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A celles et ceux qui luttent et qui ne lâchent rien

Publie le lundi 15 novembre 2010 par Open-Publishing
10 commentaires

A l’issue de sa réunion des 13 et 14 novembre, le Conseil politique national du Nouveau parti anticapitaliste a adopté la déclaration suivante :

A celles et ceux qui luttent et qui ne lâchent rien

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En France, comme partout en Europe, les gouvernants de droite comme de gauche, « ceux d’en haut », veulent nous faire payer la facture de leur crise. Tous les moyens sont bons pour augmenter les profits, protéger les privilèges d’une minorité. Cadeaux fiscaux aux plus riches, gel ou baisse des salaires, démantèlement des services publics, suppressions massives d’emplois, licenciements, destructions des protections sociales, voilà la potion amère administrée pour soigner la grave maladie qui frappe le système capitaliste. Confrontés à une crise écologique qui menace les ressources, la bio-diversité et l’avenir de l’humanité, les puissants de ce monde se lancent dans un capitalisme vert qui ne résoudra rien et n’a pour but que de trouver de nouveaux marchés.

En France, la loi sur les retraites est l’acte I d’un plan d’hyper-austérité. En prétextant les sauvegarder, il s’agit en réalité de détruire les retraites par répartition et au delà le système de Sécurité sociale basé sur la solidarité, pour libérer les fonds qui «  dorment  ». De quoi ravir tous les profiteurs et en premier lieu le dirigeant du groupe Malakoff-Médéric, Guillaume Sarkozy.

Seulement voilà, des millions de jeunes, de travailleurs, de précaires ont résisté. La mobilisation que nous avons vécu a été exceptionnelle, par sa durée et sa radicalité. Manifestations multimillionnaires répétées, blocages, grèves reconductibles se sont conjugués pour faire face à l’offensive antisociale. L’ultra majorité de la population a été vent debout contre les parlementaires de droite, la clique de ministres et leurs chefs, Nicolas Sarkozy et Laurence Parisot.

Oui, c’est dans la rue que se trouvent la lucidité, la dignité, la légitimité, pas au Parlement, à Matignon ou à l’Élysée !

A la destruction, nous répondons mobilisation ! Au projet de loi contre les retraites, nous avons massivement répondu retrait ! A sa promulgation, nous répondons abrogation ! La colère sociale est durable.

Au-delà des grandes journées décidées par l’intersyndicale, des équipes syndicales, des secteurs radicaux significatifs du mouvement social ont poussé pour organiser l’afforntement. Le NPA a participé à ce mouvement.Chacun voit bien que pour gagner, pour faire reculer le patronat et le gouvernement et pas renégocier leurs réformes, il faut aller plus loin. Il fallait et il faudra la grève générale reconductible. Le mouvement de blocage de l’économie, la grève des raffineries, des transports ou des ports ont montré la force du mouvement social. En nous y mettant toutes et tous, la peur et la crainte de l’avenir peuvent changer de camp et le pouvoir être à genoux. C’est cette voie qu’il faut suivre.

Destruction des droits sociaux, mensonge, violence, répression, atteinte au droit de grève, déni de démocratie, collusion d’intérêts, la Sarkozie est ultra nocive et nous sommes des millions et des millions à en avoir vraiment ras-le-bol !

Le renforcement de l’action dans nos lieux de travail par des syndicats combattifs est évidemment à l’ordre du jour. Vouloir les virer tous le plus vite possible invite aussi à débattre en terme de programme et de pouvoir. C’est un débat qui n’est pas confiné aux mouvements politiques existants mais qui intéresse massivement celles et ceux qui sont engagés dans le mouvement.

Le Parti Socialiste présent aux manifs – et c’est tant mieux –, mais pris dans une contradiction insoluble. La position du PS ne se différencie pas fondamentalement de celle du pouvoir sur la question des retraites comme le montre par exemple le vote de ses parlementaires pour l’allongement de la durée de cotisation. Entièrement situé dans le cadre de l’économie de marché, le programme du PS est une autre façon de faire payer la crise à la majorité de la population.

La véritable rupture suppose que la société soit organisée pour satisfaire les besoins sociaux fondamentaux et échapper aux intérêts privés d’une minorité d’actionnaires et de banquiers. Ces besoins doivent être garantis santé publique, éducation, logement, protection sociale, droit à un vrai salaire, à l’emploi et mise hors la loi des licenciements.

