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51e congres : contribution des militants CGT du FSC

par Front syndical de classe

Publie le jeudi 18 février 2016 par Front syndical de classe - Open-Publishing
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Le présent texte constitue un condensé, un résumé.

Il s’appuie sur les 5 thémes du document d’orientation confédéral.

Le texte développé est consultable à l’adresse :

http://www.frontsyndical-classe.org/2016/02/51e-congres-de-la-cgt-contribution-des-militants-cgtdu-front-syndical-de-classe-le-present-texte-constitue-un-condense-un-resume-le

Préambule

 

La
CGT compte-tenu de son histoire, de sa composition et de ses structures
de base, de son implantation de terrain, de sa culture de lutte
enracinée constitue le principal outil de résistance aux agressions
contre le monde du travail.

La CGT continue de déranger les puissants et les exploiteurs !

 

C’est
ce qui explique d’ailleurs l’offensive pénale contre ses militants et
les offensives de droite et socialiste contre les Bourses du travail et
les moyens de les faire fonctionner.

 

Mais
les choix d’orientation faits il y a 25 ans, confirmés dans les congrès
nous donnent-ils les moyens d’affronter la situation actuelle et quel
est le bilan de cette période en matière de succès revendicatifs ?

 

Voyons donc :

 

  1. 1.L’indispensable retour sur les années 90 

      1. 2.être de classe c’est quoi ? 

      2. 3.Notre rapport avec les autres 

      3. 4.Notre place dans le syndicalisme européen et mondial  

      4. 5.La démocratie dans la CGT 

      5. 6.Au final remarques sur la crise et les tâches syndicales 

 

 

1. L’indispensable retour sur les années 90

 

Dans la CGT il existe un véritable déni sur ce qui s’est passé dans cette période.

Mais les faits sont là :

Nous
étions dans une période de grand désarroi et de profond recul des
forces qui portaient principalement les orientations de classes et de
lutte contre l’impérialisme.

Pour
adhérer à la Confédération Européenne des Syndicats (CES) nous avons
accepté toutes les conditions qu’elle nous a imposé et que nous avions
refusé jusque là : accepter de s’inscrire dans le "dialogue social" et les "négociations", approuver
la construction européenne, rejoindre le syndicalisme réformiste et
cesser nos critiques à son égard (en particulier à l’égard de la CFDT),
enfin quitter la FSM.

 

La droite et la social-démocratie étaient en effet sortis victorieux idéologiquement de la guerre froide.

 

Mais quel bilan de ces choix à présent ?

Où cela nous a-t-il conduit ?

A quelle aggravation considérable des inégalités et à quels reculs sociaux depuis la Libération ?

Sans
parler du recul considérable de la syndicalisation sous les coups de
boutoir de la désindustrialisation et du chômage de masse mais aussi de
la défiance qui résulte de l’institutionnalisation syndicale.

Revenir à cette période et revenir sur ces choix nous paraissent à présent indispensables.

 

  1. 2. être de classe c’est quoi ?

 

Nous continuons de nous réclamer d’un syndicalisme de classe et de masse.

Mais en tirons nous toutes les conséquences dans la période actuelle ?

Le réalisme c’est bien sûr partir de l’existant.

 

Mais c’est un piège considérable que de s’y tenir.

L’exemple de l’offensive actuelle contre le salariat et ses institutions illustre ce piège.

En
utilisant la révolution technologique en cours les classes dominantes
entendent à la fois remettre en cause les garanties liées au contrat de
travail à durée indéterminée, les conventions collectives et les
institutions salariales bâties à la Libération.

En
s’appuyant à la fois sur les besoins étroitement consuméristes et les
aspirations de la jeunesse à se libérer d’un travail subordonné.

 

Pour
combattre donc ces offensives nous ne pouvons nous en tenir au cadre du
débat imposé qui circonscrit la critique et les propositions à ce qui
est acceptable, intégrable par le capitalisme et ses rapports de
domination et d’exploitation.

 

Exemple : La reconquête de la sécurité sociale c’est revenir aux principes révolutionnaires qui l’ont fondé : régime général, taux unique ET gestion par les travailleurs eux-mêmes !

Donc sans se laisser enfermer par les réformateurs de droite et de gauche dans les discussions sans fin sur le supposé "trou de la sécu", les "déficits publics " etc, mais en combattant de front leur argumentation.

Être
de classe c’est ne pas cultiver d’illusions sur la politique du pouvoir
socialiste : il a choisi son camp et c’est celui du MEDEF et des
marchés financiers. C’est ne pas cultiver non plus d’illusions sur
l’arlésienne qu’est l’Europe sociale !

