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A peine 1200 euros par mois pour l’appartement de 190 m². Et les autres ?
Publie le vendredi 21 décembre 2007 par Open-Publishing4 commentaires
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Comme chaque hiver, la France s’émeut du sort des SDF
PAUVRETE. Le directeur de cabinet de la ministre du Logement a été contraint à la démission sur fond de polémique.
Angélique Mounier-Kuhn
Vendredi 21 décembre 2007
A peine 1200 euros (2000 francs) par mois pour l’appartement de 190 m² d’un immeuble cossu de la rive gauche de Paris. L’aubaine était trop bonne. Jeudi, elle a coûté son poste à Jean-Paul Bolufer, directeur de cabinet de la ministre du Logement, Christine Boutin, et titulaire de ce bail dont l’existence avait été révélée la veille par le Canard Enchaîné. Sa démission a été « jugée nécessaire » par le chef du gouvernement François Fillon pour éviter que ne s’amplifie la controverse sur la situation alarmante des sans domicile fixe (SDF).
C’est désormais une tradition en France : plus le thermomètre baisse, plus la polémique enfle. La Fondation Abbé Pierre évalue à 100 000 le nombre des SDF, auxquels elle ajoute un million de personnes privées de domicile personnel, logées à l’hôtel, dans une cabane ou en structure d’urgence.
« Je veux, si je suis élu président de la république, que d’ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir », avait lancé Nicolas Sarkozy lorsqu’il menait campagne il y a un an. Cette promesse est du « genre à faire sourire » Pierre Levené, secrétaire général du Secours catholique. Certes, « des efforts considérables ont été accomplis, il existe aujourd’hui 95000 places d’hébergement d’urgence en France. Mais sur le logement définitif nous sommes très mauvais. Les réalisations sont très loin des programmes budgétés », explique-t-il. Ainsi, sur les 60000 logements annuellement programmés en région parisienne, seuls 35000 seront construits cette année. Selon les associations, il en manque au total 600000 dans l’Hexagone. « Un tiers des gens en centres d’hébergement ont du travail. Faute de logements, ils ne peuvent quitter ces lieux et occupent des places pendant que d’autres dorment dehors », ajoute une porte-parole de la Fondation Abbé Pierre.
Coup de force
Dans ces circonstances, la loi votée en mars qui institue le droit au logement opposable (loi Dalo), fixant à l’Etat l’obligation de trouver des habitations aux exclus dès le 1er janvier 2008, « est une coquille vide », s’emporte Augustin Legrand, fondateur médiatique des Enfants de Don Quichotte. Son mouvement s’est fait connaître l’hiver passé en organisant un camp de fortune sur les rives du Canal Saint-Martin. Il a tenté un nouveau coup d’éclat samedi en installant des dizaines de tentes, rapidement évacuées par la gendarmerie, à proximité de Notre Dame. Trois jours plus tard, le premier ministre s’emparait du dossier et réunissait à Matignon les associations. Un rendez-vous a été fixé au 15 janvier, date à laquelle de nouvelles mesures seront annoncées.
« Le premier ministre nous a indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un problème d’argent. C’est donc bien un problème politique », souligne Pierre Levené. Selon lui, la montée au créneau de François Fillon attesterait de sa volonté de hisser la question au sommet de ses priorités. Mais « en imaginant que tous les moyens soient mobilisés dès aujourd’hui pour remédier à la pénurie de logement, il faudra au moins quatre à cinq ans pour régler le problème », poursuit-t-il.
« Je n’ai qu’une peur, ajoute pour sa part Augustin Legrand. Que la pression médiatique et le « compassionnel » s’estompent après les fêtes et que ne soient proposées que des « mesurettes ». » Si tel est le cas, « le gouvernement aura face à lui un front associatif très militant », prévient celui qui se fait fort de mettre les autorités face à leurs responsabilités. « Il n’y a pas de fatalité. Les solutions existent, à condition de faire le maximum. S’il le faut, je suis prêt à refaire l’Hiver 54 tous les hivers », poursuit-il, allusion à cette saison d’une rigueur meurtrière pendant laquelle l’Abbé Pierre avait appelé à « une insurrection de la bonté. »
Messages
1. A peine 1200 euros (2000 F.) par mois pour l’appartement de 190 m². Et les autres ? , 21 décembre 2007, 10:41
...2000 francs suisses ?
parce que ça fait environ 7900 francs français...Perig
1. A peine 1200 euros (2000 F.) par mois pour l’appartement de 190 m². Et les autres ? , 21 décembre 2007, 12:53
On trouve que le loyer que payait ce monsieur n’était pas élevé mais 1200€ par mois même si c’est à Paris pour une surface de 190m2, je trouve que c’est déjà énorme pour un petit provincial comme moi. En campagne, on en trouve à 600€ pour la même surface. Le loyer à Paris est vraiment devenu inaccessible !
2. A peine 1200 euros (2000 F.) par mois pour l’appartement de 190 m². Et les autres ? , 21 décembre 2007, 13:40
les suisses se sont mélangés les pinceaux 6 et quelques euros le m2 x 190 m2 ..... ce n’est rien à Paris pour une telle surface.
Mon fils paye plus de 500 euros pour un studio minable de 20m2 (et pas dans le même immeuble, ni le même quartier)
2. A peine 1200 euros (2000 F.) par mois pour l’appartement de 190 m². Et les autres ? , 21 décembre 2007, 21:15
Les autres y payent trois fois plus le m2.
Conclusion des courses, multiplier tous les salaires par trois ! En-dessous d’un certain plafond, quand même !