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Agression raciste ignoble a Espirat Auvergne

Publie le vendredi 13 octobre 2006 par Open-Publishing
14 commentaires

Pas de Nègres à Espirat (espirat est un petit bled paumé a coté de Clermont Ferrand NDLR)

de Gérard Davet

Clément aura 13 ans le 19 octobre et il n’a plus de maison.
Clément vit dans un bungalow, à quelques kilomètres de Clermont-Ferrand, et il frissonne de peur, chaque matin, quand ses parents partent travailler. Dans la nuit du 25 au 26 septembre, son père, François Philippe, l’a découvert prostré, sur son lit, tandis que de hautes flammes dévastaient le pavillon familial d’une superficie totale de 439 mètres carrés. Aujourd’hui, il ne reste plus grand-chose de la bâtisse.

Mais l’incendie a épargné les inscriptions qui se détachent, en grandes lettres noires, sur les façades avant et arrière : "SALE NÈGRE", "NEGRO TU VA CREUVE" et "BATAR". De temps à autre, des curieux s’aventurent à Espirat, petit village de 315 habitants, au coeur de la Limagne, et jettent un oeil avide sur la maison en ruine, dont l’entrée est barrée par un ruban jaune de la gendarmerie.

François Philippe, 43 ans, ne supporte plus les badauds, les questions pressantes, les regards lourds. Quand il marche dans les débris calcinés de ce qui fut sa maison, il baisse la tête. Ecarte du pied un vélo d’enfant. Effleure de ses mains noueuses un parpaing noirci. Il aimerait comprendre. François Philippe est métis, né d’un père malgache et d’une mère anglaise. Technicien dans un bureau d’études, il dit n’avoir jamais souffert du racisme. Jusqu’à ce dimanche de mai 2003, quand tout a commencé.

C’était le jour de la Fête de la pierre et du vin. Le vieux fort du village était paré de mille couleurs, et les gamins couraient dans les ruelles. Venu d’un village voisin, François Philippe construisait, seul, sa maison, depuis 2002. A mains nues, un peu à l’écart de la départementale qui traverse Espirat. Charpente, menuiserie, plomberie, électricité, il s’occupait de tout. C’était son rêve, son bonheur promis, pour héberger sa deuxième femme, Véronique, et Clément, né d’un premier mariage. Deux chambres avaient même été prévues à l’étage pour accueillir des enfants de la Ddass.

"Dans la matinée, se souvient François Philippe, j’ai découvert une feuille de papier, type A4, posée sur une truelle. Des lettres avaient été découpées dans un journal, puis collées sur la feuille. Ça disait : "PAS DE NÈGRE À ESPIRAT, PREMIER AVERTISSEMENT." Je n’ai pas compris, j’ai cru à une plaisanterie. Il n’y avait aucune raison de mal m’accueillir, ici. Mais je suis quand même allé à la gendarmerie, pour faire une main courante. Ils ont conservé le mot. Moi, je n’avais jamais eu de problèmes en France. A Espirat, je n’avais senti aucune animosité, j’étais venu ici pour la tranquillité."

L’affaire en reste là. Les gendarmes ne s’inquiètent pas outre mesure, pas plus que le maire, Daniel Rousselot. "Que pouvait-on faire de plus, dit aujourd’hui l’élu. Les gendarmes ont fait ce qu’ils ont pu, avec leurs moyens." Pendant trois ans, il ne se passe plus rien. François Philippe continue à bâtir son rêve, pierre après pierre, la maison sort de terre, le couple et l’enfant s’installent dans les chambres.

Chaque week-end, chaque soir, l’homme travaille sur le chantier. Il choisit les meilleurs matériaux. En guise de poutres, il achète de gros rondins à Saint-Flour, qu’il fait sécher pendant trois ans avant de les placer avec soin, dans le salon. "Je n’ai pas pris de vacances pendant trois ans, ni ma famille d’ailleurs. Cette année, seulement, on a réussi à partir une semaine, à Noirmoutier."

Un jour de février 2006, Véronique Philippe, Clément à ses côtés, ouvre la boîte aux lettres. François Philippe ne se rappelle plus vraiment la date. Il se souvient seulement que c’était la semaine où Youssouf Fofana, le chef autoproclamé du "gang des barbares de Bagneux", responsable du meurtre d’Ilan Halimi, s’était enfui en Côte d’Ivoire.

