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NON A L’ÉTAT D’EXCEPTION
Plus de 100 personnes se sont rassemblées devant la Maison pour Tous Léo Lagrange de la Paillade ce 8 novembre, pour envisager ensemble des réponses porteuses de justice, de progrès et d’égalité sociale aux émeutes dans les quartiers populaires. Associations, syndicats, organisations politiques et citoyen-ne-s présents ont décidé de se constituer en Conseil permanent de Veille et d’action et d’appeler :
– à se joindre au rassemblement du 9 novembre à 18H00 à la Préfecture appelé par l’association Justice pour le Petit Bard pour accélérer la rénovation du quartier
– à se retrouver le 10 novembre à 18H00 à la Maison pour Tous Léo Lagrange de la Paillade, et devant si la Mairie refuse une nouvelle fois le prêt de la salle.
Le communiqué suivant a enfin été adopté
NON A L’ÉTAT D’EXCEPTION
Confronté à une révolte née de l’accumulation des inégalités et des discriminations dans les banlieues et les quartiers pauvres, le gouvernement vient de franchir une nouvelle étape, d’une extrême gravité, dans l’escalade sécuritaire. Même en mai 1968, alors que la situation était bien plus dramatique, aucune loi d’exception n’avait été utilisée par les pouvoirs publics. La proclamation de l’état d’urgence répond à une révolte dont les causes sont profondes et bien connues sur le seul terrain de la répression.
Au-delà du message symbolique désastreux que nourrira la référence à la guerre d’Algérie, il ne s’agit pas seulement de « couvre-feu », ce qui est déjà de l’ordre d’une logique de guerre. En fait le gouvernement a sciemment menti. La loi du 3 avril 1955 autorise des interdictions de séjour pour « toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics », des assignations à résidence pour « toute personne dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics », la fermeture des « lieux de réunion de toute nature » et l’interdiction des « réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre ». Le gouvernement a même prévu des perquisitions de nuit. Il peut, en outre, faire « prendre toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature », et donner compétence aux juridictions militaires en concurrence avec les juges ordinaires.
Stopper les violences et rétablir les solidarités dans les banlieues est une nécessité. Cela implique-t-il de les soumettre à une législation d’exception héritée de la période coloniale ? On sait où mène le cycle bien connu qui enchaîne provocations et répression, et quels résultats il permet d’obtenir. Les banlieues n’ont pas besoin d’état d’exception : elles ont besoin, désespérément, de justice, de respect et d’égalité.
Signataires :
Association des gitans de la Paillade, Association Culture Sport Loisir Achbarou Méditérannée (ACSLAM), Association Terrasse Allée du Bois, Association Jupiter, Collectif du 29 mai de la Paillade, Energie Paillade,
Union Locale CGT, Union Syndicale Solidaires, SNUipp 34, SUD-PTT
Coordination des Groupes Anarchistes, Jeunesses Communistes, Ligue Communiste Révolutionnaire, Parti Communiste Français, Pour la République Sociale
Messages
1. > ACTIONS A MONTPELLIER, 9 novembre 2005, 22:19
Voilà ce qu’il faut faire. Réagir ensemble, nous lever comme un seul homme contre l’arbitraire policier, contre le marché de la peur sécuritaire.
gauche, extrême-gauche, sans partis, syndiqués ou pas, associés ou pas, ou rien du tout, levons-nous partout en France. Si les grands appareils sont timides pour se bouger, c’est ce genre d’action spontanée qui les poussera à appeler. Bravo à vous.
Mohamed