Cette rupture suppose la mise en œuvre d’un programme anti­capitaliste, l’appropriation sociale des grands moyens de production et financiers, la répartition des richesses, la protection des ressources et la rupture avec les institutions.

Le seul gouvernement utile sera un gouvernement appliquant une telle politique, avec des structures de décision politique démocratiques, organisées pour et par la majorité de la population.

Une telle perspective n’est évidemment pas compatible avec le programme, la stratégie du PS et sa perspective d’alternance gouvernementale de 2012.

C’est pourquoi le NPA en appelle au regroupement pour construire et imposer l’alternative anticapitaliste. Nous proposons que toutes celles et ceux qui luttent et ne lâchent rien, jeunes, salariés, précaires, retraités, équipes de militantEs radicaux du mouvement social, formations engagées dans la lutte en débattent ensemble pour avancer dans cette voie.

Conseil politique national du NPA,

Paris,

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Messages

  • Parfait mais

    "La mobilisation que nous avons vécu a été exceptionnelle, par sa durée et sa radicalité. . Manifestations multimillionnaires répétées, blocages, grèves reconductibles se sont conjugués pour faire face à l’offensive antisociale. L’ultra majorité de la population a été vent debout "

    "A sa promulgation, nous répondons abrogation ! ah bon à ce jour qui ???
    "il faut aller plus loin. Il fallait et il faudra...." quand ? comment ?

    "C’est pourquoi le NPA en appelle au regroupement pour construire et imposer l’alternative anticapitaliste" qui n’en veut pas et pourquoi ?

  • Bravo le NPA. Vous êtes bons sauf dans votre appellation qui est un peu trop négative.

    Pourquoi pas le MAS II ?

    On ne lâchera rien.

    Rallumer les soleils éteints par les vents glacés.

  • C’est pourquoi le NPA en appelle au regroupement pour construire et imposer l’alternative anticapitaliste. Nous proposons que toutes celles et ceux qui luttent et ne lâchent rien, jeunes, salariés, précaires, retraités, équipes de militantEs radicaux du mouvement social, formations engagées dans la lutte en débattent ensemble pour avancer dans cette voie.

    quelle misère ! même l’extrème-gauche ne pense qu’aux futurs élections .

    alors que des groupes continuent sporadiquement la lutte , le NPA siffle la fin de partie aussi.

    ce que nous attendons c’est de discuter comment poursuivre : 2012 on en a rien à cirer .

    les élections c’est la mort de la lutte sociale ; le spectacle a besoin d’une extrème-gauche qui "débatte" ; vous ne valez pas mieux que le PC ou le PS !

    comme je l’ai dit dans un précédent commentaire :
    eh les gars ça suffit maintenant faut préparer 2012 ! d’autres combats y aura , alors basta avec les retraites ! après avoir investi dans la lutte, il s’agit maintenant pour les orgas d’engranger les dividendes en termes de militants et sympathisants nouveaux......

    depuis 2007 , le pouvoir avait le calendrier en main, là avec la lutte sur les retraites qui a duré bien plus longtemps que prévu par le pouvoir et les chefs syndicalistes, ils ne maîtrisaient plus complètement le calendrier.

    S’accrocher à la lutte sur les retraites c’est reprendre le calendrier à notre compte ; au lieu de ça, juste après la promulgation, Sarko remanie et on fait comme s’il ne s’était rien passé depuis septembre .......

    srako reprend pleinement le main, et le mouvement social va recommencer à courir après les saloperies de Sarko

    DISONS STOP et restons sur la problématique retraite !

  • Hum le NPA ...
    cette vidéo est édifiante de la façon dont ce parti, auquel je voudrais croire traite les interrogations de ses concitoyens fussent telles un tantinet "conspirationnistes".

     http://www.dailymotion.com/video/xf...

    Enfin après tout, facteur ou pas, pour être poussé sur la scène médiatique autant que O. Besancenot ne l’a été en 2007 , alors que d’autre peut être plus critique en ont été écartés , on peut se demandé si le petit postier à donné de sa personne ou de celle de ses électeurs afin de faire rêver la révolution comme les syndicats peuvent nous faire rêver la gréve générale .... ?!

    Comment les médias toujours si prompt à défendre l’idéologie libéral peuvent être autant complaisant avec un partie qui se dit vouloir la détruire ?!
    Cela m’échappe encore.

