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ASSEMBLÉE DES COMMUNISTES DU PAS-DE-CALAIS POUR UNE TRANSFORMATION RÉVOLUTIONNAIRE DU PCF
Publie le lundi 20 octobre 2008 par Open-Publishing
ASSEMBLÉE DES COMMUNISTES DU PAS-DE-CALAIS
POUR UNE TRANSFORMATION RÉVOLUTIONNAIRE DU PCF
Plus de deux cents militants communistes, réunis à Grenay, ont ressenti le besoin de se rassembler et de rassembler le plus grand nombre après avoir pointé des éléments dʼune analyse dont la pertinence se révèle dans lʼactualité.
Par J.M.H.
LA salle était déjà bien remplie mercredi soir quand Christian Champiré, maire de Grenay, prononça son petit mot de bienvenue avant dʼhonorer une fois encore la mémoire de Daniel Breton disparu brutalement peu avant les vacances dʼété. Il laissa place ensuite à lʼintervention de Jean-Claude Danglot, préambule à la discussion qui devait suivre.
Cette assemblée avait, certes pour objectif premier, de représenter une étape dans la préparation du 34ème Congrès du PCF, mais elle apparaissait dʼautant plus utile face à une actualité sociale économique et politique chargée et complexe. Cʼest dʼailleurs sur ce second volet que le responsable fédéral avait bâti la première partie de son propos en fustigeant dʼemblée François Fillon qui, après avoir déclaré, il y a six mois, que la France était en faillite, vient de trouver des milliards pour sauver les groupes financiers pris dans la tourmente de la spéculation.
Selon le gouvernement, les Français ne paieront pas la crise. Cʼest faux, réplique Jean-Claude Danglot, car que la Bourse flambe ou chute, ce sont toujours les mêmes qui trinquent. De même, on voudrait nous faire croire quʼil suffirait de moraliser le système. Pour le responsable fédéral, cʼest une farce car lʼimmoralité est intrinsèque au capitalisme qui nʼa que pour seule morale le profit, toujours le profit. La nature même du capitalisme est lʼexploitation renforcée de lʼhomme par lʼhomme et lʼappropriation privée du capital et de la plus-value générée par le travail. Pour Jean-Claude Danglot, cette crise montre que le socialisme comme perspective politique et le marxisme nʼont jamais été autant dʼactualité. Ils sont la seule alternative au capitalisme qui, par nature, est un système prédateur. Il fait aussi constater que plusieurs pays dʼAmérique Latine se sont engagés dans des expériences progressistes.
Elles reposent toutes sur la reconquête de la souveraineté nationale grâce à la nationalisation des banques et des grands secteurs de lʼéconomie, et la reconstruction de sociétés visant à garantir lʼaccès à lʼalimentation, la santé, lʼéducation au plus grand nombre. Cuba, qui fêtera lʼan prochain ses cinquante ans de socialisme malgré le blocus, a servi de point dʼappui aux pays dʼAmérique Latine écrasés par lʼimpérialisme américain. Dans plusieurs pays (Chypre, Grèce, Inde, Népal), des partis communistes renaissent ou regagnent en influence. La situation actuelle ouvre au PCF la possibilité de retrouver une solidarité internationale active dans le respect des expériences de chaque peuple et en combattant les ingérences impérialistes quʼelles soient militaires ou dites “humanitaires”.
Sʼagissant de lʼEurope, Jean-Claude Danglot considère quʼ“elle est une machine de guerre contre lʼemploi, les services publics, les droits des salariés et les acquis populaires et lʼUnion européenne révèle cruellement aux peuples sa véritable nature : permettre aux capitalistes de réaliser le maximum de profits dans le cadre dʼune concurrence sans limite. ”
La crise de la France
Pour le responsable fédéral nous assistons à une revanche de la bourgeoisie. Nicolas Sarkozy a clairement annoncé que son élection sonnait comme une revanche sur le programme du Conseil National de la Résistance et Mai 68. Cʼest une politique de classe au service du patronat, plus déterminé que jamais à récupérer ce quʼil avait du lâcher depuis le Front Populaire. Les Français constatent tous les jours la dégradation de leurs conditions de vie et la baisse de leur pouvoir dʼachat. Ils subissent un véritable recul de civilisation, touchant les besoins de base, le logement, la santé, lʼéducation. Les chômeurs sont culpabilisés et la pauvreté criminalisée. La précarité de lʼemploi devient la règle. La guerre menée contre les salaires freine lʼactivité, fait exploser les besoins dʼassistance et creuse une dette qui engraisse les spéculateurs au profit du capitalisme financier.
