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AMENAGEMENT DU CAPITALISME « MORALISE » OU RUPTURE

Publie le samedi 4 avril 2009 par Open-Publishing
7 commentaires

Le sens profond des journées d’action, du 29 janvier au 19 mars jusqu’au 1er mai, et après

Rappelez vous le 29 janvier au soir. Dans toute la France des centaines de milliers de travailleurs, de salariés, de retraités et de jeunes –de 1 à 2 millions selon les sources- avaient déferlé dans la rue. Sur les écrans de télévision, la mine contrite des responsables gouvernementaux qui peinaient à cacher une certaine anxiété à l’évocation des jours à venir. _ C’est alors que s’accordant comme un seul homme, Nicolas Sarkozy et les responsables syndicaux fixaient le calendrier… Pour faire avaler les délais incroyables, durant lesquels des centaines de milliers de travailleurs supplémentaires seraient frappés par la crise, il fallait faire preuve d’un certain talent… doublé d’un cynisme certain ! Le début d’une histoire qui dure.

 
La situation s’inscrit totalement, au lendemain du 19 mars, dans ce que préfiguraient les grandes manœuvres au lendemain du 29 janvier. Rappelons-nous :

 
Première étape : dès le soir du 29, couvrant presque la bagarre des chiffres, le Président de la république se dit ouvert. Il recevra d’ici une semaine les responsables syndicaux. Ceux-ci, loin de faire valoir l’impatience des millions dont certains sont au bord du précipice, acceptent. Rendez-vous donc 7 jours plus tard, début février !

 
Deuxième étape : Dans les entreprises, dans les services on s’interroge sur la façon de procéder des responsables au regard des enjeux. Vide syndical, mais aussi vide politique total sont au cœur de la réflexion. Du coup, roulement de mécanique. « Sarkozy devra faire avec la mobilisation, sinon on s’y mettra à nouveau, encore plus fort » disent d’une seule voix les responsables des grandes centrales syndicales.

 
Troisième étape : réunion à l’Elysée comme prévu. Les responsables sortent de là en se disant « ébranlés ». Pas moins ! « Il y a eu des avancées » déclare Bernard Thibault, propos dont le sens est repris par les autres responsables, François Chérèque, Jean-Claude Mailly, etc.…. Mais là encore le discours passe mal dans la vraie vie. Car pendant qu’on est « en haut » sur le point de se congratuler, « en bas », dans les entreprises, les relations se tendent. Le chômage technique, les plans sociaux, les fermetures se succèdent à un rythme infernal. Du coup, changement de ton au sommet, ou presque. « Les avancées sont insuffisantes… ». Et d’annoncer une nouvelle journée encore plus importante que la précédente. Quand ? Dans deux jours, trois peut-être ? Juste assez pour battre le fer lorsqu’il est encore chaud ? Non, le 19 mars décident ensemble tous les responsables, Thibault, Chérèque et Mailly en tête…
Ouf ! Les ministres déconfits au soir du 29 janvier reprennent des couleurs.

 
 
Un appel qui ne préfigure rien de bon

 
Après avoir rencontré le président de la république voila que les responsables syndicaux appellent à une nouvelle journée de manifestation et de grève. Sur ce terrain plane l’ombre des journées d’action à répétition, dont l’efficacité est avérée pour la perte d’une journée de salaire, mais fort peu pour l’obtention de quelque avancée sociale. Pourtant, dans le climat d’ensemble d’accélération de la crise économique et sociale, les millions de salariés, d’employés, d’ouvriers, de retraités et de jeunes frappés cherchent les moyens de s’exprimer. Une question est posée, centrale dans la situation : si la crise du mode de production capitaliste ne laisse comme issue que l’aggravation des conditions pour des millions et des millions d’individus, si la sortie de crise dans ce système ne peut se faire qu’au détriment de la vie de ces millions, alors quelle réponse politique, quelle alternative, quelle issue pour que la grande masse ne soit pas victime de la remise sur pied du système capitaliste dont les crises sont une constante.