    • Si tu nommais ces"plus critiques" que Besancenot on te verrait sans doute venir de loin. A qui tu penses ? Aux Pierre Hillard et consorts ?
      Sois plus clair et honnête donc ose te réclamer de ta mouvance....

    • bien, bon,il y a toujours les gens qui viennent musarder et répandre leurs rumeurs.

      Besancenot, on sait où il est. Les autres...

      Besancenot on en pense ce qu’on en veut mais quand on fait le compte en 2007 du temps de parole utilisé et celui des autres partis, comme le PCF, ça se vaut (sur tous les types de médias confondus).

      Le problème vient qu’on peut laisser à certains des kilomètres de temps de parole et on aura toujours l’impression qu’ils n’ont rien dit, qu’on ne les a pas entendu.

      Ce garçon effectivement est clair dans sa diction et quand on lui laisse 20 secondes pour s’exprimer il les utilise de la première à la dernière, clairement. C’est assez rare, quoiqu’en pense les petites frappes qui sortent de leurs poubelles dés l’approche d’une élection.

      Mais ces braves gens peuvent être content, le monde tourne enfin comme ils le souhaitent, ils ne passe plus tellement.

      Maintenant, si on parlait du fond, ça ne serait pas mieux un peu ?

      Les questions d’orientation politique dont le communiqué du NPA ne lève pas une série d’ambiguïtés, relevées d’ailleurs par ceux ici qui s’expriment (sauf le poubellier de service).

      C’est à dire que les questions de rassemblement sont traitées avec une géométrie qui permet de sous-entendre tout : l’alliance électoraliste, comme le recrutement du NPA, ou bien une proposition de dépasser le NPA, un périmètre de rassemblement des partis tels qu’ils sont ou bien un périmètre de rassemblement des révolutionnaires, des communistes, des autogestionnaires... Ce qui n’est pas la même chose que de s’allier avec des apparatchiks.

      Enfin, l’orientation de fonds prononcée met un peu de côté, à part au détour d’une phrase, la question d’organisations démocratiques des travailleurs, indépendantes de tous les pouvoirs, ou de tout gouvernement, bref l’auto-organisation.

      Il contourne également la question fondamentale sur laquelle butte les travailleurs et la jeunesse depuis des années dans ce pays : la question de l’absence d’organisation de masse unitaire, démocratique et de lutte de classes dans le mouvement social.

      Ce n’est pas un hasard d’ailleurs, car LO, la droite et le centre du NPA étaient relativement déclinistes avant ce mouvement et ne l’ont pas vu venir alors qu’une analyse saine devait inclure la possibilité forte de tels mouvements. Le plus drole était d’ailleurs que le NPA fut construit dans cette hypothèse et l’a abandonné rapidement en acceptant le cadre des batailles politiciennes avec la vieille gauche.

      Les questions d’unité du mouvement social, leurs organisations, ont été traités dans le cours du mouvement, trop tard d’ailleurs, alors qu’une grande aide aurait été apportée en les intégrant dés le début à l’intervention de ce parti.

      La propagande pour l’auto-organisation est devenue un point à l’ordre du jour...après ce mouvement.

      Bref l’orientation projetée là veut parler "large", mais finalement ne rassemble personne car laissant de côté toutes les questions importantes et noie dans l’ambiguïté et la diversité des interprétations .

      Toutefois, il faut souligner qu’avec le NPA, on se situe quand même en avance et plus proche des questions du mouvement social qu’avec des partis qui l’ont suivi comme une aubaine électoraliste et n’ont cessé de se crisper contre toute grève générale et pour un réferendum, c’est à dire de partis qui souhaitent de la grogne sociale comme support électoral mais pas plus.

    • ben c’est sûr que LO ne risquait pas de voir venir ce mouvement vu qu’aux dernières élections municipales ils ont fait liste commune avec le PS car , pour eux, on était rentré dans une phase aigu de recul ..........

      je me permet de te dire copas que tu t’illusionne sur le NPA ( mais j’aime bien ce que tu écris de temps en temps )

      l’attitude de LO mais aussi du NPA est une attitude léniniste et machiavélique vis à vis des militants et sympathisants : l’idéal socialiste ( au sens du XIX ème ) serait il à ce point une politique comme une autre qu’il faille par moments mettre son drapeau dans la poche ?

