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AMIENS Goodyear : la tentative de trêve échoue

Publie le vendredi 16 octobre 2009 par Open-Publishing

Vendredi 16 Octobre 2009
AMIENS Goodyear : la tentative de trêve échoue
Comme le 17 juillet dernier, une délégation de la CGT et de salariés réclamera à nouveau aujourd’hui, devant le tribunal de Nanterre, que la direction explicite clairement son projet de cession de l’activité agraire de l’usine.

publicité Alors qu’un cessez-le-feu temporaire se négociait, le groupe maintiendra finalement son procès en appel le 28 octobre. De son côté, la CGT ira elle aussi aujourd’hui au tribunal, et bloquera la visite de Titan prévue mardi à l’usine.

Une honte et une provocation de plus ! » L’annonce mercredi par la direction de Dunlop d’un contrat de partenariat entre l’usine Amiens sud et la Macu ainsi que le club de foot de l’ASC, a fait bondir la CGT de l’usine nord voisine (le Courrier picard d’hier). « Comment le président d’Amiens Métropole peut-il laisser passer un tel contrat ? », s’interroge le syndicat, alors que « Goodyear s’acharne à vouloir massacrer 800 vies de famille. »

L’initiative, mal reçue, intervient en tout cas à un mauvais moment, puisque de nouvelles joutes judiciaires attendent direction et CGT ce mois-ci, autour du projet de cession de l’activité agraire de l’usine (près de 600 salariés) au groupe Titan.

Un début de détente semblait pourtant s’amorcer suite à une réunion des partenaires sociaux lundi. Il en ressortait que le dialogue pourrait redémarrer, à la condition d’un « renvoi de toutes les procédures judiciaires en cours », résume la CGT.

« Avancer pour que les salariés soient fixés sur leur avenir »
En l’espèce, le syndicat demandait le report d’un procès en appel de la direction programmé le 28 octobre, en échange d’une mise en « stand by » d’un autre procès diligenté par l’organisation, prévu aujourd’hui (lire ci-contre). La CGT sollicitait en outre la suspension jusqu’à la fin du mois du plan social de 820 suppressions de postes dans le secteur « tourisme » de l’usine. De son côté, la direction enjoignait les syndicats à ne pas empêcher une visite de représentants de Titan sur le site prévue mardi prochain. Bref, l’accord se voulait donnant-donnant.

Mais voilà, la proposition de trêve a échoué. Tout en étant d’accord pour mettre en « stand by » le dossier d’arrêt du secteur « tourisme », le groupe a néanmoins décidé de maintenir sa procédure d’appel au tribunal de Versailles. Du coup, en rétorsion, la CGT se rendra donc aujourd’hui avec une délégation de salariés au tribunal de Nanterre.

« On nous a posé deux conditions. Nous en avons accepté une, se justifie le groupe. Bien évidemment, il nous tient à cœur de dialoguer, mais pas en repoussant à chaque fois les échéances judiciaires. L’usine fonctionne en mode dégradé, ce qui nous coûte de l’argent. Il nous faut avancer aussi pour que nos salariés soient enfin fixés sur leur avenir, notamment les plus jeunes qui doivent pouvoir penser à leur reconversion. »

« Cette manière de procéder n’est pas de nature à inspirer la confiance nécessaire à un échange constructif. Si elle ne veut pas dialoguer, c’est qu’elle a des choses à cacher », déplore le syndicat. Qui promet par ailleurs un blocage du site mardi, assorti d’une journée de grève, pour la visite de Titan.

Dans ces conditions, « on comprendra qu’un vrai risque existera pour l’avenir de l’agraire », prévient déjà la direction. Qui affirme au passage que la CGT elle-même avait sollicité une rencontre à cette occasion, avec le possible repreneur. Une initiative qui s’avère désormais compromise.

GAËL RIVALLAIN