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Travailleurs invisibles dans leurs familles, les femmes sont appauvries par
des emplois indispensables à la société que nul ne songe à payer à leur
juste valeur.
Aides à domicile, aides ménagères, auxiliaires de vie, aides soignantes,
toutes ces professions s’exercent au seins des institutions ou au domicile
des personnes dans des conditions inacceptables pour ceux qui exercent ces
emplois comme pour ceux qui en sont bénéficiaires.
Les aides soignantes à domicile, pour des salaires de 1000 euros, doivent
fournir leur véhicule personnel utilisés comme véhicule de fonction de
l’entreprise. Quelle belle économie faite sur le dos des salariés qui paient
ainsi l’outil de travail assurant sur leur temps de loisir l’achat
l’entretien, le remplacement devant même trouver et financer le prêt
nécessaire à l’achat du véhicule. Leur temps de trajet entre l’entreprise et
le premier malade, soit parfois plus d’une demi-heure 4 fois par jour soit 2
heures en tout n’est pas pris en compte dans leur temps de travail, les
kilomètres à moitié remboursés et les réunions de travail prises sur le
temps de soins des malades ou menacé de l’être sur leur temps personnel.
Nulle astreinte infirmière prévue le dimanche ou les jours fériés mais
parfois un portable confié à l’une des aides soignantes cumulant alors la
responsabilité sans supplément de salaire ni compétence particulière de la
répartition des malades en cas d’arrêt maladie d’une des collègues ou de
tout autre problème.
Comment imaginer que des personnes soumises un rendement par nombre de
malade, réinstituant le travail à la pièce aboli par la loi, puissent
apporter la qualité de soin nécessaire à des personnes âgées elles même
précarisées et isolées à leur domicile comme en maison de retraite ou nul ne
se soucie de ces vieillards transformés en matière première rentable.
Une fois de plus les femmes sont la solutions et la surcharge de travail
qu’on leur impose en plus des bas salaires et des risques que représentent
ces professons sur leur santé témoigne que la mauvaise gestion des
politiques de vieillissement de la population va se faire leur leur dos.
Combien d’entre nous sont victimes ou auteurs d’accidents de la route liés à
notre rythme de travail. Ces risques ne sont même pas comptés comme
accidents du travail si les horaires sont dépassés par une soignante
surchargée de boulot.
Nous refusons d’être complice de cette organisation systématique de la
maltraitance de nos anciens qui nous est imposé par des conditions et des
cadences de travail indigne d’un pays riche brandissant sans vergogne à la
tête de ses populations les plus pauvres les droits de l’homme et la
démocratie.
Quel respect pour ces personnes déplacées de leur domicile, perdant tous
leurs repères et bousculées dans des rythmes de soins où elles n’ont plus
contact que quelques minutes pressées d’un soignant débordé qui ne pense
qu’à boucler au plus vite sa tâche pour tenir le planning lui lui est
imposé.
Quelle pauvreté aux domiciles des personnes âgées de plus en plus dépourvues
matériellement, vampirisées par un système de maintient à domicile si
coûteux que les plus pauvres ne peuvent plus rester chez eux.
A la maison comme au travail les femmes restent majoritaires dans la prise
en charge des malades et des personnes âgées. On aurait pu penser que la
création d’organismes employant du personnel formé et salarié améliorerait
les conditions de vie des femmes et des personnes dépendantes.
En réalité, les conditions de travail auquel nous sommes soumises portent
atteinte aux personnes auprès de qui nous assurons des soins et dégrade nos
conditions de vie, mettant en danger notre propre santé.
UNE A.S. DE LA ROCHELLE
Extrait du bulletin "Ah ! Votre santé... " Vaut mieux être riche et bien
portant !.." Bulletin N°1 Novembre 2005
Ah ! Votre Santé c/o CNT/AIT interco, maison des associations 2 bis rue
Albert de Mun 44600 St Nazaire