadeaux de Père Noël car ils savent bien qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses. » D’une phrase choc, le chef de l’Etat a illustré la philosophie de ses annonces hier soir en faveur du pouvoir d’achat : seul le travail peut permettre d’améliorer le niveau de vie. Tout au long de sa prestation télévisée de 45 minutes, il s’en est tenu au « travailler plus pour gagner plus ». Les salariés aspirent-ils à être mieux payés ? « Je n’ai pas le pouvoir d’augmenter les salaires », a répondu le président. En revanche, il a proposé d’échanger de la réduction du temps de travail contre du revenu, en reparlant d’assouplir les règles du travail dominical et en allant encore plus loin dans la remise en cause des 35 heures. Les entreprises qui le voudront pourront ainsi relever leur durée du travail « en contrepartie d’augmentations de salaires », à la simple condition d’obtenir un accord majoritaire de leurs syndicats. C’est la généralisation de ce qu’était parvenue à faire, mais à moindre frais salarial, l’entreprise Bosch. Nicolas Sarkozy a aussi annoncé que les salariés du privé pourront demander directement à leurs entreprises le paiement des jours de réduction du temps de travail (RTT) non pris. Cette disposition s’appliquera à compter du 1er janvier et, selon nos informations, devrait être étendue aux jours cumulés sur les comptes épargne temps. Bien décidé à mettre la pression sur les employeurs, le président a répété vivement que les allégements de charges seraient supprimés pour les entreprises qui ne négocieront pas sur les salaires. « Pour donner du pouvoir d’achat, il faut réhabiliter le travail », a-t-il insisté.
Pas à la hauteur des attentes C’est un autre revenu de l’activité qu’il mobilise : les réserves de participation. Elles pourront être débloquées pendant un an, en franchise d’impôt et à hauteur de 10.000 euros. C’est la réplique de ce qu’il avait fait voter en 2004 lorsqu’il était ministre de l’Economie et des Finances. Pour ne pas laisser les revenus du travail s’engloutir dans le logement, le chef de l’Etat a encore annoncé une réforme de l’indexation des loyers, qui seront désormais alignés sur le coût de la vie. Associant les prix à la consommation, le coût des travaux et celui de la construction, l’actuel indice de référence était, à fin octobre, en hausse de 2,8 % sur douze mois. Sources de nombreux abus, les cautions seront par ailleurs ramenées à un mois de loyer. Après trois semaines de brain-storming, les annonces d’hier soir ne seront sans doute pas à la hauteur des attentes de ceux qui espéraient vite des espèces sonnantes et trébuchantes, ou des baisses de prix rapides. La CFDT et la CGT ont fait part de leur déception. Nicolas Sarkozy avait pourtant pris grand soin de ménager les partenaires sociaux, leur offrant même de négocier, mi-décembre, l’agenda social de 2008. Mais l’essentiel pour lui était, six mois après son élection, de maintenir le cap et le rythme des réformes, qui, loin d’être ralenties par les secousses que vient de subir le pays sur les régimes spéciaux de retraite et la carte judiciaire, vont être accélérées. Dans son esprit, ces réformes créeront la croissance donc le pouvoir d’achat de demain.
Le président, qui voit pour la première fois sa cote de confiance passer sous les 50 % (à 49 % pour TNS-Sofres-« Figaro Magazine »), poursuit la stratégie qui lui avait jusque-là réussi : il tente de conjuguer volontarisme réformateur et un certain réalisme social qui le conduit à privilégier le dialogue. En clair, il veut montrer que l’épreuve du pouvoir le conduit à une forme de sagesse qui n’entame en rien l’activisme qui a fait sa popularité. Avec l’espoir que les mesures annoncées hier provoqueront enfin ce choc de confiance qui lui fait défaut depuis la rentrée et « remettront du carburant dans l’économie ».
Messages
1. 35 heures, participation, loyers : Sarkozy veut créer un nouveau choc de confiance, 30 novembre 2007, 11:56
L’hypnose commence à ne plus faire d’effet.
L’illusioniste fatigue son monde.
Margue
2. 35 heures, participation, loyers : Sarkozy veut créer un nouveau choc de confiance, 30 novembre 2007, 14:13
Quoi ? Sarkozy n’est pas le Père Noël ? Merdalors ! Pour qui j’ai voté ?
Au moinsj’aurais appris un nouveau mot !