 
C’est alors que les organisations politiques de « gauche », toutes réunies, signent un texte dans la perspective de la mobilisation du 19 mars qui fait figure de nouveau programme commun. On y trouve la signature du Parti socialiste, du parti communiste français, du parti de gauche, du NPA, des alternatifs en tout genre ou encore des alter Ecolos…

 
Outre le constat qu’il n’existe décidemment pas de grosses divergences sur le fond entre tous ceux qui rivalisent à coup de listes électorales pour avoir des élus aux élections européennes, on y trouve un aveu d’impuissance totale pour offrir une alternative politique à celle qui est menée aujourd’hui par Nicolas Sarkozy et son gouvernement. En réalité, tous étant alignés sur la gestion du système établi, les divergences, s’il y en a, ne peuvent exister qu’à la marge.

 
Les termes sont éloquents. Ainsi, peut-on lire en guise d’introduction à cette déclaration commune :

 
« Depuis l’imposante journée de grève interprofessionnelle et de manifestations du 29 janvier, la mobilisation sociale se poursuit avec force. La grève reconductible dans les universités, les actions dans les hôpitaux, la persistance de la grève générale en Guadeloupe et son extension à la Martinique et à la Réunion en témoignent. Aucune réponse concrète n’est apportée par le gouvernement ».

 
Les mots ont un sens. Le gouvernement n’apporterait donc « aucune réponse concrète ». C’est ne pas voir, ou ne pas vouloir voir, la nature de la crise que nous traversons et en conséquence le contenu des réponses qu’apporte bien le gouvernement.

 
La crise qui traverse le pays et le monde est une crise non financière comme cela a été rabâché, mais une crise du capitalisme, c’est-à-dire d’un mode de production qui ne parvient plus à réaliser l’accumulation et la rotation du capital. Ce qui se passe dans l’automobile est révélateur. La crise vient de loin comme crise de surproduction, c’est-à-dire comme l’incapacité à écouler les marchandises, donc à réaliser le profit. Ce qui est vrai là ne l’est pas moins dans tous les secteurs. Il s’agit d’une crise du système. Et le gouvernement prend bien une série de mesures pour répondre à cette crise. « Pas suffisamment concrètes » nous dit-on. Mais de quoi s’agit-il ? Au compte de quoi ces mesures, dans quel but ? Cela nul ne désire vraiment l’aborder.

 
Lorsque le président évoque la moralisation du capitalisme, il dit dans la « novlangue » dont il a coutume que l’objectif est de sauver le capitalisme de la banqueroute. Et pour cela les mesures sont là, clairement affichées : plus de 370 milliards d’euros dans un premier temps, des dizaines de milliards supplémentaires ensuite pour sauver banques et spéculateurs. Des dizaines de milliards d’euros pour aider les grandes industries automobiles. Cela pour aider à remettre sur pied des marques dans l’objectif de licenciements massifs, indispensables à la relance de la machine capitaliste.

 
Et dans ce contexte –on pourrait d’ailleurs multiplier les exemples- les responsables syndicaux et politiques du PS, PCF, PG, NPA, etc.… considèrent qu’il « n’apporte pas de réponse suffisante », qu’il « n’en fait pas assez » ! Pas assez pour sauver le système peut-être. Ce qui est d’ailleurs la cohérence réelle de toutes les discussions sur l’ampleur des plans de relances ici et dans le monde.

 
Mais pour les salariés, les employés, les ouvriers, les retraités, les jeunes, n’en fait-il pas trop ? A moins de considérer qu’hors du système capitaliste en place, point de salut…

 
 
Pourtant une situation explosive ! Mais quelles réponses à la hauteur ?

 
La réalité est là, insupportable pour des millions de nos concitoyens directement menacés de sombrer. Chaque minute en effet, plus d’un travailleur est rejeté au chômage. Dans la lignée de ce qui s’est amorcé aux Etats-Unis depuis le déclanchement de la crise dite des « subprimes », aucune région du monde n’est épargné. Les chiffres en France dépassent tous les pronostics, les plus pessimistes. L’industrie avec Continental, Total, ou encore la pétrochimie, les laboratoires, le textile, l’aérospatiale et évidemment l’automobile, tout est maintenant touché au cœur après que les sous-traitants ont été les premiers à subir la crise et ses effets.

