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63 % des Français « du côté des grévistes et des manifestants ».
Publie le mercredi 22 septembre 2010 par Open-Publishing1 commentaire
« Ni mai 68, ni une révolte prolétarienne ».
Le sondage Viavoice que Libération publie jeudi traduit une inquiétude assez générale de la population active, « un sentiment de précarisation des références économiques et sociales » ressenti, non pas seulement par les catégories les plus modestes, mais par une part plus large de la « population en âge d’avoir une activité professionnelle ».
Insatisfaction que la réforme des retraites, contre laquelle se tient jeudi une nouvelle journée d’action syndicale, « cristallise » très nettement, analyse François Miquet-Marty, de l’institut Viavoice.
Quelle que soit l’ampleur des cortèges jeudi, le gouvernement ne peut se targuer d’avoir gagné la bataille de l’opinion, au vu des résultats de notre enquête. Ils sont 63,4% des sondés à se ranger « du côté des grévistes et des manifestants », contre 28,9% favorables au projet de loi voulu par Nicolas Sarkozy et son gouvernement (7,7% ne se prononcent pas).
Le soutien au mouvement social est particulièrement fort auprès des jeunes — 80,3% chez les 18-24 ans, 73,1% pour les 25-34 ans — mais se maintient chez les sondés de 35 à 64 ans, majoritaires à approuver la mobilisation.
Sur le très emblématique report de l’âge légal de départ à la retraite, l’opposition de l’opinion progresse : 58,7% des personnes interrogées y sont défavorables (36,7% pour). En juin dernier, 57% des sondés contestaient cette mesure phare, sur lequel l’exécutif a affiché sa fermeté, et 40% l’approuvaient.
« Il y a une polarisation sur le report de la retraite à 60 ans, comme le symbole d’un désenchantement économique et social beaucoup plus profond, note François-Miquet-Marty. Les voies d’extériorisation de ce malaise ne sont pas si nombreuses, la réforme des retraites en est une. »
Car le ressenti global sur la situation économique et sociale est très loin d’être rose. Près de 45% des sondés choisissent le terme fort de « révoltés » pour définir leur état d’esprit, 21% se disent « résignés ».
« Un agrégat colossal, 66% des Français disent un malaise », observe le directeur de Viavoice.
Ils sont, par ailleurs, 11% à se dire « indifférents », 18% « confiants », contre 3% à rester « enthousiastes ».
La « révolte » atteint étonamment ses plus hauts scores auprès de 50-64 ans (51,7%) et des 35-49 ans (un sondé sur deux) contre 39,4% chez les 25-34 ans.
Côté catégories professionnelles, un sentiment le plus largement partagé par les ouvriers (51,9%) mais aussi par les cadres (49,8% des sondés).
Messages
1. 63 % des Français « du côté des grévistes et des manifestants »., 22 septembre 2010, 21:02, par Copas
Il y a une nouvelle confirmation dans ce sondage qui vaut ce que valent les sondages c’est que contrairement aux commentaires irréfléchis de beaucoup qui voient la jeunesse en trompe l’oeil, les 18-24 ans sont la tranche d’âge qui réagit le plus par rapport au mouvement de protestation.
Nous avions vu déjà apparaitre dans une partie des cortèges de province des manifestants plus jeunes que d’habitude.
Cette inflexion est significative et montre l’immensité du potentiel qui existe . Et surtout l’échec cinglant de la politique qui avait essayé de dresser la jeunesse contre les plus âgés .
Une partie énorme de la jeunesse a compris qu’elle est précarisée et pauvre maintenant et plus tard aura destin de crever au boulot sans quelques belles années pour en profiter.
Cette jeunesse à haut niveau de qualification, globalement éduquée, bien informée (et souvent mieux que d’autres qui n’ont que la télé comme source), n’est pas encore assez organisée et en mouvement, malgré le potentiel.
Un potentiel est un potentiel. Si il ne se transforme pas en une réalité et une mise en mouvement, les contradictions accumulées peuvent se retourner à tout moment vers autre chose
Jamais nous n’avons vu une jeunesse aussi consciente de son destin de prolétaire (au sens moderne du terme) et qui soit autant sensible à cet aspect.
Nous l’avions vu lors du CPE, c’est confirmé maintenant.
Il s’agit bien maintenant qu’elle se dote d’organisations et de formes d’action adaptées au déclassement social subit, à la précarité, au chômage et à une vision du monde plus communicative.
Le capitalisme est un terrible échec pour la jeunesse et il porte la totalité de la responsabilité de cet échec.
Ce qu’il propose à nos camarades jeunes n’est pas un destin valable, c’est une vie marquée par la précarité, le chômage, la destruction du salaire socialisé, donc une plus mauvaise santé, moins d’aides sociales , des revenus médiocres et au bout du compte pas de retraite ou une retraite misérable .
Bettencourt, Neuilly, sarko, Fillon, DSK, les autres, cette minuscule couche sociale qui est avide et égoïste, pille nos sociétés, c’est décidément très cher pour la jeunesse et le reste du pays.
La jeunesse n’aime pas ça. Il s’agit pour elle d’être conséquente.