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AUX USA, NE DITES PAS "JE CRÈVE DE FAIM" MAIS "JE SUIS EN ÉTAT D’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE"...
Publie le jeudi 5 février 2009 par Open-Publishing2 commentaires
(...) A Alvadore (Oregon), de nombreux habitants cumulent plusieurs emplois pour pouvoir joindre les deux bouts. Pourtant, pour un nombre croissant d’entre eux, recevoir sa paie (ou ses paies) n’est pas synonyme de pouvoir manger à sa faim.
Les écoles de tous les comtés du centre de l’Oregon - la “ceinture de la faim” de l’Etat - rapportent que de nombreux enfants arrivent le ventre creux le lundi matin et qu’ils souffrent des longs mois de vacances estivales, lorsqu’ils ne bénéficient plus des déjeuners gratuits servis par les écoles. Comme tant de villes en déclin de l’Amérique d’aujourd’hui, Alvadore fait les frais de toute une série de mutations économiques - de la mondialisation à la flambée des prix de l’énergie -, et nombre de ses habitants ne sont plus rattrapés par le filet de sécurité du système d’aide sociale. Résultat : la faim progresse.
(...) Selon le ministère de l’Agriculture américain, aux Etats-Unis, près de 40 millions de personnes se trouvent en situation de "précarité alimentaire". C’est-à-dire que, même si elles ne souffrent pas réellement de la faim, elles se demandent en permanence comment elles vont parvenir à se mettre quelque chose sous la dent.
(...) Toujours selon les estimations du ministère de l’Agriculture, sur près de 40 millions d’Américains qui ont peur de manquer de nourriture, 11 millions sautent parfois un repas - souvent des parents qui se sacrifient pour être sûrs que leurs enfants mangeront à leur faim. Dans la plupart des pays, ces personnes seraient classées dans la catégorie de ceux qui ont “faim”. Mais l’Amérique de Bush a décidé d’utiliser un terme autrement plus orwellien pour les définir. En 2006, le ministère de l’Agriculture a invité les organismes gouvernementaux à ne plus employer le terme “faim” pour désigner ce groupe de personnes.
Les 11 millions d’Américains qui ne peuvent pas se permettre d’acheter des provisions sont à présent étiquetés comme ayant une “très faible sécurité alimentaire”. Dans les décennies qui ont suivi la Grande Dépression des années 1930, cette catégorie aurait été principalement constituée de chômeurs de longue durée et de sans-abri. Mais, de nos jours, elle comprend de plus en plus de travailleurs pauvres, des personnes dont les salaires ont stagné - tandis que le coût de la vie a augmenté du fait de la hausse des prix du carburant, de la nourriture et des soins médicaux - et qui passent leur temps libre à faire la queue devant les banques alimentaires.
Dans l’Amérique de Bush, être pauvre est devenu un véritable calvaire
A travers tout le pays, une forme effroyablement dure de pauvreté s’est développée parmi les couches les moins favorisées de la population. Dans la région des Appalaches, où la faim rôde depuis toujours, des Etats tels que la Virginie ou le Tennessee abritent une forte proportion de personnes dans le besoin. Dans certaines parties du Texas, en particulier dans les régions frontalières à forte population immigrée, l’insécurité alimentaire sévit. Dans les comtés ruraux de l’est du Nouveau-Mexique et de l’ouest de l’Oklahoma, les ventres vides sont une plaie endémique, de même que dans le delta du San Joaquin, en Californie, l’une des régions agricoles les plus fertiles du monde. Aujourd’hui, 11,9 % des habitants de l’Oregon sont en situation de “précarité alimentaire”. A l’échelle nationale, ce chiffre est de 11,4 %.
(...) Pourtant, malgré l’augmentation des besoins, le gouvernement fédéral a réduit de façon draconienne les dons d’argent et de nourriture aux banques alimentaires. En l’an 2000, les banques alimentaires de l’ensemble du pays ont reçu 250 millions de dollars de l’Etat : aujourd’hui, ce chiffre est tombé à 140 millions.
(...) “Nous compensons ce déficit en mendiant littéralement auprès de la population locale - auprès des commerces, des agriculteurs et des supermarchés. Nous demandons absolument à tout le monde”, raconte Denise Griewisch, la directrice de Food for Lane County (association d’aide alimentaire). Les agriculteurs, précise-t-elle, produisent moins de nourriture car ils consacrent un plus grand nombre de terres à la culture du maïs destiné aux agrocarburants. De ce fait, depuis 2003, les surplus achetés par le gouvernement sont moindres. De plus, la nourriture produite aujourd’hui coûte plus cher et elle est souvent destinée à l’exportation. Enfin, de nouveaux programmes informatiques permettent aux supermarchés de réaliser des inventaires plus efficaces ; donc il leur reste moins de produits excédentaires à donner aux associations.
Résultat, dans certains centres, les colis de nourriture sont plus petits, ils ne permettent plus de se nourrir une semaine entière mais tout juste trois jours.
(...) Etre pauvre en Amérique n’a jamais été facile. Mais être pauvre dans l’Amérique de Bush est devenu un véritable calvaire. Le gouvernement fédéral a tourné le dos à ceux qui n’arrivent pas à s’en sortir tout seuls. Et il leur a bien fait comprendre que ce n’était pas son problème.
Messages
1. AUX USA, NE DITES PAS "JE CRÈVE DE FAIM" MAIS "JE SUIS EN ÉTAT D’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE"... , 5 février 2009, 08:09, par René LE BRIS
OUI mais cela va être maintenant l’Amérique d’OBAMA !!!
2. AUX USA, NE DITES PAS "JE CRÈVE DE FAIM" MAIS "JE SUIS EN ÉTAT D’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE"... , 5 février 2009, 10:53, par momo11
En Frace ne dites pas je suis en dessous du seuil de pauvreté,dites je suis aux minima sociaux.momo11