 
Les milliards distribués pour sauver le système sont d’ores et déjà budgétés sur le dos de la collectivité. Les autorités indiquent que les services publics et les fonctionnaires devront se rendre à l’évidence. Ils coûteraient trop cher donc seraient condamnés.

 
Dans l’éducation nationale, des dizaines de milliers de postes sont en passe d’être gommés. Dans la santé, ce sont aux hôpitaux que madame Bachelot décide de s’attacher, avec comme première conséquence les difficultés à pratiquer la médecine de proximité. La sécurité sociale est mise à mal, les assurances privées lorgnant sur la manne que représente le marché de la santé. Le président de la république annonce un objectif de retour à l’équilibre pour 2012. Ce qui en clair signifie la fermeture de centaines de services et de structures au nom d’une rentabilité sur laquelle se penche avec assiduité la fédération hospitalière de France que dirige l’ancien ministre socialiste Claude Evin.

 
Cette situation d’ensemble est explosive. Explosive parce que par millions les citoyens n’en peuvent plus, incapables de prévoir l’essentiel. L’emploi, le travail, le salaire, la santé, l’éducation, les services publics, tous nos droits fondamentaux, des droits constitutionnels, sont aujourd’hui remis en question.

 
Voila la raison pour laquelle la stratégie des journées d’action, dans laquelle s’inscrivait clairement celle du 19 mars après le 29 janvier, ne parvient pas, même si elle désoriente et démoralise, à casser, voire à limiter, une mobilisation qui au contraire va crescendo. Mais dans ce contexte, la question centrale de l’alternative politique en terme de programme va prendre une place de plus en plus cruciale. Car tous sentent bien que la question qui est posée est celle de la remise en question d’un système de propriété des moyens de production qui génère les crises aujourd’hui comme hier, et sans aucun doute comme demain s’il demeure le système en place. Une question dés lors traverse toutes les couches de la société. Quel gouvernement à la place de celui qui est à l’œuvre ? Et donc quelle orientation pour éviter que la même politique produise les mêmes effets ?

 
Des responsables politiques – et syndicaux sur le terrain des intérêts immédiats à défendre- ne devraient-ils pas aujourd’hui, comme élément de rupture avec l’organisation économique et sociale qui organise la crise et rejette des millions dans la misère, poser quelques mesures d’urgence au centre de leur programme ?
 

-> L’interdiction de tout licenciement, ce qui pose comme question centrale précisément celle du système qui les organise…. La sauvegarde de nos droits fondamentaux, le droit au travail mais aussi à la santé, à l’éducation, au logement… La réhabilitation de tous nos services publics… Autant de mesures qui nécessitent d’affronter le capital, et non de l’accompagner.

 
-> L’expropriation sans rachat des expropriateurs, c’est-à-dire la nationalisation des moyens de production, sans indemnisation des actionnaires qui depuis des lustres se gavent sur le travail au détriment de l’intérêt général…
 
-> La mise en place d’un grand secteur nationalisé bancaire, seul à même de maîtriser la monnaie, le crédit et donc d’aider les entreprises qui les unes après les autres mettent la clé sous la porte alors que les fonds débloqués permettent aux banques d’éponger les dettes et aux spéculateurs de se remettre à spéculer….
….

 
Mais les responsables politiques et syndicaux sont loin, très loin, de poser en ces termes les questions. D’où des réponses en terme d’action qui mérite le détour.

 
 
Bernard Thibault dans le texte une fois encore

 
A la veille du 19 mars, Bernard Thibaud était interviewé par le journal « le Monde ». Constant, le leader de la CGT n’a pas bougé d’un pouce sur les positions qui lui ont fait annoncer, au lendemain du 29 janvier une nouvelle date de protestation pratiquement deux mois plus tard…

 
Qu’on en juge !

 
-> Question : Qu’allez vous faire après le 29 mars
 
-> Réponse : Si la mobilisation est plus importante que le 29 janvier, de sera un évènement politique. Cela signifiera que le désaccord s’amplifie avec la politique du gouvernement et celle des entreprises.
 