Dans une enveloppe, une feuille A4, à nouveau. Toujours ces lettres, découpées dans un journal. Et ce mot : "LES NÈGRES AU BÛCHER, DEUXIÈME AVERTISSEMENT." Désormais, la famille vit dans la peur. Une plainte est déposée. "Le petit était terrorisé, il pleurait tout le temps. Il y avait un tas de bois derrière la maison, je l’ai déplacé. "Les nègres au bûcher", on avait compris ce que ça voulait dire. Et chaque soir, je laissais mon tuyau d’arrosage prêt, au cas où. C’était dur à vivre, on ne parvenait pas à palper la chose qui nous voulait du mal."

La famille vit repliée sur elle-même. Le village ne sait rien de ce drame intime, ou feint de l’ignorer. Arrive mai 2006, la France fête la commémoration de l’abolition de l’esclavage.

Un matin, à 6 heures, en rentrant de son travail, Véronique Philippe regarde sa maison, écarquille les yeux, les bras ballants. Dans la nuit, les inscriptions racistes ont été dessinées sur la façade. A l’arrière, une croix a été peinte sur un mur, surmontée de trois points. Cette même croix est dessinée sur le pare-brise de la vieille 406 de François Philippe, à hauteur du conducteur. "J’ai tout de suite pensé au Ku Klux Klan, indique François Philippe, les trois points, c’était pour ma femme, mon fils et moi." Au boulot, ça va mal. La situation pèse sur son moral. "Je ne dormais plus, je multipliais les bêtises, j’ai même eu un blâme. Je me sentais responsable de tout ça. Et puis j’ai fini par en parler à mes collègues."

Les gendarmes pataugent. Pas facile de cerner l’adversaire invisible. Ils épluchent le passé de François Philippe, ne lui découvrent aucun ennemi. Auditionnent à tour de bras. Sans résultats. Le 11 septembre, trois carreaux de la maison sont brisés, deux à l’étage, un au rez-de-chaussée. Quinze jours plus tard, c’est le drame. "Vers 3 heures, le 26 septembre, j’ai été réveillé par une explosion. Je me suis levé, j’ai vu que le garage et le toit de la maison étaient en feu, ça sentait l’essence dans le salon. J’ai couru voir mon fils, il était assis sur son lit. On a couru dehors, j’ai eu le temps de prendre mon portefeuille, mes clés de voiture. Dire que le soir même, Clément m’avait dit : "Papa, il y a quelqu’un dehors." Il était en crise, il pleurait, je ne l’ai pas cru." De la maison du voisin, en pyjama et en claquettes, il voit sa vie s’envoler en fumées noirâtres. Son fils à ses côtés, en larmes, son jouet préféré arraché aux flammes dans les bras.

http://www.lemonde.fr/web/article/0...

Messages

  • C’est dramatique...

    J’ai peur que ça ne se propage

    Michèle

  • demandons nous le peuple de France la démission de Sarkosy

    son comportement est en RUPTURE TOTALE avec les règles de la République Française

    RUPTURE avec la démocratie ,NON ELU ,il dirige tout,terrorise la population ,propage des

    idées racistes.

    Qu’attendez vous Monsieur le Président de la République pour exercer votre responsabilité

    et faire traduire cet homme devant la cour de sûreté de l’Etat

    OEIL DE BISON

    • hé mes cocos Sarko n’y est pour rien c’est la politique de l’autruche des anciens politicars qui est en cause et je sais de quoi je parle car j’ai habité des années dans les tours rondes "bariolées" de Nanterre / la Defense !!! Si les mecs avaient bougés pendants qu’il y avait ( et qu’il y a encore)le bordel tous les jours dans ces cartiers pourris on en serait surement pas là !!!

