Accueil > AU LENDEMAIN DU REFERENDUM
de Paloma, militante associative contre l’exclusion
Jacques CHIRAC nous a demandé d’approuver ou de refuser un projet établissant une Constitution pour les pays qui composent aujourd’hui l’Europe. Les ténors des grandes organisations politiques, UMP, UDF, PS et Verts ont appelé à voter OUI, avec pour les partis de "gauche" (PS et Verts) des référendums internes s’appuyant sur des analyses tronquées qui devaient amener une approbation des militants et un déni dans les urnes nationales.
Ces mêmes ténors de l’ex-gauche plurielle, ont été désavoués le 21 avril 2002 et ont appelé à voter CHIRAC contre LE-PEN le soir même, parce qu’il était plus facile d’agiter le drapeau de la xénophobie, que de remettre en cause une politique déconnectée des réalités quotidiennes et parce que ces réalités quotidiennes (chômage, précarité, délocalisations...) n’étaient que le résultat d’une politique menée par Bruxelles ; parce que même si CHIRAC était élu il ne le serait au final qu’avec 20% des voix, les autres n’étant que des voix contre LE-PEN et qu’il serait facile de reprendre la main rapidement. Les régionales leur ont donné raison, compliquant d’autant plus la gestion au niveau local.
Nous sommes censés être dans une République démocratique. C’est donc nous qui sanctionnons, ou élisons. Depuis des années lorsque les hommes politiques sont mis à la porte, ils reviennent par la fenêtre (GISCARD, JOSPIN...) et comme il n’est pas aisé de revenir sur un échec, ils promettent, mentent ou citent des hommes politiques disparus pour être élus ou approuvés. Drôle de conception de la Démocratie !
Depuis la décision de convoquer les électeurs aux urnes, qu’avons nous vu ?
– Une mainmise des médias sur le choix des électeurs,
– un chef d’Etat qualifiant les "Nonistes" de malhonnêtes, et totalement inconscient du mal-être des citoyens,
- des hommes politiques français grotesques, s’accrochant désespérément à leurs privilèges, utilisant tous les stratagèmes pour nous faire changer d’avis : l’isolement, la guerre (à venir ou passée), le terrorisme, la Chine, les Etats Unis, l’impossibilité de ratification, le replis sur nous-mêmes, le vote des extrêmes, l’imbécillité, la xénophobie.... Ce texte NOUS l’avons lu, NOUS l’avons compris, n’en déplaise à leur intelligence officiellement supérieure à la notre, nous qui en plus de savoir lire, savons aussi compter et jongler pour boucler les fins de mois,
– des hommes politiques européens venant nous faire la leçon, nous qualifiant ouvertement de xénophobes (le plombier polonais),
– des partis politiques de "gauche" exsangues avec des dirigeants qui ne dirigent plus qu’eux-mêmes et quelques soumis dans l’expectative d’un hypothétique poste,
– des hommes politiques de droite qui ne comptent plus que sur les fonctions éventuellement laissées libres par RAFFARIN et consorts en cas de remaniement
– des hommes politique de tous bords qui n’espèrent plus que les élections présidentielles de 2007.
Ce NON n’est pas une sanction de la politique du Gouvernement (qui je le rappelle n’est QUE l’application des règles de Bruxelles), même si au fond c’est un désaveu des dirigeants politiques français qui ont fait de NOTRE République, une République bananière.
Ce NON M. BORRELL, n’est pas la peur du plombier polonais. Si nous avons peur c’est des patrons qui l’exploiteront en nous exploitant, ce NON M. CHIRAC n’est pas malhonnête, bien au contraire nous sommes des Européens convaincus, mais dans une Europe pour les peuples et avec les peuples. Ce NON était simplement un NON à la question posée : nous ne voulions pas de cette Constitution en l’état !
Alors, Mesdames et Messieurs les ténors de la politique, si vous vous réveillez aujourd’hui 30 mai 2005 avec la gueule de bois, c’est que depuis des années vous vous enivrez (et nous ennuyez) avec vos mensonges et vos intérêts personnels. Remettez-vous vite au travail, présentez nous un texte acceptable par une majorité d’Européens et n’oubliez pas que vos patrons directs ce sont les électeurs.
RÉCHAUFFER LA BANQUISE JUIN 2005 N U M E R O 36