Accueil > Aberri Eguna d’Hendaye à Bilbo
Des dizaines de milliers de personnes ont célébré l’Aberri Eguna (jour de la patrie) le week-end dernier en Pays Basque à Irun-Hendaye, Bilbo, Bayonne et un peu partout dans le monde.
La veille Abertzaleen Batasuna et Aralar, qui n’avaient pas lancé d’appel pour la célébration de l’aberri eguna 2010, s’étaient réunis à Urrugne pour un meeting festif. Environ 400 personnes ont répondu à l’appel des deux partis abertzale et d’Iratzarri (mouvement de jeunes associé à Aralar). Patxi Zabaletta d’Aralar a affirmé que le Pays Basque avait besoin d’un accord et que celui-ci était à construire entre tous les citoyens basques et il a salué l’initiative internationale présentée à Bruxelles la semaine dernière (cf. page 3), Andde Sainte-Marie a pour sa part affirmé que « l’autodétermination est la clé » et rejeté la « stratégie politico-militaire » il a aussi tenu à apporter son soutien aux prisonniers basques indiquant que « nous ne les laisserons pas pourrir en prison ».
La veille à Durango des milliers de jeunes se réunissaient en faveur de l’indépendance lors d’une journée politico-festive intitulée GaztEHerria. Malgré des barrages de la Garde Civile et de la police espagnole sur tous les accès routiers menant à Durango ainsi que dans la gare et le survol incessant d’hélicoptères de l’armée, la journée de revendication a bien eu lieu. Les participants ont appelé à une manifestation à Bruxelles le 29 mai en défense de la jeunesse basque.
Hommage au Lehendakari Aguirre
Dimanche à Bilbo le Parti Nationaliste Basque réunissait ses militants sur la Plaza Nueva de la capitale bizkaitar. Le président du parti Iñigo Urkullu a appelé les « forces nationalistes démocratiques » à l’unité et dénoncé que le « pacte d’acier » entre le Parti Populaire (droite) et le Parti socialiste dans la communauté autonome avait pour but de « paralyser Euskadi ». Le parti dont les troupes du Pays Basque Nord se sont également réunies en soirée pour célébrer l’Aberri Eguna à Bayonne, a aussi rendu un hommage à Jose Antonio Aguirre qui fut le premier président basque entre 1936 et 1939 et dont on célèbre cette année le cinquantième anniversaire de sa mort.
La figure du Lehendakari Aguirre a aussi été honorée à Irun où avait lieu l’acte central de l’Aberri Eguna organisé par le réseau Independentistak. La manifestation qui avait pour originalité d’avoir deux points de départs, l’un à Hendaye, l’autre à Irun, a réuni des milliers de participants de l’ensemble du spectre politique abertzale. En effet parmi les présents on trouvait des représentants de la gauche abertzale, d’Eusko Alkartasuna, des indépendants mais aussi des délégués d’Aralar et d’Abertzaleen Batasuna et même des membres du PNV comme l’ancien maire de Donostia Ramon Labaien. Txutxi Ariznabarreta porte-parole du réseau Independentistak a salué « une vague inarrêtable pour l’indépendance ».
Par ailleurs dans un communiqué publié par le quotidien Gara, l’organisation ETA a réaffirmé son souhait que la confrontation entre les différents projets politiques en Pays Basque se déroule « à travers la confrontation démocratique avec la garantie et l’engagement de tous pour que soit respecté ce que décideront les citoyens basques » au travers d’un scénario « sans violences, sans ingérences et sans limites ».
ETA donne sa version de la fusillade de Dammarie-les-Lys
Dans le communiqué diffusé dimanche par l’organisation armée ETA, celle-ci a affirmé que la fusillade ayant eu lieu à Dammarie-les-Lys près de Paris et au cours de laquelle un policier a été abattu avait eu lieu « contre [sa] volonté ». Dans la version qu’elle donne des faits les policiers auraient « neutralisés » et « séquestrés » quatre de ses militants puis tirés à deux reprises « en direction d’un militant au sol et sans armes » c’est alors que trois autres militants armés se seraient approchés et auraient ordonnés aux policiers de reculer et de jeter leurs armes, deux membres des forces de l’ordre auraient alors commencer à reculer alors que deux autres auraient commencer à tirer en direction des membres du commando d’ETA. Dans l’échange de tir qui commence alors le mouvement armé assure que ses membres auraient tirés à neuf reprises « la police beaucoup plus ». La Direction Générale de la Police Nationale par un communiqué s’est « inscrit en faux » les syndicats de policiers également.
06/04/2010
Giuliano CAVATERRA