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50 milliars de dollars détournés par l’ex patron du Nasdaq

Publie le dimanche 14 décembre 2008 par Open-Publishing
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"Les places boursières n’avaient jamais connu un tel scandale. L’ex-patron du Nasdaq, Bernard Madoff, a détourné 50 milliards de dollars. Fonds spéculatifs, millionnaires aux Etats-Unis et en Europe… la liste de ses clients floués s’allonge. BNP-Paribas est citée.

BERNARD L. Madoff, ce nom fait trembler Wall Street et
toutes les places financières mondiales. L’ancien patron Bdu Nasdaq, interpellé à New York, puis relâché sous caution avant-hier,
est responsable d’une fraude boursière re- cord d’un montant estimé à 50 milliards de dollars. Depuis hier, les noms des clients de son fonds d’investissement ruiné commencent à être connus. Les
pertes sont colossales.

La Suisse et l’Espagne frappées de plein fouet. Dans le peloton de tête
des investisseurs lessivés : Fairfield Green- wich Group avec 7,5 milliards de dollars, suivi par Kinsgate (2,8 milliards de dollar), l’Union bancaire privée suisse (1 milliard de dollar). A Genève, la Benedict Hentsch a confirmé un trou de 48 millions et un nombre encore inconnu d’établissements financiers suisses aurait perdu la bagatelle
de 5 milliards.

En Espagne, selon l’agence Blomberg, la perte totale atteindrait les 3 milliards, dont la banque de Santander, premier établissement du secteur bancaire espagnol.

A Madrid, c’est la panique chez les plus grandes fortunes espagnoles qui ont placé, selon les analystes financiers, 500millions
d’euros chez le gérantMBCapital Advisor, lui-même client de Madoff.

A Tokyo, c’est la prestigieuse Nomura Holdings qui est plombée.

Incertitudes en France. Le « Wall Street Journal » a cité hier le nomdeBNP- Paribas, comme ayant placé des fonds
chez Madoff, sans précision de montant. Les représentants de la banque française étaient injoignables hier pour confirmer ou non cette information. Aux Etats-Unis, les riches pigeons commencent à se faire
connaître, le propriétaire de l’équipe de base-ball des Mets, des retraités fortunés, membres du même club de golf de Palm Beach (Floride) que Madoff, la respon-sable d’une fondation de charité de Long
Island, etc.

Le gendarme de la Bourse aveugle. Tous les analystes essayent
maintenant de comprendre pourquoi la SEC (Securities and Exchange Commission), l’organisme de contrôle boursier
américain, n’a rien vu. L’escroquerie montée pendant des années par le pilier de Wall Street est pourtant un grand classique de l’arnaque, le système « Pronzi », du nom d’un homme d’affaires véreux de
Californie. Madoff utilisait l’argent de ses nouveaux clients pour rémunérer les plus anciens jusqu’au moment où ceux-ci, af-
folés par la crise financière, ont réclamé leur mise de départ. Acculé,Madoff n’a pu les rembourser, et a avoué sa faute. L’en-
quête en cours s’est doublée hier du lance- ment d’une « class action ».

L’onde de choc est loin d’être terminée. Outre les dégâts en cascade—les
clients ruinés pourraient à leur tour fragiliser d’autres entités financières —, c’est le coeur du système boursier américain qui est menacé. Avec cette question lancinante : siMadoff, l’un des plus prestigieux
gérants de fonds, surnommé par ses pairs la Légende de Wall Street, est un vulgaire escroc, comment avoir confiance dans les autres…
"

http://www.leparisien.fr/economie/l...

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