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A DRANCY l’UDF A REFLECHI AUX SIGNATURES FN

Publie le samedi 3 mars 2007 par Open-Publishing
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Parrainages : l’UMP ne sait pas comment aider Le Pen
Le parti veut éviter d’avoir à apporter les signatures manquantes au FN

de Alain AUFFRAY

Comment sauver le soldat Le Pen ? L’UMP, hier, n’avait pas la solution. Si, comme il le prétend, le candidat d’extrême droite risque ne pas être en mesure de se présenter faute de parrainages, le parti de Sarkozy aurait au moins deux raisons de voler à son secours en sollicitant, d’ici au 16 mars, les signatures de quelques élus compréhensifs.

La première raison, la plus présentable, c’est que, comme l’ont affirmé Nicolas Sarkozy et la plupart de ses lieutenants, l’absence d’un candidat pesant près de 5 millions d’électeurs serait une offense à la démocratie. La seconde, moins avouable, c’est que Sarkozy a beaucoup plus de chances de gagner si Le Pen reste en compétition : « Au premier tour, le vote FN constitue un excellent réservoir de voix. 80 % des électeurs de Le Pen envisagent de se reporter sur Sarkozy au second tour » , explique François Miquet-Marty, directeur des études politiques de l’institut LH2.

Messages. L’UMP peut-elle, pour autant, aller jusqu’à demander à ses élus de signer pour Le Pen ? Officiellement, aucune consigne n’a été donnée. Les responsables de l’UMP se sont contentés de faire passer avec insistance des messages déculpabilisants à l’intention des maires qui auraient la bonne idée de signer pour Le Pen : « Parrainer n’est pas soutenir » ont ainsi souligné le bras droit du candidat UMP, Brice Hortefeux ,et le président du groupe à l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer.

Mais les élus UMP ne l’entendent manifestement pas de cette oreille. Philippe Goujon, président de la fédération UMP de Paris, assure n’avoir reçu aucune consigne explicite ou implicite : « Les choses sont parfaitement claires, nous avons naturellement demandé à tous nos élus de faire parvenir le plus vite possible leurs parrainages en faveur de Nicolas Sarkozy. » Le président de la fédération de l’Essonne, Georges Tron, est tout aussi catégorique : à sa connaissance, aucun élu UMP n’est prêt à parrainer Le Pen.

Pourtant, si la démocratie est en danger, ne serait-il pas naturel que des maires irréprochables se dévouent pour la bonne cause ? Qu’on ne compte pas, en tout cas, sur le maire UMP de Versailles, Etienne Pinte : « Je ne peux pas faire ça, pour des raisons qui tiennent à mon histoire personnelle » (fils de résistants, Etienne Pinte est très engagé dans la défense des droits des étrangers). Le maire UDF de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, avoue, lui, « y avoir réfléchi » . S’il a renoncé, c’est qu’il sait que ce geste « serait immédiatement exploité localement par l’opposition communiste, moi qui ai ramené le Front national de 25 à 10 % à Drancy ».

Réforme. Pour le député sarkozyste Yves Jégo, la question ne se pose même pas : « L’UMP a un candidat, elle le soutient lui et personne d’autre. Comme Le Pen, Olivier Besancenot et Dominique Voynet doivent bien sûr pouvoir se présenter. » Mais, selon Jego, ce n’est pas aux 4 000 élus UMP ­ sur 47 000 parrains potentiels ­ d’assurer la représentation de la diversité.

La solution appartient donc, comme avant chaque élection présidentielle, aux dizaines de milliers de maires de villages sans étiquette. Ce qui exaspère Gérard Pelletier, le président de l’Association des maires ruraux. « Ces ministres qui veulent nous donner mauvaise conscience, je trouve ça un peu fort de café. Moi, jamais je ne signerai pour un candidat que je ne veux pas soutenir. Nous sommes arrivés au bout du bout de ce système. Il va falloir le changer », tempêtait-il vendredi sur France Info.
Sur ce point, tout le monde est d’accord. Et en attendant une éventuelle réforme lors du prochain quinquennat, l’UMP croise les doigts pour qu’en 2007, comme en 2002, les signatures soient finalement au rendez-vous à 18 heures le 16 mars, date limite de dépôt des parrainages.

http://www.liberation.fr/actualite/politiques/238509.FR.php

Messages

  • Jean-Christophe Lagarde, l’homme qui rêve de "faire péter le système"
    BRUNO JEUDY. LE FIGARO !!!