-> Question : En clair ?
 
-> Réponse : Le chef de l’état doit accepter de discuter nos propositions. Il ne peut pas dire que c’est une crise sans précédent et partir du principe que les réformes sont décidées, et qu’il ne faut pas changer de cap. Cela nous emmène à continuer la mobilisation. On décidera au lendemain du 19, que le 1er mai ne soit pas protocolaire mais revendicatif. Et pour entretenir la mobilisation nationale avec des initiatives qui pourraient par exemple être régionales.

 
Voila en effet qui a le mérite de ne pas manier la langue de bois. Le responsable national de la CGT annonce, alors même que la mobilisation du 19 n’a pas encore eu lieue, alors que nul ne sait l’ampleur qu’elle aura, que la perspective est un nouvelle journée de manifestation dans… un mois et demi et d’ici là une série d’initiatives régionales, alors que tout dans la situation présente appelle une réponse politique et sociale d’ensemble.

 
La déclaration de Bernard Thibault, d’une telle netteté, n’est-elle pas à la fois preuve d’inquiétude et de faiblesse. Inquiétude sans doute de voir déferler encore plus nombreux les ouvriers et salariés qui pourraient bien être tentés de s’émanciper du cadre fixé par les centrales syndicales. Faiblesse car l’annonce avant même la tenue du 19 mars faite par le responsable de la CGT indique sans fard qu’il n’y a rien à attendre des consignes syndicales pour poser des exigences alternatives au système capitalistes pour sortir de la crise…

 
Nicolas Sarkozy et le gouvernement doivent être apeurés par une telle détermination, une telle échéance, un tel enthousiasme… Dés lors rien n’interdit plus la marche en avant de la politique gouvernementale qui pour sauver le capitalisme au nom de sa moralisation bien sûr soutient, voire conseille, les entreprises qui « ne peuvent plus différer leur réorganisation », c’est-à-dire les plans de licenciement encore plus massif qu’aujourd’hui.
 
 
Les licenciements, question centrale

 
En réalité, l’orientation des organisations syndicales –journée d’action à répétition jusqu’à épuisement des troupes- est sur leur terrain complémentaire de l’orientation politique qui rassemblait il y a encore peu de temps toutes les organisations politiques, PS, Parti de gauche, MRC, NPA et autres alternatifs ou alter mondialistes sur la réponse à apporter aux licenciements.

 
Jusqu’à ces derniers jours où est apparue une différence sur la façon d’appréhender la question des licenciements, la question était centrée sur les licenciements boursiers, ce qui sans le dire explicitement impliquait une certaine compréhension des licenciements dans les entreprises qui ne pourraient faire autrement.

 
Nous avons analysé ici la racine d’une telle position qui se résume au combat pour améliorer le système en éradiquant le « méchant capitalisme » en opposition au « capitalisme raisonnable, humain ».

 
Nous avons montré en quoi cette position était à la fois sans fondement et totalement ignorante des réalités économiques et sociales. Les licenciements sont en effet tous équivalents, de grosses entreprises bénéficiaires comme de petites PME ou autres sous-traitants, car leur racine, une fois encore, se trouve dans le système lui-même qui génère la crise. Il n’y a pas une crise financière dont les rapports sociaux seraient étrangers, mais bien une crise du capitalisme qui se réfracte sur les marchés financiers avec grande violence.

 
Observons ce qui se passe actuellement dans la vallée de l’Arve. Comme le relate le journal « Le Monde » du 18 mars 2009, la première concentration mondiale d’entreprises spécialisées dans le décolletage (usinage de petites pièces en métal), qui se trouve là au pied du Mont-blanc, connaît aujourd’hui les pires heures de son histoire. Les 500 sociétés installées autour de Cluses, sur une trentaine de kilomètres, employant 11 000 salariés, dépendent en effet pour 60 % de l’industrie automobile.