      pour moi l’émancipation sociale ( émancipation collectives MAIS AUSSI individuelle ) a une dimension civilisationnelle et sera un long mouvement dans le temps avec des hauts et des bas , mais toujours en construction ; les hauts étant les luttes sociales aigues et les "bas" les constructions d’alternatives économiques ; ces alternatives seront les supports ( et non pas l’image ) des futurs fonctionnements du socialisme. ( qui peut croire que d’une révolution sortirait , ex-nihilo, les nouveaux fonctionnements de la société.

      pour prendre les révolutions russes, c’est ne faire injure à personne que de dire que les soviets ne sont pas une création ex-nihilo , mais une adaptation du mode de fonctionnement des communautés RURALES !!!

      le capitalisme a mis 700 ans à naitre puis se développer dans le féodalisme et vous voudriez que pour l’émancipation sociale il y ait un raccourci ?

      en tout cas le futur de l’émancipation sociale n’est ni dans le spectacle médiatique ni dans la participation aux élections.

    • bon j’ai essayé de répondre à plusieurs problèmes à la fois, ma réponse est donc chaotique...

      le capitalisme a mis 700 ans à naitre puis se développer dans le féodalisme et vous voudriez que pour l’émancipation sociale il y ait un raccourci ?

      Les conditions d’émancipation de la classe ouvrière ne sont pas les mêmes que celles qui ont prévalu pour la bourgeoisie, ce qui explique largement l’impasse réformiste, et c’est une vieille histoire qui déjà puise ses racines et a été explicitée au 19eme siècle largement. C’est la difference dans les méthodes de domination du capitalisme et celles qui prévalaient auparavant.

      L’aristocratie et les royautés ont laissé des jachères à la bourgeoisie pour prospérer longuement avant de s’attaquer au dernier carré de pouvoir qui lui manquait, l’appareil d’état.

      La classe populaire n’a aucune jachère laissée par le capitalisme, elle est immédiatement en conflit pour exister comme force indépendante. C’est la particularité de sa bataille.

      C’est ce qui rend plus compliqué la bataille de libération. Mais pas impossible, les processus longs sont indispensables mais difficiles à maintenir et de s’en servir comme tremplin pour d’autres avancées.

      C’est ce qui rend également indispensable une forme parti pour agir en tant qu’intellectuel collectif de la classe populaire, travailler les problèmes et résister.

      (La forme parti des travailleurs est d’ailleurs un des trucs qui ont beaucoup manqué avant le grand mouvement social, pendant et maintenant )

      Car le capitalisme s’intéresse à toutes les sphères de production et de la vie qu’il considère comme sa propriété naturelle.

      Il est donc très difficile de développer des bases matérielles de rupture avec le capitalisme au travers de processus progressifs s’étalant sur de longues périodes. Pas impossible mais difficile.

      Bref le réformisme en matière de rupture peut prendre d’autres formes que des processus électoraux, par exemple la croyance que progressivement on va les bouffer.

      Les questions d’organisation de ce que seront les outils de la révolution est effectivement importante.

      Ces bases de rupture il faut les développer mais sans s’illusionner sur leurs possibilités de renverser le capitalisme par une croissance linéaire.

      Bref, il ne faut pas développer le même processus idéologique que la défense de micro-patries du socialisme (les SCOP) qui n’intéressent pas pratiquement l’écrasante majorité de la société (idéologiquement un peu comme le fut la grande mode de l’autogestion à l’époque de LIP, mode très utile d’ailleurs pour le travail de subversion du capitalisme).

      Dans les batailles face à une bourgeoisie agressive, la question de la bataille de mouvement est centrale, de la capacité a passer dans un autre état de mobilisation en choisissant des inflexions d’objectifs et d’organisation est importante.

      En plus, il existe une domination aliénante permettant l’exploitation du prolétariat moderne. Les ruptures avec cela nécessitent des crises où les travailleurs sortent au moins un temps de cet assemblage d’exploitation-domination du travail tel qu’il est.

      et bien sur qu’il y a des processus d’accélération où des dizaines d’années de maturation se jouent et peuvent être écrasés ou permettre un passage à un niveau supérieur.

      Ce choix ne vient pas d’affreux Léninistes, mais des conditions mêmes de la domination du capitalisme.

      Les niches qui permettent de maintenir des systèmes qui ne sont pas completement inféodés à une domination bourgeoise chaotique existent mais elles sont peu nombreuses et parcourues de contradictions.

      Elles sont surtout durement contingentées par le capitalisme qui les surveillent au sens propre comme au sens imagé.

