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Affaire Karachi : la presse évoque "l’étau" autour de Sarkozy
par Paris
Publie le jeudi 22 septembre 2011 par Paris - Open-PublishingAlors que la justice s’intéresse de près à deux proches du chef de l’Etat dans l’affaire Karachi, la presse voit déjà l’ombre du Pakistan se profiler sur la campagne présidentielle.
Les éditorialistes estiment ce jeudi que la mise en cause de deux proches de Nicolas Sarkozy dans l’affaire de Karachi pourrait annoncer des difficultés durables et profondes pour le chef de l’Etat à quelques mois de la présidentielle. L’enquête du juge Renaud van Ruymbeke sur le financement de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995 s’est en effet accélérée mercredi : un ex-conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert a été mis en examen mercredi soir pour recel d’abus de biens sociaux et laissé libre sous contrôle judiciaire. Un autre proche du chef de l’Etat, Nicolas Bazire, a de son côté été conduit dans les locaux de la Division nationale des investigations financières.
"Les affaires de gros sous, qui pleuvent comme à Gravelotte et risquent d’éclabousser l’Elysée...ressemblent bel et bien, après la crise économique, à la deuxième mâchoire d’un étau dont il sera difficile pour Sarkozy de se défaire", écrit Paul Quinio dans Libération, dont la une proclame que la "Sarkozye (est) en garde à vue". "On entre dans une affaire d’Etat politique et financière qui pourrait avoir de lourdes conséquences", renchérit Daniel Ruiz dans La Montagne. "L’étau se resserre malgré les blocages au plus haut niveau de l’Etat", poursuit l’éditorialiste, estimant que "pour avoir voulu ouvrir la boîte de Pandore avec Clearstream et les valises de la Françafrique, Nicolas Sarkozy reçoit de plein fouet un premier boomerang."
"Comme les diamants de Bokassa"
"Pas de chance pour Nicolas Sarkozy", ironise Bruno Dive dans Sud-Ouest. "Une semaine après avoir savouré son succès en Libye, il pensait continuer de refaire le monde à New York... : le voici rattrapé par le Pakistan...". Or selon l’éditorialiste, c’est "pour Nicolas Sarkozy le signe que le danger se rapproche", et que "cette affaire Karachi risque d’empoisonner sa campagne... comme les diamants de Bokassa avaient empoisonné celle de Valéry Giscard d’Estaing en 1981".
"Le puzzle commence lentement à s’ordonner. Et pas nécessairement au meilleur moment pour celui qui se trouve au centre de la mire : le chef de l’Etat", relève également Philippe Waucampt (Le Républicain Lorrain). "Nicolas Sarkozy se trouve lesté d’un soupçon qui, en fournissant un angle d’attaque sur la République irréprochable, ne va pas lui faciliter une campagne qui, en tout état de cause, s’annonçait déjà difficile." Devant cette "déflagration" qui "menace le coeur de l’Etat", l’exécutif a pourtant les moyens de "faire progresser la vérité", souligne Rémi Godeau dans L’Est Républicain, appelant à la déclassification des documents de la Défense et à l’ouverture des archives du Conseil constitutionnel "au plus vite". En attendant, Yann Marec (Le Midi Libre) conseille surtout aux citoyens français de "rendre hommage à ces juges qui s’attaquent au pouvoir".