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ARCELOR : Une affaire en OR

Publie le samedi 4 février 2006 par Open-Publishing
8 commentaires

ARCELOR : Une affaire en OR

L’affaire de l’OPA (offre public d’achat, autrement dit tentative de prise de contrôle) du groupe MITTAL STEEL contre le groupe ARCELOR (Chiffre d’affaire de 30 milliards d’Euros en 2004) est noyé dans l’actualité concernant le moyen orient.

Pourtant, même si c’est moins tragique que la Palestine ou l’Iran dont les peuples ont le choix entre mourir d’une balle américaine ou d’une balle islamique, cela a un peu d’intérêt quand même pour des futurs chomeurs vivants en france.
C’est moins triste que mille morts dans un naufrage dans la mer rouge, mais cela concerne quand même des gens.

J’indique que mes sources sont des sites internet officiels qu’on ne peut pas suspecter de désinformation.
J’ai quand même copié un peu sur le journal "Le Canard Enchainé" pour éviter des erreurs.
Voir en fin d’article les URL utilisées pour la source des infos.

ARCELOR est producteur d’acier pour l’industrie, principalement automobile, et son activité est centrée sur l’europe.
Résultat de fusion multiples d’un secteur siderurgique moribond, il n’est pas en mauvaise santé financière d’après le graphique présent dans www.bourse.lesechos.fr (hausse continue depuis 2002)

ARCELOR est le résultat de la réussite flamboyante de la logique du libéralisme économique, supprimer de l’emploi pas assez rentable.
Il faut être anglais avec un humour sophistiqué ou dramatiquement drogué pour trouver cela très drôle.
Cet article n’est pas drôle du tout.

Le secteur siderurgique est emblématique du massacre du secteur secondaire (l’industrie) depuis le début des années 70.
Après le textile et le charbon dans le 19eme siècle, les travailleurs de la siderurgie ont été massivement éliminés sur décision du patronnat français, en utilisant la même logique : produire toujours plus avec toujours moins de travailleurs (années 70-80), puis ensuite, produire ailleurs en achetant des unités de productions moins couteuses à l’étranger (des années 90 à nos jours)

Les deux sièges d’ARCELOR et de MITTAL STEEL sont situés en plein centre de l’europe, dans deux pays fondateurs de l’union européenne (MITTAL STEEL En hollande, Arcelor semble-t-il au luxembourg - info à vérifier -)

Alors que la presse majoritaire s’indigne d’une attaque des indiens contre notre Arcelor gaulois, une information fait tache, le groupe ARECELOR a investi 5 Milliard d’Euros recemment pour engloutir le groupe Canadien DOFASCO.

La raison pour laquelle les capitalistes français s’agitent ne m’interesse pas trop, je pense que les actionnaires se ressemblent un peu tous. Mais il semble que MITTAL STEEL est plus fort car le capital est concentré car détenu par la famille fondatrice, alors que celui d’ARCELOR est dispersé. Cela veut dire, en langage capitaliste, que MITTAL STEEL peut bouffer ARCELOR facilement, alors que ARCELOR ne le peut pas (les actionnaires sont de petits moutons fébriles et avides).

Mais ce n’est pas vraiment cela qui est interessant.
Ce qui est interessant, c’est le gros mensonge qui consiste à faire croire que des groupes comme ARCELOR veulent sauvegarder quoi que ce soit, industrie locale et/ou emploi.

Si une fermeture immédiate des usines pouvait rapporter du pognon aux actionnaires, plus de fric que si l’activité continuait, cette fermeture aurait eu lieu depuis longtemps.

Or les chiffres prouvent que le groupe gagne de l’argent.
Pas étonnant si on constate que les 4x4 sont achetés en masse pour des chasseurs gaulois, et qu’il faut de la ferraille pour cela.

Quand Dollé, le patron d’ARCELOR a rencontré le magnat indien pour négocier une fusion, il voulait sans doute une entente lui permettant de rester un peu le patron.
Or il semble que l’Indien veuille tout bouffer, sans demander l’avis de quiconque ce qui est libéralement logique.

D’où l’affolement des actionnaires moutons blancs : est-ce que notre pognon est garanti 100% pur pognon, ou bien ?
Ils n’ont qu’à demander les numéros de portables des responsables de MITTAL STEEL pour se rassurer, ou bien utiliser leur argent à autre chose qu’à la loterie boursière. Je n’ai pas de sympathie pour les actionnaires qui veulent croire aux contrats gagnants-gagnants, en enjambant les clochards, le nez dans le financial-times.

