A Privas, le préfet fait du zèle et expulse des enfants dès les premiers jours de l’année

Faut-il parler de rafles ? Les autorités n’aiment pas ce mot et le pensent déplacé. L’est-il moins que l’expression "prise d’otage" abondamment reprise par les plus hautes sphères de l’état à propos des grèves dans les services publics ?!

En tout cas, au-delà des mots, la réalité c’est de jeunes enfants scolarisés depuis des années à Privas, embarqués au petit matin avec leurs parents, comme de vulgaires délinquants, et incarcérés dans des camps de rétention, en attendant d’être expulsés vers un pays qu’ils ne connaissent quasiment pas. C’est dégueulasse.

Voici un courrier plein de révolte que nous a transmis une militante de RESF.

Deux chaises seront vides Lundi 7 Janvier dans une école primaire de Privas.

2008 est à peine entamée que la course au chiffre est déjà partie !
Monsieur le Préfet d’Ardèche peut être fier de lui : c’est un parfait exécutant de Monsieur Hortefeux et a atteint ses quotas sans difficulté.
Il a aussi à son palmarès, la primeur sur monsieur Mariani puisque l’Ardéche fût le premier département à exiger des tests ADN à la mère de 3 enfants !

Aujourd’hui, Jeudi 3 Janvier, il a dèjà à son tableau de chasse aux sans papiers 5 personnes supplémentaires ! Bravo monsieur le préfet ! Beaux résultats !
Jusqu’où irez-vous pour satisfaire vos donneurs d’ordres ?

Il est vrai que vous demeurez l’homme de l’ombre, invisible et inaccessible aux petites gens. De votre camp retranché, vous ne pouvez entendre les pleurs des enfants que vous arrachez à leur domicile, à leur école, à leurs amis.
Vous ne pouvez pas ressentir la peur qui les envahit et les ronge, comme leurs parents, au quotidien.

Irez-vous expliquer l’absence de ces deux élèves à leur petits camarades de classe, le jour de la rentrée ?
Nous vous avions demandé une trêve pour ces familles, jusqu’à la rentrée ; c’était trop vous demander !

Votre habituel silence et vos méthodes nous confortent dans l’image que nous nous sommes faite de vous : un agent de l’état rigoureux et exemplaire dépourvu d’empathie et de toute humanité. Sortez de vos murs, monsieur le préfet et écoutez ce qui se passe dehors : nous ne laisserons pas enfermer des enfants sans réagir, sans dénoncer vos pratiques qui transgressent les Conventions internationales des droits de l’Enfant.
Nous continurons à résister pour que ces Lois fondamentales triomphent sur les « consignes gouvernementales » qui légalisent vos pratiques et développent une politique d’immigration honteuse pour notre pays.

L.

Dès le lendemain vendredi, une bonne centaine de personnes s’est rassemblée devant la préfecture pour crier la colère : Pas d’enfants en prison !
Nul doute que la résistance à ces pratiques qui évoquent des heures sombres de notre Histoire va s’amplifier et qu’un jour des comptes seront à rendre.

Article tiré du site de la LCR 07
http://pagesperso-orange.fr/lcr07/