Accueil > À l’université de Vienne, la contestation fait péter l’Audimax (video)

À l’université de Vienne, la contestation fait péter l’Audimax (video)

Publie le vendredi 20 novembre 2009 par Open-Publishing
4 commentaires

de Fabien Perrier

Fait rare, les étudiants autrichiens envahissent les universités. Ils sont même massivement soutenus par l’opinion publique. Les étudiants du reste d’Europe les suivent aussi.

La paisible Autriche est secouée par un vent de colère. Depuis le 21 octobre, les étudiants occupent l’Audimax, le grand amphi de l’université de Vienne. Initialement, une centaine d’entre eux protestaient.

Ils sont désormais plusieurs milliers, rejoints par le personnel des universités et les chercheurs, soutenus par l’opinion. Les salles de cours vivent au rythme de la grève et des manifestations, très médiatisées. « 

C’est étonnant de voir la façon dont les étudiants ont réussi à mettre en place cette communication », témoigne Lucile Dreidemy, doctorante à Vienne et assistante de recherche à l’Institut d’histoire contemporaine.

À l’origine, le mouvement spontané contestait la dégradation de l’enseignement public et l’introduction du numerus clausus, limitant le nombre d’inscrits par spécialité. En remettant ce concept au goût du jour, le gouvernement (l’ÖVP, droite conservatrice, alliée au SPÖ, sociaux-démocrates) a réveillé un monde estudiantin qui n’avait pas pris les rues depuis 2000, lors de l’entrée au pouvoir de la droite populiste. C’est elle qui avait mis en place des droits d’inscription.

« Le SPÖ, en 2006, avait promis l’abolition de ces frais qu’il n’a appliquée qu’à la rentrée du second semestre 2008 », explique la doctorante. Mais en introduisant, dans le même temps, des quotas de places. Les étudiants, eux, veulent plus de moyens, un enseignement général et pas uniquement professionnalisant, démocratisation et meilleur financement des universités. Au fond, ils mettent en cause le processus d’harmonisation européenne des études, le « processus de Bologne », entré en vigueur cette année en Autriche.

Pourtant, l’actuel ministre de la Recherche et de la Science, le conservateur Johannes Hahn, qui proposait 34 millions d’euros pour les universités, une goutte d’eau face aux besoins (150 millions), est pressenti pour devenir commissaire européen.
Le 17 novembre, plusieurs milliers d’étudiants battaient le pavé dans la capitale et les grandes villes du pays, avec, pour mot d’ordre : « L’éducation n’est pas à vendre ». Les Allemands, les Italiens aussi reprennent maintenant en chœur ce slogan.

http://www.humanite.fr/2009-11-20_I...

Messages

  • En France, les lyceens sont dans la rue :

    Samedi 21 novembre 2009

    Lycéens rémois contre la répression policière

    Communiqué sur les violences policières ayant suivi la venue de Fillon à Reims.

    À l’appel de lycéens mobilisés de Reims contre la venue de F. Fillon, L. Chatel et V. Pécresse au lycée Roosevelt pour gratifier les « cordées de la réussite » et la réforme du Lycée, près de 300 personnes ont répondu présentes.

    Organisés en cortège pacifique, les lycéens se sont vus chargés par les CRS sans la moindre sommation. Dans la panique qui a suivi cette charge violente, une milice de barbouzes en costumes avec armes à feu apparentes en ont profité pour appréhender violemment (coups de poings, coups de pieds, coups de ceintures et coups de matraques et intimidation envers les personnes essayant d’aider les interpellés et blessés) des manifestants.

    Notamment, quatre lycéens ont fini à l’hôpital, dont un emmené à l’écart de la manifestation par la police qui lui a fracturé les deux genoux.

    La police de Sarkozy a toujours été violente, cependant cette fois-ci, les méthodes utilisées ont été particulièrement intolérables par leur démesure, qui plus est sur des lycéens dont la plupart sont mineurs.

    Nous condamnons fermement cette répression ayant pour seul but de faire taire toutes les oppositions aux réformes réactionnaires de Sarkozy et son gouvernement. Nous exigeons la relaxe immédiate des interpellés et les sanctions les plus fermes possible envers les forces de l’ordre.

    Nous appelons dès maintenant l’ensemble des lycéens et personnels de l’Éducation à se mobiliser contre la réforme du Lycée et la répression policière.

