Accueil > APPEL DU 11 JUILLET 2003
NOUS INTERMITTENTS - professionnels et techniciens du spectacle vivant, du
cinéma et de l’audiovisuel - artistes - travailleurs précaires - NON
syndiqués et syndiqués - travaillant dans le service public comme dans le
privé - AMENONS POUR LA DEUXIÈME FOIS LE CERCUEIL DE LA CULTURE FRANçAISE
devant le siège de l’établissement financier de Monsieur Ernest Antoine
Seillière de Laborde, à l’occasion du grand quiz intermittent de l’été :
"_ QUESTIONS POUR AILLAGON".
Mardi 1er juillet, Monsieur Seillière a félicité le gouvernement de Monsieur
Raffarin pour sa volonté de réforme, tout en estimant que le vent de cette
réforme ne soufflait pas encore assez fort. Une semaine plus tard, Monsieur
Seillière poursuivait ses provocations en s’opposant à toute nouvelle
négociation sur le protocole d’accord indûment signé le 26 juin dernier, et
accusait les intermittents de vivre sur "le dos du fric des travailleurs",
et en particulier ceux du privé.
Ainsi, il est aujourd’hui manifeste que la volonté du Medef réside dans
l’enterrement de la culture et de la création pluridisciplinaire et plus
généralement dans la mise sous terre d’un modèle de société équitable et
solidaire refusant la seule idéologie du profit.
NOUS INTERMITTENTS ET PRÉCAIRES, mais aussi CITOYENS et CITOYENNES, posons
désormais cette question : QUI DIRIGE RÉELLEMENT LES RÊNES DE CE PAYS ???
Notre colère ne s’essoufflera pas car nous sommes plus que jamais
déterminés. Nous sommes UNE FORCE INTELLECTUELLE ET ÉCONOMIQUE, directement
liée au développement de nombreux secteurs de notre société, UNIS les uns
aux autres.
C’est pourquoi nous demandons et exigeons :
1/ De Monsieur Seillière, du Medef et des gestionnaires de l’Unedic de nous
respecter et de nous écouter.
2/ Du gouvernement, à nouveau :
- de ne pas engager la procédure d’agrément du protocole d’accord indûment
signé le 26 juin 2003.
- d’exiger du Medef et de l’Unedic la rédaction d’un nouveau texte en tenant
compte cette fois des exigences et de la représentation des intermittents
non syndiqués et des syndicats majoritaires, soit la CGT et FO.
3/ Aux intermittents et responsables de festivals et de tous lieux culturels
pluridisciplinaires de continuer d’utiliser leur droit fondamental de grève,
que Monsieur Seillière et le Medef aimeraient tant voir disparaître.
4/ A VOUS PUBLIC, CITOYENS(ENNES) FRANCAIS et PERSONNELS ET GÉRANTS DU
SECTEUR TOURISTIQUE : de comprendre les raisons de notre lutte et de
soutenir encore plus l’ensemble de nos démarches et actions, afin que nous
puissions toujours vous offrir la liberté de pensée, de vie et de culture,
qui est également VOTRE DROIT le plus fondamental ainsi que celui des
GÉNÉRATIONS futures.
5/ A VOUS, MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, de vous engager
personnellement pour la sauvegarde et le maintien de ce régime spécifique
qui permet à l’exception culturelle française D’EXISTER ET DE SE DÉVELOPPER
en France, en Europe et dans le monde.
Monsieur le Président de la République, les citoyens et citoyennes de ce
pays ont, nous vous le rappelons, en grande partie voté pour vous le 05 mai
2002, afin de protéger la République contre le danger, toujours présent, de
la droite extrême. Ils ont aujourd’hui l’impression que vous ne présidez que
pour les 19% de votre électorat du 21 avril 2002, 1er tour des
présidentielles 2002.
Nous sommes solidaires des déçus de toutes les réformes de votre
gouvernement, notamment sur les Retraites, l’Education Nationale,
l’Immigration et appelons les Françaises et les Français à la vigilance sur
la réforme annoncée de la Sécurité Sociale.
Enfin, nous avons été surpris d’entendre Monsieur Aillagon employer le terme
de "propagande" au sujet de la CGT qui "piloterait" notre colère. Nous
rappelons ici que notre mouvement s’est construit de manière spontanée et
solidaire à travers toute la France, et ce depuis le début. Nous affirmons
ici que nous sommes pour la plus grande majorité d’entre nous APOLITIQUES ET
NON SYNDIQUES, mais que bien évidemment, nous apprécions et soutenons le
travail effectué DEPUIS DES ANNEES par la CGT et FO. NOUS SOMMES LIBRES ET
INDEPENDANTS, C’EST BIEN CELA QUI INQUIETE LE GOUVERNEMENT.
SAUVER LA CULTURE, C’EST SAUVER LA SOCIETE DE LA BARBARIE FINANCIERE ET DE
L’IGNORANCE.
Si pour certains, le temps c’est de l’argent, NOUS CONSIDÉRONS QUE LE TEMPS,
C’EST DE L’ART.
***Coordination des Intermittents et Précaires d’Ile de France***