  • Détrompez moi. Y a t-il eu une information sur cet acte raciste odieux qui était programmé pour tuer, dans les journaux télévisés ?
    Yannick

    • Malheureusement non yannick. La télévision française ne parle que de sujets qui plaises à BHL, finkelkrotte, glukssman et autres défenseurs de la cause sioniste. Pour les autres faut avoir un lobby si non nada ! Ta qu’à regarder cette semaine le matraquage sur la journaliste russe assassinée. Ménard organise un show télévisé pour satisfaire ses patrons américains mais ne dis rien sur les journalistes (un américain, un français) assassiné en Irak., confirmé par la presse britannique. Cette semaine encore des journalistes palestiniens et européens lâchement agressés en Palestine mais toujours silence radio. Voilà la réalité de cette presse aujourd’hui soumise et obéissante au bon vouloir des affairistes et marchands d’armes qui la dirigent. anna

    • Non, aucune. Ce n’est pas médiatique, tandis qu’un papy ou une mamy c’est plus vendeur.
      On vous dira peut-être qu’il ne faut pas en parler, pour ne pas donner des idées. (la ficelle est un peu grosse).
      Horrible, inadmissible, odieux.
      Comment dans un petit village, ou tout ce sait, ou tout se voit, on ne sais rien.
      Comment dans un petit village, la futur campagne se jouera, la rumeur se diffuse bien plus vite que l’info, surtout dans certain
      milieu politique.

    • Quelqu’un pourrait il m’expliquer ce qu’est un "allogene"( dans ces circonstances ,bien entendu) ?

    • petit Larousse 2005 :
      Se dit d’une population d’arrivée récente dans un lieu , dans un pays .
      Par exemple les anglais qui achetent et s’installent dans le Perigord , constituent une population allogène .
      je ne pense pas que cet exemple corresponde à ce que pensait le rédacteur du post .
      claude de Toulouse .

  • La victime était aussi le coupable. François Philippe, cet homme de 43 ans qui assurait avoir échappé de peu aux flammes qui ravageaient sa maison (Le Monde du 13 octobre), à Espirat (Puy-de-Dôme), a reconnu, jeudi 16 novembre, avoir mis lui-même le feu à son pavillon. Il a été mis en examen pour "dénonciation d’infractions imaginaires" et "dégradation volontaire par incendie" et écroué dans la soirée.

    Dans la nuit du 25 au 26 septembre, sa maison, un vaste bâtiment neuf que cet homme d’origine malgache avait construit de ses propres mains, avait été entièrement détruite par un incendie. Il avait eu à peine le temps d’en sortir, avec son fils de 13 ans, avant que la maison ne s’enflamme complètement.

    Son épouse, qui travaillait de nuit, était absente. Des insultes racistes avaient été inscrites peu auparavant sur la façade et l’arrière de la maison, telles que "sale nègre" ou "negro tu va creuve". La famille avait également reçu des lettres d’injures anonymes et des vitres avaient été cassées par des jets de pierres. L’enquête avait rapidement établi l’origine criminelle de l’incendie. Une information judiciaire pour incendie volontaire à connotation raciste avait été ouverte le 2 octobre par le parquet de Clermont-Ferrand. L’incendie de la maison avait suscité une vive émotion dans ce village de 315 habitants, où avait été créée une association pour venir en aide aux victimes d’actes racistes.

    "Les différents incidents et menaces dont cette famille a été victime sont de nature à faire penser que cet incendie peut être lié à une démarche raciste", avait expliqué Michel Valet, le procureur de la République à Clermont-Ferrand. Les gendarmes avaient vérifié le contrat d’assurances de la famille Philippe, au cas où. Sans résultat notable, comme pour le reste de l’enquête.

    Lundi 13 novembre, le père de famille, qui travaille dans un bureau d’études, a eu un accident de voiture en allant à son travail. M. Philippe a déclaré aux gendarmes avoir été poussé par une autre voiture qui aurait pris la fuite. Sa voiture a été transférée à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pour une expertise complémentaire qui a démonté la thèse d’une agression.

    "APPEL AU SECOURS"

    L’homme, placé en garde à vue, a ensuite été conduit devant le juge d’instruction chargé du dossier, devant lequel il a refusé de s’expliquer. Les "infractions imaginaires" visées par la mise en examen concernent les inscriptions racistes sur la maison, l’accident de voiture et les pneus crevés de sa voiture.

    "Il y a dans ce geste incendiaire un appel au secours, a indiqué l’avocat de M. Philippe, Me Gilles-Jean Portejoie. Le racisme n’était pas le moteur exclusif de cette affaire. Cela étant, mon client assure ne pas être l’auteur des lettres anonymes racistes qu’il avait reçues. Voyant que l’enquête n’avançait pas, il aurait pris peur, souhaité quitter le village, et voulu incendier sa maison pour que personne n’y habite après lui."

