Accueil > 85% des Françaises sont favorables à l’IVG

85% des Françaises sont favorables à l’IVG

Publie le vendredi 5 mars 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

85% des Françaises se disent favorables à l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG), selon une étude Ifop-Alliance publiée ce jeudi 4 mars. Seules 7% des femmes sont opposées au droit à l’avortement et 8% ne parviennent pas à se positionner sur le sujet. Néanmoins, 61% des Françaises estiment que le fait qu’un avortement soit pratiqué pour quatre naissances en France représente un chiffre encore trop élevé.

Quelque 53% des 18-24 ans estiment qu’il y a trop d’avortements en France, contre 63% des 35-49 ans et des 65 ans et plus, et 65% des 25-34 ans.

L’étude révèle également que les catégories socio-professionnelles supérieures sont plus indulgentes vis-à-vis de cette pratique médicale. Ainsi, 94% des cadres supérieures approuvent l’Interruption Volontaire de Grossesse, contre 92% des professions intermédiaires, 86% des retraités, et 83% des employés et ouvriers.

La situation matérielle arrive en première position des raisons qui pousseraient les femmes à avorter en cas de grossesse imprévue ou difficile (47% des femmes). Suivent l’avis du compagnon (13%), l’avis des professionnels médico-sociaux (12%) et l’avis de l’entourage (8%).

Autre constat de l’étude, 54% des personnes interrogées n’approuvent pas que certaines associations aident les femmes à avorter à l’étranger au-delà du délai légal français de 12 semaines de grossesse.

Pour le panel, les relations sexuelles trop précoces sont à l’origine de l’augmentation du nombre d’avortements chez les mineures. Ainsi 31% des Françaises estiment qu’il s’agit de la cause principale de l’augmentation de 30% des avortements des mineures entre 2001 et 2007. Pour 23%, il s’agit du manque de préservatifs et de moyens contraceptifs gratuits, alors que 22% mettent en cause la défaillance des parents en matière d’éducation affective et sexuelle.

Enfin, 83% des femmes interrogées pensent que l’avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes.

Cette étude menée par l’Ifop pour Alliance pour les Droits de la Vie a été réalisée auprès d’un échantillon de 1.006 femmes représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont été effectuées par questionnaire auto-administré en ligne entre le 19 et le 23 février 2010.

http://www.leparisien.fr/laparisienne/sante/85-des-francaises-sont-favorables-a-l-ivg-04-03-2010-835911.php

Messages

  • Sur cette litotte : « ya trop d’ivg », voici un passage de la synthèse du rapport gouvernemental « Evaluation des politiques de prévention des grossesses non désirées et de prise en charge des interruptions volontaires de grossesse suite à la loi du 4 juillet 2001 » paru en février 2010
    (http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/104000047/index.shtml)

    [...] Huit ans après l’adoption de la loi de 2001 le contexte français demeure paradoxal : la diffusion massive de la contraception n’a pas fait diminuer le nombre des IVG, qui se maintient aux environs de 200 000 par an, et le fonctionnement réel des dispositifs contredit trop souvent la volonté affichée de donner la priorité à une approche préventive. Ainsi les obligations légales concernant l’éducation sexuelle dans les établissements scolaires ne sont que partiellement et inégalement appliquées. Les jeunes peuvent recourir de façon gratuite et anonyme à la contraception d’urgence et à l’IVG, mais pas à la contraception régulière, sauf dans les centres d’éducation et de planification familiale, dont l’accessibilité demeure limitée.

    Une partie des IVG apparaît donc évitable par un effort accru et mieux ciblé de prévention des grossesses non désirées. Mais il serait illusoire d’en attendre une maîtrise totale de la fécondité. Des travaux de recherche montrent qu’une augmentation de 50% de la
    prévalence de la contraception ne diminue que de 32% le nombre d’IVG1. En effet les facteurs qui conduisent à une grossesse imprévue et à la décision de l’interrompre sont multiples, complexes, et échappent pour une large part à l’intervention publique. On estime que 40% des femmes en France auront recours à l’interruption volontaire de grossesse à un moment donné de leur vie2. L ’IVG n’est donc pas un évènement exceptionnel, elle constitue une composante structurelle de la vie sexuelle et reproductive et doit être prise en compte en tant que telle[...]"

    Cette focalisation sur le nombre , toujours, trop élevé des ivg montre l’acharnement dans tous les cercles de pouvoir de la société, politiques, médicaux, médiatiques, contre l’idée féministe de la libre disposition de son corps par chaque femme, jeune fille, adolescente. Culpabilisation, désinformation, tout faire pour empêcher que le geste d’avorter puisse devenir banal ou anodin, ce pour quoi se sont battues les féministes dans les années 70 en pratiquant des avortements « entre amies », ce à quoi le gouvernement paniqué qu’un tel savoir se répande a répondu par une dépénalisation partielle pour garder le contrôle.

    POUR LE DROIT A L’AVORTEMENT LIBRE, GRATUIT et ACCESSIBLE