 
La brutale chute des ventes de voitures neuves a eu un impact immédiat sur ce secteur d’activité, l’un des moteurs traditionnels de l’économie haut-savoyarde. " Les commandes ont baissé de 30 % à 70 % depuis plusieurs mois ", confirme Lionel Baud, président du Syndicat national du décolletage (SNDec). Avec des conséquences instantanées sur l’emploi. Un processus qui remonte à la mi 2008, expression d’une crise de surproduction se réfractant sur le terrain économique et social. Les travailleurs intérimaires ont été les premières victimes, représentant les 2/3 des 2000 chômeurs supplémentaires recensés sur le secteur clusien. Le chômage y a augmenté de 65,2% en une année et le pire serait à venir.

 
Ces licenciements n’ont rien de boursiers ! Ce ne sont que des licenciements produits par la crise de surproduction que le capitalisme provoque. Faut-il pour autant les accepter ? Poser la question, c’est évidemment y répondre, à l’opposé de la position défendue par le parti socialiste, le parti de gauche, et quelques autres… Faudrait-il en effet expliquer que tout se joue sur le filet de sécurité « offert » aux employés, comme monsieur Chérèque s’y est employé sur le terrain ébroïcien ces derniers jours ? Faut-il demander un bon aménagement permettant une gestion sociale du chômage en lieu et place de l’emploi, du travail, du salaire ? Faut-il se ranger derrière la fameuse « sécurité sociale professionnelle » si chère une fois encore à Bernard Thibault et François Chérèque, synonyme de l’acceptation des suppressions d’emplois, liquidation des métiers, institutionnalisation de la précarité ? Ou au contraire faut-il, au risque de remettre en question le système lui-même de la propriété privée des moyens de production, exiger l’interdiction de tous les licenciements ? Et pour cela mettre en avant les revendications politiques minimales qui correspondent à l’intérêt collectif.

Sans attendre, face à l’urgence, comme l’indiquent déjà militants et élus du PCF, du PS, du PG, d’organisations syndicales ou d’associations aux côtés de citoyens qui s’engagent, l’interdiction des licenciements et la défense de nos droits fondamentaux, école, santé, logement, etc... devrait imposer l’unité de toutes les organisations ouvriéres et démocratiques, des associations et syndicats, sans plus tarder.

 
Plus profondément, quelques mesures inévitables déjà évoquées précédemment remettant en cause la propriété privée des moyens de production, remettant à l’ordre du jour la nationalisation, devraient être au cœur du débat pour qui voudrait réellement combattre la catastrophe que subissent des millions de compatriotes avant d’autres qui ne sont encore touchés, mais qui sont sur la liste, souvent sans le savoir.

Mais si la gauche aujourd’hui n’offre aucune perspective alternative, ce n’est pas d’abord faute de combativité des salariés, des ouvriers, des employés, des retraités, des jeunes. C’est d’abord faute d’un programme en rupture avec le système établi.

 
Jacques Cotta (La Sociale)
Le 20 mars 2009

http://la-sociale.viabloga.com/news...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Messages

  • Mettre la charrue avant les boeufs et tout le monde s’arrête...

    1) comment construire un rapport de force efficace ? (aux Antilles plusieurs années de mobilisations multiples avant de voir le tous ensemble pour des objectifs communs. Plusieurs années aussi pour renforcer en nombre et propositions les divers asso et syndicats et cela doit continuer bien sur)

    2) quel contenus revendicatifs de transformation sociale, politique (le social c’est la mise en oeuvre de l’économie, seul le travail crée les richesses - biens, services, cultures...)

    Oui, il y urgence a changer de société (tant de souffrances et depuis tant de temps pour tant de monde... et la crise du système capitaliste aggrave les drames) et l’impatience est partagée par tous ceux qui s’y frottent. Hélas combien sommes nous aujourd’hui ?

    Alors de là où nous en sommes à là où il faut se "rendre" militons pour renforcer, unir, mobiliser pour des transformations sociales, politiques que nous déciderons ensemble.
    Mais personne ne décidera à ma place ! et je respecterai les décisions (même si je pense quelles sont erronées) décidées par le + grand nombre (ceux qui luttent bien sur pas ceux qui "votent")

    Allez la bataille est rude, mais unis et déterminés, nous sommes une force extraordinaire.