Et le patriotisme économique dans tout cela ?

Il faudra demander aux - probablement - futurs virés leurs avis la dessus.
Moi je ne suis pas ouvrier, je n’ai pas de crainte d’être viré à court terme.
Mais au sujet du drapeau bleu-blanc-rouge, j’ai tendance à avoir envie de ne pas respecter la loi qui interdit de ne pas le respecter.

Virons le bleu et le blanc, et rajoutons le noir, cela ne rendra pas les pauvres plus riches, mais cela augurera peut-être d’un futur moins sombre pour les non-qualifiés, les non-syndiqués, les non-friqués de la planête.

J’ai une proposition idiote : pour contrer l’OPA "agressive" de l’indien, il suffit de nationaliser immédiatement ARCELOR en garantissant de fait les emplois dans tous les pays ou ce groupe emploi du personnel.

Un simple emprunt bancaire pour rembourser les actionnaires au prix de l’achat initial de l’action, et les ouvriers deviennent des fonctionnaires en CDI.

Et la tôle continuera d’être vendue, peut-être alors pour des applications plus intéressantes (voitures non polluantes, ustensiles necessaires à la production d’energie sans pétrole ni atome - Solaire , hydrolique, Heolien, bois, etc...)

Donc ces gros groupes peuvent parfaitement être reconverti dans d’autres secteurs, il suffit qu’ils abandonnent la logique de la rentabilité optimale.

CQFD .

YOU HAD A DREAM ?

moi aussi.

Sources :

http://bourse.lesechos.fr

http://www.arcelor.com

Journal "Le Canard Enchainé" (N°4449)

Portfolio

Messages

  • Arcelor c’est l’histoire de la siderurgie française, l’histoire de la sidérurgie européenne qui fut à la source de l’UE actuelle. Le marché commun de l’acier fut un des actes forts du bébé Europe de l’après-guerre...

    En France, dans les années 70 ce secteur éprouvé de sérieuses difficultés... La nationalisation fut alors une bénédiction (car ils furent indemnisés) pour les maîtres des Forges.

    70 000 sidérurgistes licenciés, et près de 100 Milliards de francs (de l’époque) furent balancés en subventions , le groupe rétabli et rentable à nouveau (ce qu’avaient été incapables de faire les actionaires) fut alors privatisé (pour un 1/10eme des subventions filées)...

    Le nouveau groupe USINOR émergea progressivement comme un predateur d’entreprises siderurgistes avant de fusionner avec les N°1 luxembourgeois et espagnols, afin de former un groupe internationnal puissant nommé Arcelor. Le siège fut installé au Luxembourg pour les raisons que l’on s’imagine.

    Arcelor est + rentable que Mittal Steel, il est plus éfficace, par contre l’un a un actionariat dispersé entre fonds de pension, actionnaires individuels, etc (Arcelor), tandis que l’autre a un actionariat concentré autour d’une famille.
    Consequences : La prédation ne se fait pas par le plus rentable , le plus éfficace, mais par celui qui controle le mieux l’actionariat....

    A noter qu’avant, les états disposaient de minorités d’actions dans les groupes ancetres d’Arcelor, rendant impossibles ce type de prédation. Monsieur DSK vendit les dernières participations de l’état français dans ce groupe, fragilisant ainsi le grand groupe industriel européen de l’acier.

    De + l’acier n’a pas été considéré en Europe comme un secteur stratégique à protéger.... Il ne s’agit pas d’être nostalgiques des maîtres des forges mais de comprendre que le controle de secteurs indispensables au fonctionement d’une société (l’acier en est un) doit exister et ce n’est pas le marché qui fournit cette protection, comme d’ailleurs le marché ne favorise pas forcement le plus rentable mais celui qui controle le mieux son actionariat (la preuve).

    Cette histoire est un exemple de + de l’incurie des dirigeants de l’Europe, du detournement de fonds publics qui servent finalement à moderniser un appareil industriel au profit de quelques uns et finalement le départ vers d’autres horizons, après bradage, du capital humain et industriel.

    Mais l’affaire est sauve, car Mittal Steel, le groupe indien serait à la bourse d’Amsterdam (codes NL0000361947 - NL0000361939 ) qui est possédée par Euronext qui est également la bourse de Paris, et qui essaye de racheter la bourse de Londres.....

