4 ESCADRONS DE GENDARMES SUPPLEMENTAIRES SONT PARTIS AUX ANTILLES

La ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie estime nécessaires ces forces supplémentaires pour "lutter contre les violences urbaines". Elles rejoindront la Guadeloupe mercredi soir.

La ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie a annoncé, mercredi 18 février, que "quatre escadrons de gendarmes mobiles" allaient rejoindre la Guadeloupe le soir même, après la mort d’un syndicaliste tué par balles à Pointe-à-Pitre.

La ministre a annoncé ces renforts devant la presse, à l’issue d’une réunion qu’elle a tenue avec le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer Yves Jégo, les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie, le directeur central de la Sécurité publique et le directeur de la Sécurité civile.

Selon elle, il y a en Guadeloupe "une évolution de la situation qui appelle une évolution de notre action". "Il ne s’agit plus simplement d’encadrer des manifestations et de prévenir des troubles, mais nous devons aussi lutter contre des violences urbaines", a-t-elle expliqué.

Un escadron représente "70 militaires sur le terrain", a précisé le général Roland Gilles, directeur général.

Avant l’arrivée de ces quatre nouveaux escadrons, les forces de sécurité intérieure en Guadeloupe représentaient 1.000 gendarmes et 993 policiers, tandis qu’ils sont 1.000 policiers et 850 gendarmes en Martinique.

MAM ne tolèrera "ni pillage ni exaction"

Michèle Alliot-Marie a par ailleurs affirmé mercredi à l’Assemblée nationale que "les pillages, les violences contre les personnes, les exactions ne sauraient être tolérés et ne le seront pas" aux Antilles, après la mort d’un syndicaliste tué par balles à Pointe-à-Pitre.
La ministre, qui s’exprimait lors de la séance des questions au gouvernement, a relevé que, "si chacun a le droit légitime à s’exprimer, y compris dans le cadre de manifestations, ce droit ne saurait en aucun cas, porter atteinte à la sécurité des personnes ou à la paix publique".
"Ces violences n’ont rien à voir avec le droit légitime à manifester", a-t-elle estimé.

"Véritables violences urbaines"

Selon la ministre, "le climat en Guadeloupe est marqué d’une part par des revendications salariales, des insatisfactions sociales, des tensions sociétales et, d’autre part, depuis peu, par les actions d’un certain nombre de petits groupes qui s’apparentent à de véritables violences urbaines".
"Les pillages, les violences contre les personnes, les exactions, ne sauraient être tolérées et elles ne le seront pas", a-t-elle assuré.
Selon elle, les solutions aux difficultés "ne peuvent se trouver dans des affrontements, elles ne peuvent résulter que de l’aboutissement des négociations qui sont engagées".

"Manque de moyens et d’effectifs"

Deux syndicats de police avaient déploré mercredi un "manque de moyens et d’effectifs" des forces de l’ordre aux Antilles, dont des membres ont été blessés ou victimes de violences ces dernières heures.
Dans des communiqués, l’Unsa-police (2er syndicat de gardiens de la paix) et le Syndicat général de la police (SGP-FO, 3e syndicat) avaientdénoncé ces violences.

Le premier avait déclaré qu’il ne "manquerait pas d’informer" la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, de "l’insuffisance des moyens humains et matériels" des forces de l’ordre et des "risques de représailles" dont elles pourraient être l’objet aux Antilles.

"Depuis plusieurs mois, le SGP-FO avait multiplié les avertissements aux autorités sur le climat tendu aux Antilles", avait dit le second, "plus particulièrement de la Guadeloupe", évoquant "le manque d’effectifs policiers pour faire face à ces tensions".

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