    Bons combats !!!

  • "Mais si la gauche aujourd’hui n’offre aucune perspective alternative, ce n’est pas d’abord faute de combativité des salariés, des ouvriers, des employés, des retraités, des jeunes. C’est d’abord faute d’un programme en rupture avec le système établi."

    L’auteur doit parler des socialos !

    D’abord, il ne sont plus à gauche et ensuite, j’ai comme l’impression qu’il n’a pas dû lire les programmes du POI, de LO, du NPA, où il aurait découvert des conceptions de la socièté opposées au capitalisme et avec des propositions de reconstruction.

    http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

  • Priorité des priorités, urgence absolue !!

    jaures et la première guerre mondiale : la der des der ? n’oublions pas tous les déserteurs politiques fusillés de cette première guerre mondiale impérialiste.
    C’est la troisième à venir qui sera la der des der pour le genre humain si on laisse faire.

    On parle de dictature à venir. Faux c’est la loi martiale qui nous attend. Tout est mis en place pour cela. On assiste du coté de l’otan à une mise en conformité (humour noir) avec les régimes chinois et russes
    Les fronts se dessinent de plus en plus en plus. Ils existent de nombreux points de bascule ou tout peut déraper car une guerre n’est jamais gagnée tant qu’elle n’a pas eu lieu. Une seule différence avec les autres guerres mondiales ; Le perdant est déjà connu ; L’humanité disparaitra car le verrou de la dissuasion nucléaire a sauté.

    De ripostes graduées (adopinucléiare) en ripostes graduées on en arrivera à la solution finale.

    Le capitalisme est un nihilisme.

    OBAMA mon amour

  • Le seul et unique probleme qui se pose,c’est que nous ne sommes plus dans un syndicalisme de combat,mais dans un syndicalisme d’accompagnement du capitalisme.J’oserais meme dire par rapport a la cfdt ,d’assistanat du capitalisme.Ce n’est pas loin s’en faut ,la position des militants qui ne retrouvent plus dans les tergiversations des responsables des centrales syndicales.Pour que cet état de fait ne perdure pas,il faut que nous luttions dans nos UL,UD et auprès de tous.Sinon le risque d’un profond chanbardement dans les syndicats avec des risques dont-on ne peut mesurer les effets.Fraternellement momo11

  • Les ravages de la crise capitaliste ne peuvent se contrer autour de la seule question des licenciements, mais impliquent une mobilisation unitaire au travers de grèves de masse , de luttes de masse, qui combinent une série de revendications.

    Mais également et surtout sur des médiations organisationnelles indispensables pour dépasser la profonde crise du mouvement ouvrier qui persiste toujours, qui a écroulé une grande partie de ses bases, afin d’avoir des outils efficaces de lutte.

    Il y a toute une série de régions, et parmi les plus touchées (voir l’augmentation très brutale du chômage sur la façade méditerranéenne de l’extreme sud-est ), où le droit du travail inique fabriqué par les patrons a précarisé de telle façon les travailleurs qu’il n’y a pas besoin de licenciements : des fins de contrats, des fins d’interims, des non-embauches, l’absence de remplacement des départs , etc, suffisent à ravager brutalement le tissu social.

    La bataille contre tout licenciement n’est donc pas la bataille autour de laquelle tout s’agglomère.

    La bataille contre le capitalisme ?

    Oui, c’est bien.

    Mais comment convaincre des travailleurs qui veulent se battre sans remettre en cause le capitalisme ?

     En faisant justement en sorte qu’ils puissent se battre sans que la remise en cause du capitalisme soit un préalable au combat social.

     la mise en mouvement des travailleurs est bien l’essentiel dans ce combat, une mise en mouvement qui, par sa dynamique même, permet la compréhension que c’est le capitalisme qui est en cause (et cette dernière compréhension alimentant la bataille sociale : le moteur s’allume ainsi pour une grande progression).

    Je laisserai de côté la plaisanterie vieillotte qui consiste à appeler à ce que font les gouvernements de brown et Obama : Nationaliser des entreprises !