 

Être
de classe c’est bel et bien conjuguer les luttes et les revendications
les plus quotidiennes avec les objectifs de moyen et long terme qui se
cristallisent sur la nécessité de sortir du système d’exploitation et
donc du capitalisme et mettre en avant des revendications
qui sortent du cadre imposé par le système
 : revenu universel à vie, diminution massive du temps de travail,
reconquête de la sécurité sociale sur la base se ses principes
fondateurs, objectif de la mise en cause du pouvoir privé
entrepreneurial et d’investissement qui s’inscrit dans l’exigence de la
collectivisation des moyens de production et d’échange …

Car il ne s’agit pas seulement de sortir de la crise … mais du capitalisme en crise !

 

  1. 3. Notre rapport avec les autres

 

La divergence essentielle entre organisations syndicales ne porte pas sur la question de l’indépendance syndicale qui a servi essentiellement de prétexte contre le mouvement révolutionnaire.

Elle porte essentiellement sur la question des orientations de classe du syndicalisme.

Le " syndicalisme rassemblé" a montré la confusion dont il est le lieu et son inefficacité.

La
CFDT, allié privilégié depuis l’adhésion à la CES est devenue la
courroie de transmission du parti socialiste, du gouvernement et la
complice du MEDEF. Elle accepte toutes les régressions sociales et
s’évertue à les faire accepter par les travailleurs. Encouragée et
soutenue par toutes ces forces elle vise à devenir la première
organisation syndicale de France.



La
CGT doit se dégager de ce type de syndicalisme et privilégier la
recherche de l’unité à la base et le rassemblement syndical unitaire sur
des bases de lutte sans compromission.

 

 

  1. 4. Notre place dans le syndicalisme européen et mondial

 

La CES n’est pas un syndicat de lutte.

C’est
financièrement et idéologiquement une institution européenne
étroitement dépendante de la Commission comme cela s’est encore révélé à
l’occasion de la confrontation entre le peuple grec et l’Union
européenne.

Si nous recherchons vraiment la plus grande efficacité à l’échelle européenne et mondiale dans le respect du pluralisme
rien ne devrait s’opposer à une prise de contact confédéral avec la
Fédération Syndicale Mondiale (FSM) qui regroupe plusieurs dizaines de
millions de syndiqués.

 

Il
est temps que sur ce terrain aussi la CGT retrouve sa pleine liberté
d’action et de décision. Sa pleine et authentique indépendance !

 

La
perspective du 17e congrès de la FSM qui doit se tenir à Durban
(Afrique du Sud) du 5 au 8 octobre 2016 peut en offrir l’occasion.

 

  1. 5.La démocratie dans la CGT 

 

La
confédéralisation, le décloisonnement dans la perspective de la
convergence des luttes ça ne peut-être la remise en cause du principe
fondamental du fédéralisme et du rôle rassembleur des Unions
départementales et des Unions locales qui constituent le riche tissu de
terrain et de résistance de la CGT.

 

  1. 6.Au final remarques sur la crise et les tâches syndicales 

 

La crise du capitalisme est profonde et connaît de nouveaux développements en ce début d’année 2016.

Le capitalisme n’est ni réformable ni moralisable.

Il porte en lui l’aggravation de toutes les inégalités, de toutes les concurrences et de la guerre.

Comme
dans toutes les crises systémiques qu’il a connu « il » cherche une
issue dans l’aggravation de l’exploitation des peuples et dans les
guerres au prix du chaos et de l’alliance de fait avec les forces les
plus rétrogrades de notre époque : le mouvement fasciste en Europe et en
Ukraine, les mouvements fondamentalistes dans le monde musulman.

 

La lutte pour la paix
est donc constitutive de notre combat revendicatif pour la solidarité
et la fraternité. Cette lutte doit avoir un contenu anti-impérialiste
sans équivoque.

 

Conjuguer
la lutte revendicative au quotidien et la participation à la
construction d’un grand projet de société radicalement transformateur de
la société actuelle c’est un impératif pour sortir des impasses et des
immenses dangers de l’heure.

 



Au
regard de ces exigences et compte-tenu de son histoire incombe à la CGT
des responsabilités qui ne peuvent être assumées que par elle !

 

Le Front Syndical de Classe

18 février 2016

Messages

  • D’accord, évidemment, sur la contribution des camarades du FSC. Mais n’ayant pas trouvé à voir la version complète annoncée à la fin du texte, je pense qu’il serait utile de donner plus de détails sur l’attitude de la CGT depuis la création de la FSM en 1945 jusqu’à … maintenant, avec la scission de la CGT-FO en 1947, la création de la CISL en 1949 , de la CES 1973 , l’abandon par la CGT de la direction FSM en 1975 et désaffiliation en 1995, pour être dans la CSI de 2006…..Merci pour votre travail constructeur.
    andré Comte, Montpellier