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Affrontements meurtries à Kinshasa vus par la presse africaine.

Publie le mardi 27 mars 2007 par Open-Publishing
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Réconciliation illusoire en RD Congo

La Tribune (Algiers)
ANALYSE
26 Mars 2007
Publié sur le web le 26 Mars 2007

By Mohamed Khaled Drareni

Le géant d’Afrique australe a toujours des pieds d’argile.
Après une élection présidentielle houleuse, la République démocratique du Congo (RDC) a soudainement replongé hier dans une instabilité meurtrière.
La communauté internationale avait pourtant tout fait pour arrondir les angles entre le président et son ennemi juré Jean-pierre Bemba.

L’affrontement entre les deux hommes pendant l’élection présidentielle de juin 2006 a malheureusement laissé des séquelles qui continuent aujourd’hui à engendrer la violence.

Une semaine après la tombée en disgrâce de l’ancien vice-président Bemba, la situation a vite dégénéré entre ses partisans et l’armée loyale à Joseph Kabila.
Plus de cent personnes auraient trouvé la mort hier dans la capitale Kinshasa selon des organisations humanitaires fidèles encore aux Congolais.

Les escarmouches des semaines précédentes ont donc vite cédé la place à des combats acharnés et à l’arme lourde.

Elu dans des circonstances tragiques, le président Joseph Kabila clôt mal ses cent premiers jours depuis son investiture à la magistrature suprême.
Mais tout laisserait penser que ce glissement sécuritaire serait causé par le soudain désaveu infligé à Jean-Pierre Bemba.

Un mandat international en bonne et due forme avait à cet effet été délivré à son encontre par les autorités judiciaires congolaises. Raison invoquée : haute trahison.
« Les autorités judiciaires de République démocratique du Congo ont délivré un mandat d’arrêt pour haute trahison contre Jean-Pierre Bemba [ ] M. Bemba a trahi son pays en détournant des éléments de l’armée à ses propres fins, en violation des articles 188 et 190 de la Constitution » , a déclaré vendredi dernier Toussaint Tshilombo Send, porte-parole du gouvernement.

Une décision qui en plus d’avoir contrarié les innombrables partisans de Bemba a offusqué une communauté internationale soucieuse de la paix en Afrique australe.
Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette crise risque surtout de causer du tort au chef de l’Etat congolais en premier lieu.

Porté au pouvoir après l’assassinat de son père le président Laurent désiré Kabila en janvier 2001, il éprouvera toutes les difficultés du monde à éteindre le feu de la discorde attisé par le renversement de Mobutu.

Multiplication des conflits internes dans l’est du pays, soutien parfois décrié de ses voisins à l’instabilité politique, pandémies, sont autant d’obstacles à l’émancipation du troisième plus vaste pays d’Afrique.

Alors que le sang continue à couler dans la capitale Kinshasa, l’Union africaine a d’ores et déjà dénoncé par le biais de son chef Alpha Oumar Konaré l’horreur qui s’est déchaînée hier dans le pays.

« Nous appelons les parties concernées à faire preuve d’une retenue maximale afin de sauvegarder la paix et d’éviter de compromettre les progrès significatifs réalisés par la transition [ ] une telle perspective serait tragique pour la RDC et toute la région », pouvait-on lire dans la déclaration faite par l’ancien président malien.
Le président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila avait révélé il y a quelques mois que ses compatriotes allaient être « étonnés » par le travail qu’il allait accomplir dans son propre pays. Pour le moment, seule l’ampleur de la violence continue une nouvelle fois à les étonner.

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