      Il y a les organisations de résistances du prolétariat moderne, les syndicats, les partis politiques où peuvent être également pensé méthodiquement des stratégies et des tactiques de renversement du capitalisme, bref les intellectuels collectifs de la révolution, il y a les associations de toute sorte qui innervent une société de liens non-marchands, il y a enfin le champ des organisations économiques non capitalistes, par exemple les coopératives.

      Ce sont ces champs organisationnels qu’il s’agit de travailler et pas en croyant qu’on a trouvé le nirvana dans un seul, une micro-patrie du socialisme, mais en refondant, unifiant, transformant, créant au besoin ce qu’il faut.

      Le mouvement social passé a eu un grand problème, un problème d’organisation, et des petits problèmes annexes liés (une centralisation par des directions syndicales peu capables de faire face au défi, etc).

      Parmi les petits problèmes liés, tu vois c’est l’absence de comprehension des crises et des accélérations . Leur incompréhension ou les illusions qu’un mouvement puisse se maintenir à un très haut niveau sans passer dans un autre état (je ne parle pas là d’état au sens marxiste, mais d’état au sens de processus physico-chimique) a été un des soucis, revisités, du grand mouvement social vécu.

      Ca tient au mode de domination du capitalisme qui ne permet pas facilement une sortie progressive de son emprise.

      Ca tient également à l’absence de "sovietisme" des partis de "gauche" qui n’ont pas travaillé la question (c’est pour ça que j’ai soulevé la question du déclinisme de LO et de l’alliance droie-centre dans le NPA),

       soit parce qu’ils sont completement dans le cadre du système et considèrent comme ennemies toutes les orientations qui permettent à une classe de prendre une dimension politique qu’ils se réservent à eux ("tout sauf la grève générale", le partage des tâches entre politique et syndical, l’absence liée de toute réflexion et bataille sur la question de l’organisation du mouvement). C’est le cas du PC et du PG, mais aussi le cas de militants sans cartes longuement éduqués à ce contingentement et qui réagissent par reflexes pavloviens (avec une énorme sous-estimation de la nécessité de l’auto-organisation comme levier d’extension du mouvement)

       soit parce qu’ils ont eu une vue défaitiste du mouvement social et ne s’attendaient pas à celui-ci et ne l’avaient encore moins préparé, propagandé, préparé les questions d’organisations et d’objectifs de lutte. Je pense qu’ils n’ont pas bien saisi les moteurs de ce mouvement qui tiennent en partie à une sur-puissance numérique accrue du prolétariat moderne dans le monde, la liquidation des couches sociales intermédiaires, des fameuses classes "moyennes" introuvables, du passage à la potion commune de toutes les couches sociales de la classe populaire dont l"homogénéité de destin a cru.

      Cet impressionnisme politique va reprendre sa marche en avant avec la difficulté du mouvement social actuellement. Et à nouveau vont se faire entendre les sirènes du réduit politique s’alliant à n’importe quoi par trouille d’être isolé.

      Le mouvement social est en mauvaise posture parce que ses organisations ont pris un long pli d’incrustation dans les institutions. Ni les hommes (et les femmes), ni les structures de résistance, ni les partis politiques, ne sont dimensionnés par rapport à la phase de la lutte des classes depuis une trentaine d’années.

      Il manque notamment des organisations de masse unitaires et démocratiques, centralisées qui puissent permettre les évolutions des consciences et des radicalisations sans opérer des fractures organisationnelles entre différentes boutiques.

      Je parle là des organisations de masse du mouvement de résistance pas des organisations politiques qui, par nature, se regroupent sur un projet et une stratégies particuliers. Bref de l’auto-organisation de masse, du sovietisme, du conseillisme.

      Là tout était verrouillé parce que pour des tas de raisons "on" avait accepté que la direction et la centralisation du mouvement reposait sur des unités syndicales par en haut, la base n’était convoquée que pour les indications basiques, pas pour passer à un niveau supérieur d’organisation.

      Enfin, l’absence de volonté de passer à une grève générale qui permet la rupture concrète du processus d’exploitation, qui permet, couplée à des occupations généralisées, une extension encore plus importante du mouvement et des grèves actives où les travailleurs voient autre chose, vivent d’autres solidarités, construisent quelque chose de révolutionnaire dans les relations, a pesé lourdement.

      Le "tout sauf la grève générale" porté par la gauche politique et les directions syndicales a été un des moteurs du recul.

      Sur la question du NPA, parler de léninisme est à mourir de rire.

      Un peu de léninisme ne leur aurait pas fait de mal...