    Publié le 03 mars 2007
    Actualisé le 03 mars 2007 : 20h54

    Le jeune député de Seine-Saint-Denis incarne le nouveau visage de l’UDF.

    « I HAVE a dream ! » Ce 1er septembre 2000, Jean-Christophe Lagarde, président des Jeunes UDF, n’hésite pas une seconde. Plagier Martin Luther King, le défenseur mythique de la cause des Noirs américains, ne lui fait pas peur. Devant les notables centristes réunis, comme chaque année, à Cogolin (Var) pour leur université d’été, Jean-Christophe Lagarde y ajoute même l’accent et les trémolos dans la voix.

    Dans l’assistance, ça ricane. Lui, le gamin de Seine-Saint- Denis, peu connu du grand public, s’en fiche. Il veut tous les impressionner : les Bayrou, Borloo, Donnedieu, Douste-Blazy, Robien... À la tribune, il annonce son départ des Jeunes UDF et son mariage avec Aude Lavail, jeune militante du Languedoc, rencontrée dans le parti, actuelle conseillère régionale d’Ile-de-France et mère de Maëva (4 ans) et Tony (18 mois).

    Après avoir épaté les élus de son parti, La­garde veut séduire les électeurs de Drancy, la commune de son enfance. Ce bastion communiste tombe en 2001. Ce fils d’une secrétaire et d’un informaticien « pas politiques pour deux sous » a 33 ans. L’année suivante, il fait son entrée à l’Assemblée et ne tarde pas à se faire remarquer. Il attaque tous azimuts. La droite, la gauche, l’Élysée. Il fait du Sarkozy dans le parti de François Bayrou.

    « Un sectaire qui tourne mal »

    La politique, Lagarde en rêve depuis qu’il lit les livres d’his­toire. Son premier souvenir politique remonte à 1974. En pleine présidentielle, il reçoit une gifle de la monitrice du centre aéré de Drancy. Motif ? Il a arraché une affiche de Mitterrand. 1981 le laisse de marbre. « Je trouvais Chirac excité et Mitterrand menteur. » En 1988, il a 21 ans et colle des affiches pour Raymond Barre. Son candidat perd la présidentielle, mais, lui, il découvre qu’il y a 120 km de rues à Drancy ! Un précieux apprentissage pour le futur maire. En 1989, il adhère au Centre des démocrates sociaux (CDS). Pourquoi les centristes ? « Je n’ai jamais aimé cette histoire de bons et de méchants », se justifie-t-il.

    Promu président des Jeunes UDF au début des années 1990, il s’investit à fond. Délaisse ses études d’histoire. Attrape le virus de la politique. François Bayrou le remarque le premier. Leur premier échange se déroule, en 1991, dans les Pyrénées : « Jean-Christophe, tu as fait un bon discours. Tu feras une grande carrière politique ! » « Bayrou, dit-il, ce n’est pas un héritier, comme la plupart des centristes de l’époque. » Lagarde respecte les gens qui se sont faits seuls.

    Pendant les émeutes de 2005, il tombe souvent d’accord avec le maire d’Évry, Manuel Valls. « Je me vois bien travailler avec des gens comme lui, Christophe Caresche ou Bruno Le Roux », admet-il. Que des socialistes. « Et alors ? » réplique le centriste. « Il est UDF à Paris et sarkozyste dans le 9-3 », raille Éric Raoult, patron de l’UMP en Seine-Saint-Denis. « C’est un sectaire qui est en train de mal tourner », maugrée Roger Karoutchi, patron de l’UMP francilienne. Le PS est plus indulgent. « On s’entend bien avec Jean-Christophe », dit Bruno Le Roux, élu d’Épinay-sur-Seine et membre actif de l’équipe Royal.

    La campagne de Bayrou, dont il est l’un des porte-parole, lui va comme un gant. « Bayrou veut faire péter le système. Il a raison. Y en a marre de cette monarchie républicaine. De ces candidats qui promettent tout et ne tiennent rien, fulmine Lagarde. Je suis libre. Je ne dois rien à personne. Je dis ce que je pense. » Du pur Bayrou.