    Le mécano continue.... Le plus drole c’est qu’un état comme la France a une énorme partie de ses grands groupes avec des actionariats dispersés et donc qui peuvent se faire racheter par des groupes capitalistes mondiaux moins puissants mais à l’actionariat + concentré.

    Les OPA vont bouillir à nouveau de plus en plus dans le paysage économique français...

    Copas

    Copas

    • C’EST ASSEZ MARRANT .

      DE VOIR LES APOTRES DU LIBERALISME , AU SENS ECONOMIQUE DU TERME , SE RETOURNER EN PLEURANT VERS L’ETAT , QUAND LEUR PETITE TAMBOUILLE NE VA PAS DANS LE SENS ESPERE !
      SOYONS LOGIQUE , LE LIBERALISME ECONOMIQUE C’EST PAS D’ETAT DANS L’ECONOMIE , LES REGLES DU MARCHE SONT LA POUR TOUT REGLER , ET BIEN LAISSONS FAIRE LES LOIS DU MARCHE !
      DE TOUTE FACON POUR LES TRAVAILLEURS DE CES ENTREPRISES , CELA NE CHANGERA RIEN , ILS SERONT VIRES PAR MITTAL OU PAR ARCELOR , SI LES INTERETS DES ACTIONNAIRES DE L’UN OU DE L’AUTRE L’EXIGENT .ON NE PEUT MEME PLUS NATIONALISER POUR DEFENDRE LES INTERETS DES TRAVAILLEURS , LES REGLES SACROSAINTES DE L’EUROPE l’INTERDISENT .

      claude de toulouse .

    • A QUEL TITRE POUVEZ-VOUS AFFIRMER ’"QUE de TOUTES FACONS les salariés seront virés par l’un ou par l’autre" ?
      Dans la société chaque camp cherche son profit , ce qui est légitime .,le salarié n’est pas désinterressé, l’entreprise non plus. Et c’est normal.
      L’un ne peut marcher sans l’autre. si vous cassez le salarié, l’entreprise meure et vice et versa, c’est l’évidence. il faudrait essayer de comprendre ....

    • A QUEL TITRE POUVEZ-VOUS AFFIRMER ’"QUE de TOUTES FACONS les salariés seront virés par l’un ou par l’autre" ?
      Dans la société chaque camp cherche son profit , ce qui est légitime .,le salarié n’est pas désinterressé, l’entreprise non plus. Et c’est normal.
      L’un ne peut marcher sans l’autre. si vous cassez le salarié, l’entreprise meure et vice et versa, c’est l’évidence. il faudrait essayer de comprendre ....

    • Vous n’avez strictement RIEN compris ;

      Les entreprises fusionnent pour eliminer des emplois devenus de fait inutile. C’est le cas depuis plus de 30 ans, vous etiez où durant tout ce temps ? En vacance dans un paradis fiscal dans les tropiques ?

      jyd

    • L’histoire de la siderurgie c’est une histoire de concentrations successives, de hausses vertigineuses de la productivité et le mouvement est toujours en cours.

      Fusions, énormes subventions d’état, licenciements par centaines de milliers à l’echelle européenne, l’évolution de ce secteur industriel n’est que celà.

      Il n’y a pas à se tromper : de nouvelles fusions seront à un moment donné opportunités de développer certains centres et d’en fermer des autres, de concentrer des capacités de production, d’en détruire d’autres, avec à la clé, à nouveau des licenciements.

      Il y a les drames humains dûs à ces licenciements mais également l’évaporation des richesses produites par des entreprises qui ont été gavées avec de l’argent public, exfiltrations fiscales de celles-ci, pour se concentrer dans des poches bien particulières.

      Cop.

    • LA REPONSE A LA QUESTION EST DANS LE TEXTE !

      quand on reprend un texte il faut avoir un minimum d’honneteté :

      de toute façon les salariés seront virés par l’un ou par l’autre si les interets des actionnaires de l’un ou de l’autre l’exigent .

      c’est à ce titre que je peux affirmer , pouvez vous infirmer ?
      claude de toulouse .

    • Ah ! Au fait, c’est déjà parti !
      Ou ça continue....
      Mittal est en train de fermer une aciérie au Luxembourg (75% Mittal et 25% Arcelor)... Premières escarmouches dans la perspective de la fusion....

      Mouvements sans fin, restructurations permanentes, insécurités sociales maximales, précarité élevées au rang de principe, cette Europe là est incapable d’amener la prospérité aux populations...

      Copas