Les entreprises maintiennent leurs profits à coup de restructurations, chômage technique, délocalisations. Le code du travail censé protéger les travailleurs est gravement remis en cause. Les libertés fondamentales sont attaquées frontalement. Tous les grands secteurs publics sont privatisés ou en passe de lʼêtre : lʼeau, le gaz, lʼélectricité, les transports, la Poste. Les inégalités dʼaccès aux services se creusent et génèrent une véritable ségrégation sociale parce que les tarifs flambent. Lʼindustrie française est sacrifiée pour les profits : puisquʼil est plus profitable de produire là où les salaires ne coûtent rien, les industriels ferment allègrement les sites de production pour délocaliser, sans que les gouvernements successifs nʼy trouvent rien à redire. Quant à lʼagriculture et à la pêche, elles sont sacrifiées sur lʼautel de lʼUnion européenne, qui détruit les producteurs locaux pour permettre aux industriels de lʼagriculture et de la pêche de faire main basse sur les ressources et les marchés. Les grandes entreprises françaises accentuent leur internationalisation. Le mouvement mondial de la concentration capitaliste touche de plus en plus lʼéconomie du pays… Dans le même temps, le capitalisme français tend à se financiariser, mouvement qui reflète un nouveau stade de la course au taux de profit maximal à court terme. Des groupes financiers, des fonds de pensions étrangers, continuent à sʼemparer du capital dʼentreprises françaises. La guerre menée contre les salaires freine lʼactivité, fait exploser les besoins dʼassistance et creuse une dette qui engraisse les spéculateurs au profit du capitalisme financier. Les entreprisesmaintiennent leurs profits à coup de restructurations, chômage technique, délocalisations....
Le gouvernement en rajoute à chaque occasion, du paquet fiscal pour les plus riches, au rachat des dettes bancaires de la crise financière…
Le renoncement de la gauche
Jean-Claude Danglot considère que la politique de Sarkozy nʼa pas rencontré de réelle opposition de la part dʼune gauche réformiste, déconsidérée par ses renoncements gouvernementaux et prisonniers du carcan économique de la banque centrale européenne et de lʼunion européenne. Ce nʼest pas dʼune crise de la gauche dont il faut parler mais bien du glissement à droite du PS, du renoncement du PCF à porter un projet communiste. Parler, comme le fait la direction nationale, dʼune“politique de gauche” est une impasse stratégique. Ce dont nous avons besoin face à Sarkozy et auMEDEF, cʼest dʼune politique de rupture. En tant que communistes, nous devons mener un combat idéologique sans complaisance pour refuser la déculpabilisation de lʼargent, le triomphe de lʼindividualisme, la régression sociale présentée comme une fatalité de notre époque.
En un mot, nous devons maintenir lʼespoir… Pour cela il faut sortir de la confusion des idées et aider à reconstruire lʼunité populaire au coeur des luttes et des difficultés quotidiennes. Pour Jean-Claude Danglot, le PS qui, encore une fois vient de faire preuve dʼallégeance au capitalisme en sʼinscrivant à lʼAssemblée Nationale et au Sénat dans lʼunion sacrée pour sauver le système, après son allégeance à la Constitution européenne, nʼest pas la réponse au changement. Raison de plus pour cesser dʼêtre à la remorque de celui-ci et ne plus semer des illusions sur sa nature. Raison de plus pour que le PCF fasse un bilan de sa stratégie et assume sa part de responsabilité dans la situation…
Impliquer tous les adhérents dans la préparation du Congrès
De ce point de vue, les enjeux de notre 34ème congrès sont extrêmement importants signale le responsable . Jean-Claude Danglot se félicite quʼune majorité de communistes ne sʼest pas laissé séduire par les appels à la liquidation. Cʼ est une victoire dont ont participé les communistes du Pas-de-Calais qui depuis les années 90 ne cessent de dénoncer les orientations stratégiques et lʼabandon des fondamentaux. Une première victoire, car il ne suffit pas de maintenir le PCF en tant quʼorganisation politique, il faut de nouvelles orientations, un congrès qui ne soit pas du “déjà vu”.
Au regard des premières assemblées de sections et de ce qui remonte de la base, le responsable fédéral constate que le projet de base commune ne correspond pas à lʼattente des communistes, il soulève même quelques inquiétudes comme la création dʼespaces lieu dʼélaboration politique, qui est une autre manière de contourner le PCF…
Cʼest pourquoi deux textes alternatifs seront soumis également au vote des adhérents les 29 et 30 Octobre et Jean-Claude Danglot appelle donc les communistes du Pas-de- Calais à participer à la consultation nationale et aux sections pour lʼorganiser. Il informe que la fédération du Pas-de-Calais a élaboré une motion donne des pistes de réflexion et de propositions et propose quʼelle soit débattue lors des conférences de section, enrichie sʼil le faut sans dépasser son objet initial, celui dʼune motion présentée sur 4 propositions et non dʼun texte. Nous y reviendrons plus précisément la semaine prochaine ainsi que sur les textes alternatifs. Lʼassemblée des communistes du Pas-de-Calais se termina par une minute de silence en hommage à Daniel Breton auquel fut associé le nom de Michel Dumoulin, figure emblématique de la section de Rouvroy disparu le week-end dernier.