    Manifestation mardi 24 novembre à 10 heures
    Maison des syndicats à Reims

    Des lycéens mobilisés de Reims

    http://juralibertaire.over-blog.com/article-lyceens-remois-contre-la-repression-policiere-39731217.html

    • Nous aussi, faisons monter la pression...

      Sud Étudiant appelle les étudiant-e-s à se joindre à la journée de manifestations du 24 novembre

      Mardi prochain les secteurs de l’éducation, de La Poste et des banques seront en grève. Alors que la rentrée sociale avait été plutôt calme cette année, cette journée de grève sera la première initiative interprofessionnelle après les grandes journées de grèves du 29 janvier et 19 mars 2009.

      En effet, bien que nous ne sommes toujours pas sortis de la crise économique, le gouvernement continue ses attaques contre les service public.

      Dans l’éducation la multiplication des suppressions de postes, la réforme des lycées, la précarisation grandissante des personnels et enseignant-e-s ne peuvent qu’électriser une situation déjà explosive. À La Poste, l’entérinement de la privatisation malgré la soutien massif de la population au service public postal est une preuve du peu de cas que le gouvernement octroie à la démocratie populaire. Dans de nombreuses banques, les négociations salariales entre patronat et syndicats sont sous tension. Malgré les profits faramineux des actionnaires, les augmentations de salaire sont misérables, quand elles ont le mérite d’exister, et de nombreuses mesures de rationalisation (lire « travailler toujours plus pour gagner toujours moins ») provoquent le courroux des salarié-e-s.

      Dans les Universités, la situation s’aggrave de jour en jour. La mise en œuvre des compétences élargies (suite à la loi d’autonomie) dans un nombre toujours plus grand d’universités, aggrave les disparités entre étudiant-e-s et universités. La nouvelle mouture du projet de décret sur la masterisation des concours de l’enseignement vient conforter les centaines de milliers d’étudiant-e-s en grève l’année dernière : le gouvernement détruit toujours un peu plus nos formations et nos diplômes !

      En outre, la contestation étudiante qui s’était calmé en France en cette rentrée après le plus long mouvement de grève universitaire, prend de l’ampleur en Europe. L’Autriche avait lancée le bal avec 50 000 manifestant-e-s à Vienne le 29 octobre. Les étudiant-e-s allemand-e-s ont pris le relais le 17 novembre avec plus de 90 000 personnes dans les rues de différentes villes. À ce jour, une quinzaine d’universités sont en grève, les occupations d’universités se multiplient, etc. En Suisse, en Hongrie et en Italie, des actions contre le processus de libéralisation des universités se mettent en place. En France, à nouveau, des assemblées générales sont organisées pour préparer la journée de grève du 24 novembre. Par exemple, plus de 800 étudiant-e-s se sont rassemblé-e-s à Toulouse le Mirail le 17 novembre pour discuter des suites à donner à la mobilisation de l’an dernier.

      Dans ce contexte de massification des luttes étudiantes dans de nombreux pays d’Europe et alors que certains secteurs se lancent dans la grève, la fédération des syndicats Sud Étudiant appelle les étudiant-e-s à rejoindre massivement les manifestations du 24 novembre.

  • Ils ont croisé en même temps des métallos.

    J’en profite ici pour signaler que depuis maintenant pas mal de temps l’université de Berkeley aux USA est secouée par un mouvement de longue haleine contre les augmentations monstrueuses du cout de la scolarité.

    Berkeley, hum.... l’histoire bégaie et le pouvoir regarde ce mouvement comme si il avait affaire à un baril de nitroglycérine.

  • Oui, *celles et ceux qui luttent sont toujours plus vivants*
    que ceux qui se contentent de vivoter au jour le jour.

    *BELLA* impossible de te dire « CIAO »... et... ‘passer mon chemin’.

    TU FAIS UN TRAVAIL REMARQUABLE qui nous rend *TOUS ENSEMBLE* plus forts et plus VIVANTS au fil du temps.

    Et c’est bien *L’HUMANITÉ en lutte* qu’il nous faut appuyer !

    Nous avons grandi avec ELLE, souvenons-nous,
    à ses côtés, FRATERNELLEMENT,
    et en confiance.
    Alors,
    persévérons
    AU JOUR LE JOUR
    et quoiqu’il arrive.

    CROIRE EN SOI-MÊME... oui... MAIS
    toujours en mouvement AVEC CELLES ET CEUX
    QUI BOUGENT ET LUTTENT !