    Ca fait longtemps qu’on sait que sans pression populaire, sans contrôle des travailleurs, une nationalisation n’est rien d’autre qu’une rationalisation du capitalisme .

    Quiconque soutient, actuellement, des nationalisations sans indiquer que ce sont des socialisations sous contrôle des travailleurs, au service des travailleurs, soutient une revendication qui appelle à la meilleure marche du capitalisme.

    Ce n’est pas rédhibitoire mais ça limite les critiques portées ici ou là avec grande force sur ceux qui ne lutteraient pas contre le capitalisme.

    L’essentiel de la critique de Jacques porte juste sur les attitudes des directions syndicales et par là, de fait, une critique sur l’ensemble de ces organisations syndicales.

    Mais ça permet de retourner à l’essentiel du débat :

    Les travailleurs n’ont pas, en France, les outils organisationnels nécessaires à la contre-offensive.

    Cette dernière question devient centrale et on ne peut plus l’éluder.

    Les pétitions sont utiles mais largement insuffisantes.
    Les batailles les plus efficaces sont celles qui reconstruisent par la base le syndicalisme, mais celles-ci sont longues et difficiles, sans répondre à horizon prévisible aux nécessités de concentrer la bataille à l’échelon national.

    Les appels politiques de partis à aller au delà sont nécessaires mais insuffisants, outre qu’ils peuvent accréditer l’idée, une fois mal compris, qu’un parti est le cadre de front unique qui serait réponse organisationnelle au problème posé (par exemple les flous perceptifs sur les appels du NPA).
    Il y a également des classes d’appel qui ne sont pas favorables, car appelant le mouvement social à se mettre en file indienne derrière le crétinisme électoral.

    Ces formes d’appels et d’alliances sont évidemment hors des clous et une vision encore plus dégénérée des solutions utiles. C’est le sens du Front de Gauche qui cherche à mettre le mouvement social au service d’objectifs riquiquis , ne prenant exemple des mobilisations que pour les courber à ses interets.

    Il existe ainsi des partis qui éludent completement leurs responsabilités en tant que courants du mouvement ouvrier qui doivent faire des propositions au mouvement ouvrier, au travers des batailles de celui-ci.

    On trouve également une partie de ces conceptions dans une partie du NPA qui s’exprime particulièrement sur le rôle dévolu à des élections. Ils devraient lever le flou là dessus.

    Même les appels au soutien du mouvement social, proposés par le NPA et signés par l’essentiel de la gauche (qui montre que l’accusation d’être sectaires relève d’une curiosité spécifique), sur des contenus discutables, ne sont pas soutenus et popularisés par ces partis qui préfèrent distribuer des tracts dans les mobilisations sociales en faveur de leurs ambitions électorales et en faveur de leurs règlements de compte réciproques, plutôt que de populariser et de donner chair à leurs engagements signés.

    C’est que le mal est profond et à l’échelle des dégâts infligés quelques parts par les conséquences de deux périodes extraordinairement longues dans l’histoire du mouvement ouvrier que nous avons vécu : les 30 "glorieuses" puis les 30 "piteuses", 30 ans de compromis historiques suivis de 30 ans de régressions sociales longues.

    Dans ce qui reste de la gauche et du mouvement ouvrier, le souvenir des phases précédentes se noie dans les brumes du temps pour ne laisser que des restes ossifiés, fossilisés par la nostalgie de la période de collaboration de classe keynésienne, en croyant qu’en en imitant la geste on trouvera bols de soupe et plaids chauds pour nos travailleurs méritants.

    Cette double période, 30 ans de compromis capital-travail, puis 30 ans de cassage de celui-ci n’a pas seulement laminé le fondement de l’autorité des nomenclaturas du mouvement ouvrier mais également pulvérisé l’organisation du mouvement ouvrier.

    Nous avons affaire à une crise sans précédent du mouvement ouvrier au moins pour plusieurs grands pays d’Europe, laissant le prolétariat sans organisations puissantes, alors que la nervosité et le désir d’en découdre c’est extraordinairement accru .