    – http://www.lemonde.fr/web/article/0...

    • Pour s’intégrer en France il faut être deux !
      La plupart des Français rejettent les gens qui ne leur ressemble pas et parfois même des Français de souche !

      On peu travailler, être marié a une Française, et même avoir fait la guerre, nous sommes est restons des étrangers pour beaucoup de monde en France !

      La pauvreté dans le monde (France comprise), les politiques extérieurs, amènent a trouver un coupable idéal…Le Musulmans pour les Juifs et les Chrétiens, le Juifs et le Chrétiens pour les Musulmans !

      Ce n’est pas le chômage, la misère, l’exclusion, l’emprisonnement, ou la discrimination des étranges en France qui dérange !

      C’est les étrangers tous cour…riche ou pauvres…peu importe !

      C’est bien une histoire de Religion, de meurs et de coutumes et rien d’autres !

      Tous ce qui est Musulmans (a part l’argent et les matières premières) n’est pas désiré (choisit) par les Français et donc par le gouvernement qu’ils ont mis en place (Sarkozy a était élu démocratiquement).

      La plupart des Français sont plus ou moins raciste (voir les rapports Européens), je salut tous de même amicalement et chaleureusement la petite poignée qui ne le sont pas !

      Bonnes fêtes de Noël a vous !!!

    • Vous ne comprenez pas .... Vous ne pouvez pas

      Vous ne vivez pas ou nous le sommes

      Vous ne comprendrez jamais ...

  • C’est grave
    mais ça m’étonne pas, dans une région renfermée sur elle même : Auvergne
    comme certains la qualifiait de "trouduc du monde", désolé pour l’expression

    Je vous cite une petite anecdote, qui m’a fait bcp rire au début, mais quand j’ai compris que c’est le cas de tout le monde ça devient tout de suite moins rigolo :

    En Auvergne le racisme fait ravage et ça c’est un constat que n’importe qui pourrait remarquer en visitant cette région il suffit de se faire accompagner par un noir ou arabe.. même les plus français d’entre eux restent cibles de regards menaçants dévisageants marquant le plus grand mépris et haine.

    j’étais sidéré à la suite de mon séjour d’un an à Clermont-ferrand, j’y suis allé avec mon mari français, une amie FRANÇAISE NOIRE DE GUADELOUPE et son copain blanc français
    On m’adressait à moi la parole et on l’ignorait complétement quand on sortait ensemble, j’en avais marre un moment, on était tout les trois dans un magasin à la place Jaude et je voulais briser ce grave manque de tact, j’ai précisé que ça serais mieux de demander à Madame elle est plus à savoir ce qui plaira à son chéri, et là la tête qu’a tiré la vendeuse, c’est comme une trahison, de ma part ?de la part du mec à ma copine ?.. c’était incorrecte mais on se prenait pas la tête, là, c’est incorrecte tout court, c’est à la tête du client, on parle aux gens selon qu’ils soient blanc noirs ou autre..

    quand ils sortaient tout les deux seuls, ils se faisaient mater de partout, sans la moindre gêne, ils sont fusillés du regard, au point ça devenait insupportable, même pour moi quand je sort avec elle, comme s’ils étaient des ovnis, non mais faut arrêter là, des paysans, y’en a partout même en Allemagne, des cons racistes et mal éduqués en plus d’être de culture de paysans aigris, on en trouve principalement en Auvergne !

    ce me choquait encore plus c’est de voir des personnes d’origine espagnole, portugaise, la mépriser, lui mettre les bâtons dans les roues, supposant que dans leur ptit crâne les africains, les arabes et les antillais c’est des étrangers méprisables, eux ils sont pareils, donc sensés mieux agir et donner l’exemple, hors c’est tout le contraire, ils sont des plus méprisants et ils mettent une énergie incroyable à nous faire comprendre leur haine
    et tout le monde y passe, de la pharmacienne du coin, à la voisine, à la vendeuse de fringues, c’est comme un virus..
    à se demander si cette région a échappé à la civilisation, on dirai le tiers monde de l’Europe
    à mon avis, là ou il y a des imbéciles, mal éduqués et impolis il y a du racisme
    et pour rire cette fois-ci, des fois je me dit que si les allemands nous traitaient de bougnoules j’imagine que c’est parce qu’ils ont étaient principalement en Auvergne.