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50.000 manifestants, ont manifesté à New Delhi contre la visite de George W. Bush
Publie le jeudi 2 mars 2006 par Open-Publishing1 commentaire

Quand Bush courtise New Delhi
Inde . Le président américain entame aujourd’hui une visite en Inde, en vue de développer le "partenariat stratégique". Il se rend ensuite au Pakistan.
En se rendant cette semaine en Inde et au Pakistan, le président américain met en avant les nouvelles données stratégiques de Washington pour le sous-continent indien. « Dans cette région vitale, les défis sont grands et les opportunités sans précédent », relève le chef de la Maison-Blanche. À New Delhi, où il arrive aujourd’hui pour une visite de trois jours, George Bush espère consacrer le rapprochement américano-indien et sceller la récente alliance stratégique entre les deux pays. Selon Bush, qui ne fait pas mystère de vouloir considérer l’Inde comme un contrepoids à la Chine, les relations entre les États-Unis et l’Inde n’ont "jamais été meilleures".
En constant progrès ces dernières années, ces relations reposent sur un changement de cap de part et d’autre. Washington se rapproche de New Delhi au détriment d’Islamabad, allié jugé trop ambigu dans la lutte contre le terrorisme, pour une coopération accrue, tant sur le plan économique que dans des domaines sensibles de haute technologie. Le nouvel axe des relations se fonde notamment sur l’accord de partenariat nucléaire passé en juillet 2005, prévoyant que Washington fournisse à New Delhi la technologie nucléaire civile ainsi que du combustible pour ses réacteurs, à condition que les Indiens séparent leurs installations nucléaires militaires des civiles et permettent des inspections de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) dans ses centrales civiles. Cela marquerait « la fin du régime d’interdiction (de coopération) technologique nucléaire qui prévaut depuis trente ans », résume Arundhati Ghosh, ex-représentante de l’Inde à la Conférence sur le désarmement. Puissance nucléaire déclarée depuis 1998, l’Inde n’est pas signataire du traité de non-prolifération (TNP) et ne peut accéder au marché nucléaire civil ni obtenir l’assistance du groupe de fournisseurs du nucléaire (NSG), qui compte 42 pays. De plus, une loi américaine interdit l’exportation de technologies pouvant aider le programme nucléaire d’un pays n’ayant pas ratifié le TNP. George Bush s’est engagé à faire lever ces hypothèques, tant du côté international - et Chirac a promis la même chose - que du côté du Congrès américain.

Les propositions de Bush sont tentantes pour l’Inde, qui aspire à une reconnaissance sur la scène internationale et, qui plus est, a d’énormes besoins énergétiques. Aujourd’hui, elle importe 70 % de ses besoins en pétrole et seuls 3 % de ses besoins en énergie proviennent du nucléaire. Avec une croissance de 8 % et une demande énergétique qui devrait augmenter annuellement de 5 %, selon Tata Energy Research, le nucléaire est considéré comme la meilleure réponse à ses besoins.
Mais, à la veille de l’arrivée de Bush, le gouvernement indien ne s’est pas encore prononcé sur la demande de contrôle de l’AIEA. Il doit faire face à une sérieuse opposition interne liée à la montée des inquiétudes concernant les pressions américaines sur l’Inde, laquelle a dû revoir son partenariat traditionnel énergétique avec Téhéran au cours de la crise actuelle du nucléaire iranien. New Delhi a ainsi voté en février le renvoi de cette crise devant le Conseil de sécurité de l’ONU, suscitant de nombreuses interrogations au sein des forces de gauche indiennes sur les raisons profondes du partenariat stratégique indo-américain.
D. B.
http://www.humanite.presse.fr/journal/2006-03-01/2006-03-01-825187

Messages
1. > 50.000 manifestants, ont manifesté à New Delhi contre la visite de George W. Bush, 2 mars 2006, 19:39
Bush devrait ce jour-là se recueillir devant le monument de Ghandi à Rajghat (lieu de crémation de Ghandi).
D’après Arundhati Roy* :
"/… Il n’est pas le seul criminel de guerre qui a été invité par le gouvernement indien à déposer des gerbes à Rajghat. (Récemment il y a eu le général Than Shew dictateur de Birmanie.) Mais lorsque Bush déposera les fleurs sur cette merveilleuse dalle de pierre polie, des millions d’hindous serons ébranlés. Ce geste symbolisera du sang versé sur la mémoire de Ghandi ."
Et elle a rajouté :
" Le gouvernement, la police et la presse pro patronale feront tout pour minimiser notre indignation. Rien de ce que diront les journaux sur "les heureuses nouvelles" ne pourra changer qu’à travers toute l’Inde, des plus grandes villes jusqu‘aux plus petites bourgades, dans les lieux publics et les foyers privés, Georges.W.Bush, le cauchemar mondial incarné, celui qui occupe la présidence des États-Unis d’Amérique, n’est pas le bienvenu. "
Arundhati Roy
Écrivain et activiste indienne,
Prix de la Paix Sydney 2004
pour son travail sur les campagnes sociales.
Esteban