    Ce défi de reconstruction touche aussi bien la question des partis politiques révolutionnaires que celle de la reconstruction la plus large des organisations de masse du mouvement ouvrier.

    L’aggravation de la crise capitaliste précipite l’affrontement entre les classes avec ce défi organisationnel, elle intervient également au moment où le prolétariat a cru en puissance, en nombre et en proportion de la population mondiale en en faisant maintenant la classe dominante numériquement de la planète, pour la première fois dans l’histoire de celle-ci.

    la plupart des combats doivent être abordés avec ces questions derrière la tête.

    L’initiative à laquelle appelle Jacques, est une initiative particulièrement propulsée par le POI. Elle n’est pas inintéressante. Mais elle répond à très peu de questions posées.

    Et sur le fond elle demeure marquée par une conception qui n’est plus totalement d’actualité maintenant :

    La crise de l’humanité n’est pas seulement la crise de direction du mouvement ouvrier, elle est crise du mouvement ouvrier, changer les chefs est utile mais ne répond qu’à 1% des préoccupations (en bref le diagnostic des trotskystes est éteint sur l’essentiel, si pour autant qu’il ait conduit par le passé à trouver des réponses valables aux problèmes posés).

    Il existe une crise profonde du mouvement ouvrier qui ne se résume pas à des logiques de contournement, de dépassement ou de pressions sur les directions de celui-ci.

    Mais à une reconstruction sur des bases qui agglomèrent ce qui marche encore de l’ancien dans des périmètres à nouveau élargis.

    Ce défi rencontre comme obstacles ce qui reste des derniers points d’appui des nomenclaturas intermédiaires entre bourgeoisie et travailleurs, qu’il faut traiter avec compréhension (je parle là des illusions existantes sur les directions syndicales), elle trouve obstacle dans des partis de gauche qui ont du mal à muer et cherchent, même faibles ou très affaiblis, à prolonger une politique faillie, mais elle trouve essentiellement appui dans l’absence d’outils puissants, organisateurs du mouvement ouvrier par les travailleurs eux-mêmes.

    Ces questions ne peuvent être éludées par un "prompt renfort nous arrivâmes 3000 au port" (ou 10 000, puisque parti des 10 000).

    La crise du mouvement ouvrier, et pas seulement de ses directions, explique beaucoup les raisons pour lesquelles malgré un contexte de luttes dures, un désir largement partagé, les journées de grève ne sont pas suivies de débordement sur le terrain et sur la durée, qui permettent d’enclencher une bataille de plus longue haleine, massive, un tous ensemble engageant l’épreuve de force avec la direction du capitalisme, avec des chances raisonnables de succès.

    Il n’y a pas de raccourcis en matière d’organisation du mouvement ouvrier.

    Même si, à tout moment, une mèche allumée peut entrainer une déflagration d’immense ampleur.

    Une contribution intéressante et travaillée par Jacques Cotta, mais qui nécessiterait d’aller au delà pour que la créativité du marxisme et des révolutionnaires puisse réellement déboucher sur la résolution des grands défis actuels.

  • Si ma mémoire est bonne, le texte signé par les partis politiques était essentiellement destiné au licenciements abusifs. Effectivement il n’y avait pas de consensus politque avec une déclaration forte anticapitaliste. Mais la journée d’action étant à l’initiative des syndicats, ils n’a pas été jugé utile dans de telles circonstances d’engager un débat politique, il est donc resté revendicatif, ce que pour ma part je regrette.

    Par contre, quand à dire que cela vient du fait qu’il n’y a pas d’alternative politique je trouve que c’est faire fi des options prises par plusieurs partis, dont le NPA, qui sont des avancées politiques bien déterminées. Sans doute le regret de Cotta est celui de n’avoir pas vu une grande alliance anti-capitaliste, mais encore eut-il fallu que les positions de tous les partis intéressés soient claires, ce qui n’est pas le cas. Il en reste néanmoins que les partis que j’ai déjà cité on présenté des programmes bien édulcorés, il faut donc maintenant qu’ils aillent chercher l’adhésion des citoyens, ce qui n’est pas le chemein le plus facile....